jeudi 28 février 2008

Municipales: Gilles Launay en interview, tête de liste de Agir pour Bernay


Gilles Launay et la liste Agir pour Bernay ont répondu à mes questions (je les en remercie). Cette interview complète les réponses de Pierre Jalet. Cette interview s'inscrit dans le débat public que Réaction à Show a voulu recréer virtuellement depuis le début de la campagne électorale.


Comment envisagez vous la démocratie participative dans une ville comme Bernay?
La démocratie participative est au cœur de notre projet pour remettre les citoyens au cœur de la politique de la ville. Elle prendra plusieurs formes : conseils de quartiers, comité des fêtes, office du sport, office de la culture. Autant de ressources pour dynamiser les initiatives et les faire connaître au plus grand nombre.
Redonner la parole aux bernayens pour qu’ils s’expriment sur les grands projets structurants de la ville. Référendum et consultation publique seront là pour y veiller. En continuité des initiatives de référendum sur la halle Sainte-Croix et pour le maintient du commissariat.
Un conseil municipal des jeunes est il envisageable? Quelle sera son influence sur les questions municipales?
Parce qu’ils sont les mieux placés pour parler de leurs Envies d’Agir. Parce qu’ils sont porteurs de projets. Parce qu’ils s’impliquent (à la MJC notamment) ou veulent s’impliquer dans des actions comme le bénévolat, la citoyenneté. Parce qu’ils sont l’avenir de notre ville. Il faut donner une vraie place citoyenne à nos jeunes.

Comment envisagez vous la gouvernance de Bernay si au lendemain du second tour vous n'êtes pas en mesure d'obtenir une majorité avec vos seuls colistiers?
Dans une démocratie, il y a toujours une majorité et une opposition. L’une gouverne, l’autre contrôle. L’une décide, l’autre amende. Bref, ce sont deux fonctions qui pourraient apparaître contradictoires mais qui concourent à un exercice du pouvoir dans la clarté. Imaginez un pays, une région, un département, une grande ville sans opposition, cela voudrait dire que l’exécutif disposerait de tous les pouvoirs sans moyens de contrôle. Cela ne s’appelle plus alors démocratie et je ne peux pas l’envisager une seconde.

La politique bernayenne doit elle le fruit du projet de la majorité ou bien résulter d'un consensus avec l'opposition?
Une élection est certes gagnée par des femmes et des hommes mais sur la base d’un programme. Cela veut dire que si les candidats sont élus, leur programme a été validé par les électeurs. Dès lors, il est normal et naturel que la majorité exécute son programme et tienne ses engagements. L’opposition aura alors tout loisir de dire ce qu’elle pense, ce qu’elle approuve ou ce qu’elle rejette.
Etes vous favorable à la création de conseils de quartiers dirigé par les habitants eux même et qui se substituerai aux réunions de quartier?
C’est un des engagements de la liste agir pour Bernay que j’ai l’honneur de conduire. Le conseil de quartier sera le lieu où les échanges, les discussions se dérouleront pour faire naître les propositions concernant le quartier.

Les maires de la région de Clamecy ont décidé de boycotter les élections municipales en raison des menaces qui planent sur la maternité. Auriez vous été capable d'un tel geste de protestation?
Boycotter une élection municipale veut dire que la commune est placée sous tutelle préfectorale. C’est donc le représentant de l’Etat qui devient l’exécutif de la commune. Il est donc paradoxal de confier les clés d’une mairie à l’Etat alors même que les raisons qui ont présidé au boycott sont le fruit d’une décision de l’Etat. Je préfère nettement le combat ou des actions spectaculaires face à des décisions de ce type.

La visite de Xavier Bertrand en 2007, nous a prouvé que les collectivités territoriales et l'agence regionale hospitalière n'avançaient pas avec les mêmes priorités. Comment comptez vous faire contre poids face aux décisions de l'ARH?
La loi a conféré aux Agences Régionale Hospitalière (ARH) l’organisation des territoires en matière de santé. Sauf à changer la loi, ce qui relève du parlement, l’ARH et son directeur sont donc les décideurs en matière d’organisation sanitaire. Les élus ont eux une vision très particulière de l’organisation sanitaire très souvent limitées à leur territoire d’élection. Pour être crédibles, les élus doivent donc s’appuyer sur des éléments statistiques, géographiques, démographiques pour entamer la discussion. Lorsque je suis allé avec Lionel Prévost, Conseiller Général, discuter avec l’ARH pour obtenir les crédits nécessaires à la construction de la maternité nous avions ce type d’arguments. Lorsque nous sommes retournés pour demander un scanner, nous disposions d’autres arguments…Bref, l’ARH est une administration, comme l’est une préfecture, il faut donc argumenter, négocier, convaincre et disposer de la légitimité des urnes, autrement dit du peuple.

Comment envisagez vous les relations avec Pont-Audemer, seconde ville de la circonscription?
Pont-Audemer est gérée par mon ami Jean-Louis Destans. Hormis les spécificités de chaque ville qui nécessitent des décisions spécifiques, Bernay et Pont-Audemer ont vocation à développer des complémentarités à l’ouest de l’Eure. Mais Bernay reste chef lieu d’arrondissement et en tire, administrativement, bénéfice et normalement dynamisme. Souvent Bernay la bourgeoise a été opposée à Pont-Audemer l’ouvrière. Aujourd’hui, le dynamisme de Pont-Audemer est reconnu. Bernay est un peu plus à la traîne Alors changeons de municipalité, à Bernay pour rattraper le retard !

Quelle place accordez vous au Pays Risle Charentonne?
Le pays Risle-Charentonne est né des lois « Voynet » relative à l’aménagement du territoire. L’idée était de définir les problématiques à un échelon territorial plus large que le seul territoire communal. Les régions naturelles (Pays d’Ouche, Lieuvin, Pays d’Auge, plateau du Neubourg…) devenaient alors le territoire de référence. L’organisation administrative de notre pays a eu raison de cette grande idée. Les pays, maintenant, regroupent des communes et des communautés de communes qui ressemblent plus à un amalgame qu’à une réelle identité. Bref, les choses sont ainsi. Le pays Risle Charentonne existe et son équipe est dynamique. Il est devenu le portail d’entrée aux politiques territoriales de la Région et du Conseil Général. C’est donc un partenaire privilégié pour les communes du pays. Avec la définition des Schémas de Cohérence et d’Organisation Territorial (SCOT) qui sont ni plus ni moins que des « super » plans d’occupation du territoire du pays, on revient, peu à peu, à l’idée de départ voulue par Mme Voynet.

En cas de victoire postulerez vous personnellement à la présidence de la communauté de commune de Bernay et ses environs ou bien proposerez vous quelqu'un d'autre? Ces deux activités vous semblent elles compatibles au vue de la charge horaire que requiert le poste de maire?
Oui. En effet, une communauté de communes exerce des compétences par délégation des communes (via les conseils municipaux). Ainsi, la ville de Bernay ne gère-t-elle plus tout ce qui touche au ramassage et au traitement des ordures ménagères, ou bien encore la voirie (hors centre ville) relève de la communauté de communes. Par ailleurs, les contribuables bernayens sont les principaux contributeurs à la communauté de communes. Il me semble donc normal que le maire de la plus grande ville de la CC en soit le président. Il s’agit tout simplement de mettre en cohérence les politiques locales. Imaginons un instant, un conflit entre le président de la CC et le maire de Bernay. Pourrait-on imaginer que les nids de poule sur la voirie ne seraient plus rebouchés parce que seule la CC est compétente ? Je ne l’imagine pas un instant !
Les écoles de Bernay se battent tous les ans pour préserver leur nombre de classe. Comment peut on enrayer le phénomène à long terme?
Développer l’attractivité du territoire, est la condition pour enrayer le déclin de Bernay. Economiquement (dynamiser le tissu existant, promouvoir nos zones industrielles, installation d’entreprises, améliorer les liaisons ferroviaires, routières…), socialement (petite enfance, accueil péri scolaire, logement…), culturellement, sportivement sont autant d’éléments de dynamisme d’une ville. Bernay manque cruellement d’une véritable politique dynamique. La tendance à se reposer sur son passé est grande, nous, nous voulons la projeter dans l’avenir.
Comment faire que la jeunesse reste à Bernay quand aucune formation n'est proposée après le Bac?
Dynamiser le territoire sur le plan économique est un premier objectif. Développer la formation autour de formations post bac en est un autre au même titre que la création d’un CFA public du bâtiment adossé au Lycée Clément Ader et orienté autour des technologies liées au développement durable.
Quelle position adopterez vous face à la reforme de la carte scolaire prévu par le président?
Pour l’instant elle ne s’appliquerait que pour les collèges et les lycées. Pour le primaire et les maternelles, je rappelle que ce sont les maires qui inscrivent les enfants dans les écoles. De ce point de vue, les maires gardent donc la maîtrise de la carte scolaire communale.


Quelle politique de l'emploi proposez vous alors que Bernay n'est pas un pôle industriel spécialisé et que les entreprises historiques réduisent progressivement leurs effectifs avant de mettre la clef sous la porte?
Les politiques de l’emploi relèvent de l’Etat et des Régions. Les marges de manœuvre, dans ce domaine, n’existent donc pas pour les communes. Néanmoins, nous proposons de réorienter les dépenses municipales vers notre économie locale : exemple: nous accompagnerons financièrement le dispositif « chèque emploi-services » afin de réduire le coût horaire pour les employeurs et donc inciter à une augmentation des heures de travail. C’est une mesure pour soutenir et créer de l’emploi autour des services et de la personne, permettre à des familles modestes d’y recourir, donner aux personnes âgées une possibilité d’emploi à un moindre coût.
Comment équilibrer la proportion de commerce entre e centre ville et les zones commerciales en périphérie?
Le territoire commercial de Bernay est découpé en quatre zones : le centre ville, la zone du Val de la Couture, la zone du bois du cours et la zone commerciale de Menneval. Pour une zone de chalandise de 35000 habitants, le risque de déséquilibre est grand d’autant si les contraintes de stationnement du centre ville sont grandes (difficile et payant). J’ai dit au maire de Bernay actuel que la création d’une zone commerciale sur le bois du cours était une erreur, notamment, avec l’installation d’enseignes concurrentes du centre ville. Il n’a pas écouté, il faut donc aujourd’hui rendre notre centre ville attractif encore et encore au risque de le voir péricliter au profit des zones périphériques.

L'établissement d'un agenda 21 au sein de la commune ou de la CCBE est il d'actualité?
La réponse est oui pour les deux collectivités territoriales.

Certaines villes se posent la question de la reprise en main de la gestion de l'eau par les municipalités, est ce un débat que vous souhaitez soulever durant votre mandat?
Actuellement, le service des eaux de Bernay est une régie, c'est-à-dire géré en direct par la ville. Il n’est pas question de modifier cette règle et pour mieux s’en convaincre notre programme précise : « l’eau n’est pas une marchandise ».

Comment faciliter la circulation des moyens de transports non polluant (vélos, roller...) en centre ville?
Notre programme prévoit de développer les circulations douces soit en site indépendant soit en voie partagée. De plus, le développement du transport en commun et sa gratuité ont pour objectif de limiter le recours aux véhicules et par voie de conséquence, favoriser d’une certaine manière les circulations dites douces.
L'animation culturelle est principalement l'oeuvre des associations à Bernay; la municipalité doit elle encourager les initiatives extérieures ou bien reprendre ce secteur dans son giron?
Conscient des carences de la municipalité actuelle, j’ai choisi de confier ce créneau, en cas d’élection, à l’un de mes co-listiers dont le courage, la sensibilité et la volonté dans l’animation culturelle de Bernay n’ont d’égal que la force de ses convictions. Avoir sciemment fait ce choix, compte tenu de ce qui est fait par moult associations culturelles est en soi afficher clairement une rupture avec l’existant et ouvrir la culture à toutes les tranches d’âges par une programmation audacieuse, accessible et reconnue.
Comment doit être envisagé le financement d'un futur centre nautique que de nombreuses personnes appellent de leurs voeux (municipalité, CCBE, conglomérat inter comcom)?
Nous avons nous aussi inscrit cette proposition dans notre programme. Actuellement, la piscine de Bernay a vieilli et les travaux de réhabilitation à envisager sont très lourds. Par ailleurs, seuls les contribuables bernayens supportent cet équipement et sa gestion, alors qu’il est utilisé, certes, par les bernayens mais aussi par les habitants des alentours. L’idée est de mutualiser les moyens (communes, communautés de communes..) afin que cet équipement soit supporté par toutes les collectivités intéressées par le projet. Les financeurs classiques que sont la Région et le Conseil Général seraient alors plus sensibles à cet équipement structurant de Pays.
Comptez vous continuer votre activité professionnelle actuelle si vous êtes élu maire?
Oui, probablement à 1/3 de temps ne serait-ce que pour pouvoir être affilié à l’assurance maladie.

Les reliques du passé


A l’échelle de l'histoire du Brésil, la démocratie est une chose récente. Après la dictature de 1940 avec à sa tête, Gétulio Vargas puis la dictature militaire à partir de 1964, la république a vraiment été mise en place en 1984. Cependant, il reste encore des vestiges de ces régimes autoritaires.

Le tribunal suprême de justice vient de suspendre plusieurs chapitres de la « Lei da Imprensa » (loi de la presse) qui criminalisait jusqu’à hier encore certains délits. Bien que les militaires aient été destitués il y a plus de 20 ans, le journaliste brésilien pouvait encourir des peines de prison en cas d’injures, et de diffamations. Les peines maximums n’étaient plus appliquées mais elles restaient présentes telle une épée de Damoclès au dessus de la tête des journalistes.

A l’initiative d’un député du PMDB, le tribunal suprême de justice vient de suspendre les articles en question pour une durée de six mois, après quoi la loi sera corrigée par le parlement. Les juges saisis pour des affaires de ce type pendant cette période devront se référer au code civil et à la constitution.

On n’efface pas vingt ans d’oppression d’un simple revers de main et certaines pratiques médiatiques sont encore révélatrices des abus de pouvoirs du gouvernement. Tous les lundis matin, la semaine commence par une heure d’expression présidentielle sur Radiobras, la radio publique. Lula dispose, chaque semaine, de une heure pour évoquer les problèmes qui lui tiennent à cœur. Il invite les décideurs nationaux ou bien répond aux questions d’une marionnette journalistique.

Chaque jour entre 19 et 20, la voix de l’état résonne dans tous les transistors brésiliens. Toutes les radios (généralistes et musicales) sont obligées de diffuser pendant une heure les informations officielles transmises par la Palacio do Planalto.

La radio reste l’outil de propagande numéro 1 du gouvernement. La signal télévisuel ne parvient pas dans tous les foyers du Brésil ni dans les zones reculées de ce pays continental et la population n’a toujours les moyens (financiers ou intellectuels) de lire la presse.

Soyons sûrs que le Brésil reste une démocratie, le gouvernement utilise seulement des techniques de communication ancestrales qui sont sûrement amenées à disparaître d’ici quelques années. Ces techniques sont elles vraiment différentes de l’omniprésence médiatique présidentielle constaté en ce moment même dans l’un des pays de l’Union Européenne ?



Photo: Campagne RSF 2005

lundi 25 février 2008

Municipales: Interview de Pierre Jalet, tête de liste de Bernay Vraiment


Pierre Jalet et la liste Bernay Vraiment viennent de me communiquer leurs réponses à mon questionnaire (je les en remercie).
Philippe Raviart, ex candidat MoDem, s'est aussi prété à l'interview. Bien qu'il ne soit plus candidat, ses réponses participent au débat public.

En préambule, je reviens sur une petite phrase qui a pu choquer certaines personnes (si cela fut le cas je m'en excuse car cela n'en était pas l'intention). "En cas de silence, je me laisse libre choix de l'interprétation." Certains ont ressenti cette conclusion comme une menace.
Il s'agissait d'une précaution de ma part au vue de certaines pratiques observées depuis le début de la campagne à Bernay. N'étant pas sur le terrain, je ne peux me permettre de soliciter les candidats à de multiples reprises comme le ferait un journaliste local. Considérant ce blog comme un média à part entière et non un jouet intéractif dans les mains d'un étudiant en journalisme, il m'a fallu prouver cet état en rédigeant certaines questions plus techniques et en m'imposant un peu car la crédibilité des blogs (celui ci en particulier) n'est, à ce jour, pas acquise. J'espère, par ce blog, participer au débat public qui agite Bernay en ce moment et mon éloignement n'altère en rien mes convictions de citoyen et de journaliste. Je ne cherche à faire de l'ombre à personne mais j'essaye de trouver ma place dans le paysage médiatique et politique. Ceux qui ont déjà répondu à mes questions l'ont, semble t-il, déjà compris et j'espere que les autres prendront un peu de leur temps pour répondre aux questions (je suis conscient que la campagne se joue principalement sur le terrain et que les relations avec les médias passent après les relations avec les électeurs).

Comment envisagez vous la démocratie participative dans une ville comme
Bernay?
La démocratie participative doit produire des idées mais aussi, et surtout, des actions. Il faut un dispositif qui permette de faire entendre la voix de tous, mais qui évite de s'enliser dans des débats stériles. En conséquence, pour être efficace, car c'est cela que nous recherchons, un débat ouvert doit pouvoir s'organiser autour d'un thème précis proposé par le maire ou par un groupe
qualifié, représentatif des Bernayens (associations, syndicats, groupe citoyen...). Un ordre du jour et un document de travail, qui n'excluent pas les questions diverses, doivent être établis préalablement et transmis aux citoyens concernés. Lors des réunions à la mairie ou dans tout autre lieu pertinent, le rôle du maire sera d'animer, de fédérer et de faire la synthèse. Les fruits du débat seront ensuite traduits en proposition de délibération et discutés en Conseil municipal. C'est, je crois, le meilleur moyen de permettre au quotidien des décisions d'inspiration citoyenne. Je suis persuadé que ce qui en sortira remplacera utilement de nombreux audits, fort chers au demeurant.


Un conseil municipal des jeunes est il envisageable? Quelle sera son influence sur les questions municipales?
J'instituerai un conseil municipal des jeunes. Dans mon esprit, ce n'est pas un gadget institutionnel. Il doit se traduire par la manifestation d'une véritable force de proposition et être entendu des responsables. D'une part parce que la parole des jeunes est souvent porteuse d'imagination et d'avenir, de l'autre parce qu'un tel outil invite à la citoyenneté. Afin que les débats de ce Conseil puissent se tenir régulièrement, je propose d'ouvrir un espace organisé sur
internet pour les héberger au jour le jour. Chaque semestre, sera organisé en Mairie une séance du Conseil des jeunes qui finalisera et donnera forme institutionnelle aux propositions. Ces dernières seront systématiquement débattues en Conseil municipal. Dans le même temps, pour les décisions intéressant particulièrement la jeunesse bernayenne, le Conseil des jeunes sera
préalablement consulté.

Comment envisagez vous la gouvernance de Bernay si au lendemain du second tour vous n'êtes pas en mesure d'obtenir une majorité avec vos seuls colistiers?
C'est un cas figure très improbable ;) En tout état de cause, ce sont les électeurs qui, à l'occasion du premier tour, diront l'avenir.

La politique bernayenne doit elle le fruit du projet de la majorité ou bien résulter d'un consensus avec l'opposition?
Je ne suis pas favorable à une politique du consensus à tout prix. Une majorité doit gouverner dans le respect du programme pour lequel elle a été élue. En revanche, le débat avec l'opposition doit toujours être mené dans la transparence et sur une base contradictoire. Si une proposition venant de l'opposition s'avère pertinente, je la soutiendrai et demanderai à ma majorité de la soutenir. Cette remarque vaut pour les objections ou les critiques constructives. Quand on déclare que l'intelligence et le sens du bien commun sont le monopole d'une majorité, c'est, bien souvent, qu'on en manque.

Etes vous favorable à la création de conseils de quartiers dirigé par les habitants eux même et qui se substituerai aux réunions de quartier?
Très clairement, non. Cela créerait inévitablement un écran entre le maire et les habitants. Je crois au contact direct. Par ailleurs, j'ai développé plus haut ma vision de la démocratie participative. Ne compliquons pas inutilement les choses, surtout quant elles sont importantes.

Les maires de la région de Clamecy ont décidé de boycotter les élections municipales en raison des menaces qui planent sur la maternité. Auriez vous été capable d'un tel geste de protestation?
Je suis prêt à toutes les actions sous deux conditions : qu'elles s'inscrivent dans un processus légal et démocratique et qu'elles soient efficaces. En l'occurrence, je ne suis pas convaincu qu'un boycott des élections municipales soit très productif au bout du compte. Sur cette affaire,
c'est la préfecture qui prend les choses en main. L'absence d'interlocuteur municipal risque de se traduire par un affaiblissement pur et simple de la voix locale.

La visite de Xavier Bertrand en 2007, nous a prouvé que les collectivités territoriales et l'agence regionale hospitalière n'avançaient pas avec les mêmes priorités. Comment comptez vous faire contre poids face aux décisions de l'ARH?
Il va de soi que, sur ce chapitre, les forces ne sont pas égales. C'est la raison pour laquelle le maire doit entretenir une relation de qualité avec les instances du Conseil régional et du Conseil général afin de pouvoir peser de tout son poids en cas de nécessité.
Comment envisagez vous les relations avec Pont-Audemer, seconde ville de la circonscription?
Bernay s'inscrit dans un contexte dont elle n'est qu'un des acteurs. Pour être efficace, une action économique et sociale doit privilégier la synergie entre ces deux villes, non la rivalité. Je ne crois pas beaucoup à l'esprit de clocher. J'aime trop ma ville pour la réduire à un terrier.

Quelle place accordez vous au Pays Risle Charentonne?
Une place très importante, évidemment. Avec mes colistiers, nous avons élaboré une stratégie de développement qui déborde largement les limites de Bernay intra-muros. Nous aurions pu oublier notre environnement, comme cela a souvent été le cas dans le passé. Le problème, c'est que notre environnement, lui, ne nous oublie pas. Nous resserrerons les liens avec les communes environnantes et nous leur demanderons de s'impliquer dans une politique de développement
économique dont elles ne manqueront pas, à leur tour, de récolter les fruits.

En cas de victoire postulerez vous personnellement à la présidence de la communauté de communes de Bernay et ses environs ou bien proposerez vous quelqu'un d'autre? ces deux activités vous semblent elles compatibles au vue de la charge horaire que requiert le poste de maire?
Aujourd'hui, notre projet à cet égard n'est pas définitif. Cependant, ce dont je suis sûr, c'est que Bernay doit jouer un rôle moteur et dynamique au sein de la Communauté de communes. Nous ne pouvons mener à bien notre développement économique et social sans alliés. C'est pourquoi, je penche plutôt vers une corrélation forte entre les deux responsabilités.

Les écoles de Bernay se battent tous les ans pour préserver leur nombre de classes. Comment peut on enrayer le phénomène à long terme?
C'est très simple, nous devons lutter pied à pied contre la régression démographique de notre ville. Cela suppose de porter l'effort sur le renouveau économique, culturel et social de Bernay. Ces fermetures, quand elles surviennent, sont dramatiques. Aux racines de ce symptôme il y a un mal qui doit faire l'objet d'une thérapie globale.

Comment faire que la jeunesse reste à Bernay quand aucune formation n'est proposée après le Bac?
Il est évident que nous ne pouvons pas, à Bernay, nous substituer aux universités et autres grandes écoles. Pour autant, cela ne nous empêche pas d'apporter une réponse à la question de la formation. A cet égard, nous avons un projet concret, dont la faisabilité est à l'étude: la création d'un centre de formation spécialisé dans le domaine de l'environnement, de la construction HQE
et les technologies nouvelles. Il s'agit d'un secteur en plein essor où les besoins de compétences et de savoir-faire se développent. Bernay et sa région, tant en raison de leur situation géographique que par leurs productions traditionnelles peuvent prétendre jouer un rôle déterminant dans ce secteur économique. Parallèlement, nous développerons les dispositifs de formation par alternance en relation avec les besoins réels des entreprises existantes et à venir. Enfin, nous ferons en sorte qu'un jeune cherchant ailleurs une formation "puisse revenir plein d'usage et raison vivre entre ses parents le reste de son âge".

Quelle position adopterez vous face à la reforme de la carte scolaire prévu par le président ?
Que la carte scolaire puisse être assouplie, je veux bien qu'on en discute. Mais, la réforme envisagée me semble sacrifier tout esprit de justice sociale. Car, soit on affirme, dans le même temps, que l'école est une institution au service de l'égalité des chances et que l'égalité des chances à l'école doit être renforcée, soit on s'affranchit de ce double impératif. En l'occurrence, je
pense que la réforme de la carte scolaire telle qu'elle se présente introduit une rupture supplémentaire d'égalité. Cela revient à affaiblir un fondement de notre République. Il aurait mieux fallu chercher à redorer le blason de certaines filières et à homogénéiser les pôles d'excellence à l'échelle du territoire.

Quelle politique de l'emploi proposez vous alors que Bernay n'est pas un pôle industriel spécialisé et que les entreprises historiques réduisent progressivement leurs effectifs avant de mettre la clef sous la porte?
Cette question précise fait l'objet d'une réponse dans la presse locale de la semaine prochaine. Désolé, mais nous lui réservons la primeur ;) En échange des détails, je vais vous dire un secret: à Bernay, nous avons notre pétrole à nous.

Comment équilibrer la proportion de commerce entre e centre ville et les zones commerciales en périphérie?
La question est complexe. C'est bien avant nous qu'elle aurait dû être traitée, dans le cadre d'une politique cohérente de pays. Cela étant, la vraie question est celle du pouvoir d'achat. En allant dans les grandes surfaces, il va sans dire que, financièrement, les consommateurs d'ici et des environs y trouve leur compte. On ne peut donc redresser la balance qu'en contribuant à l'augmentation du pouvoir d'achat. Il existe une relation mécanique entre cette augmentation
et la consommation en centre-ville.

L'établissement d'un agenda 21 au sein de la commune ou de la CCBE est il d'actualité?
J'y suis favorable à 100%.

Certaines villes se posent la question de la reprise en main de la gestion de l'eau par les municipalités, est ce un débat que vous souhaitez soulever durant votre mandat?
C'est une question prioritaire que notre programme a déjà tranché. Nous défendons le principe d'une régie municipale de l'eau.

Comment faciliter la circulation des moyens de transports non polluant (vélos, roller...) en centre ville?
Je suis attaché à un meilleur équilibre dans l'utilisation de la voirie entre les différents modes de transport, notamment au profit des circulations douces. Pour commencer dans la pédagogie, je propose de mettre en place une signalétique spécialement adaptée.

L'animation culturelle est principalement l'oeuvre des associations à Bernay; la municipalité doit elle encourager les initiatives extérieures ou bien reprendre ce secteur dans son giron?
La question ne se pose pas en ces termes. Le rôle d'une ville est d'assurer deux fonctions: soutien et promotion constante des initiatives associatives et mise en oeuvre d'une programmation cohérente de qualité qui doit contribuer, non seulement, à l'appétit culturel des habitants mais également lui conférer une identité régionalement, voir nationalement reconnue. Ce n'est pas parce que l'on est petit que l'on ne peut pas faire grand.

Comment doit être envisagé le financement d'un futur centre nautique que de nombreuses personnes appellent de leurs voeux (municipalité, CCBE, conglomérat inter comcom)?
Les bénéficiaires d'une telle structure sportive doivent tous contribuer à sa réalisation. Aussi, le projet doit-il être mené en concertation avec tous les acteurs que vous évoquez et financé de même. Tout le monde dans le même bain!

Comptez vous continuer votre activité professionnelle actuelle si vous êtes élu maire?
Oui, mais sous une autre forme: élu maire, je serai l'avocat à part entière de mes concitoyens.

Gilles Launay, propose la création de jardins familliaux (appelés aussi jardins ouvrier) en faveur des plus défavorisés, que pensez vous de cette mesure?
Excellente proposition puisqu'il me l'a empruntée, à une différence près: pourquoi seulement aux plus défavorisés? L'intérêt de ses jardins, n'est pas simplement économique, il est aussi social et convivial. Je suis pour la mixité. Un choux-fleur vaut bien une rose...

Photo: D.R www.bernayvraiment.fr

vendredi 22 février 2008

La vie des quartiers


Ultime article à propos du Carnaval de Recife et comparaison des politiques et des mentalités entre le Brésil et la France

« Si vous voulez aller à cet endroit, prévoyez de vous y rendre en ambulance. » On ne peut pas dire que ce genre de recommandations soit rassurant.
Le carnaval de Recife ne concentre pas toutes les animations en un seul point. Outre le pôle multiculturel qui sept scènes au cœur du centre historique, l’organisation a depuis quelques années étendues ses animations dans toute la ville en proposant des concerts dans des quartiers périphériques. Pour que la « folia » s’empare de toute la ville, les quartiers populaires accueillent une programmation de choix. On retrouve des artistes de renommée internationales tel Lenine ou Vanessa Da Mata ainsi que des défilés hauts en couleurs (notamment un totalement dédié aux tribus indigènes du Sertão). L’élitisme du centre ville est banni pour que toute la ville se sente impliquée dans cet évènement de classe mondiale.
Une telle pratique de décentralisation, en France, a pour but de rendre accessible la fête à tout le monde. De plus en plus de festivals déconcentrent une partie de leurs activités pour que les gens qui habitent en banlieue puissent aussi profiter de la fête sans être dépendant des transports en commun. Les Transmusicales de Rennes, les Vieilles Charrues ou bien Nordik Impact proposent, en préambule à l’évènement, une multitude de concerts et d’animations dans les quartiers de Rennes et de Caen mais aussi une tournée dans des villes plus rurales. On démocratise la culture en la rendant accessible à tous.
Henrique, un brésilien habitant Brasilia, a un avis différent : « les pôles décentralisés évitent que les gens des quartiers populaires et des favelas ne viennent en centre ville pour faire du chahut. Ils restent dans leurs coins et le cœur du carnaval reste calme. Les touristes sont plus en sécurité. »
Dur de savoir le véritable objectif de ces pôles décentralisés, en n’ayant pas rencontré les organisateurs. Nous ne parlerons pas non plus de propos discriminatoires en ce qui concerne Henrique. La mentalité brésilienne est différente de la mentalité française. Mais il est curieux de voir que ce que l’on appelle démocratisation en France est considéré comme de la ségrégation au Brésil.
La question reste en suspend mais après avoir consulté de nombreuses personnes brésiliennes et originaires de Recife, les touristes français qui ne n’étaient pas en mesure de dissimuler leur physique de gringo ont décidé de ne faire la fête que dans les pôles les plus sur et de passer à coté du concert de Vanessa Da Mata.

Cantonnales: Interview d'Hervé Couraye du Parc


Le candidat de la majorité départementale pour les élections cantonnales à Thiberville, Hervé Couraye du Parc, a déjà répondu à mes questions (je l'en remercie). Voici donc l'interview.


Comment réagissez vous à la proposition de la commission Attali de supprimer l’échelon départemental afin d’enrayer la multiplication des collectivités territoriales ?

Aujourd’hui les Départements ont pour mission principales l’action sociale, et notamment en direction des personnes âgées, et des personnes en situation de handicap, sans oublier la petite enfance, et les enfants en difficulté, mais aussi les routes, les collèges, tout ce qui touche à la vie quotidienne. Ce n’est pas un échelon nouveau, il date de la Révolution française, et a notamment dans les zones rurales une grande importance. Le conseil général gère également aujourd’hui les SDIS (les pompiers) pour la sécurité quotidienne, et dispose généralement d’un office HLM (dans l’Eure Habitat 27) pour le logement social. Il parait, vu de Paris (la capitale !), qu’il faut supprimer ce qu’ils appellent un échelon de trop, mais dans des zones comme les nôtres, le Département est le premier financeur des projets communaux (églises, centre-villes, bâtiments municipaux, installations sportives), souvent aussi des associations (clubs de personnes âgées, associations sportives, culturelles…), est-ce cela que l’on veut supprimer ? S’agit-il de détruire encore plus le service public ? Après la disparition des postes, des recettes du trésor, des DDE, parfois les fermetures d’école, voudrait-on désertifier des zones entières de notre territoire ?

Ce que je reproche à cette proposition c’est sa précipitation. Concrètement supprimer les départements ça veut dire quoi ? Supprimer les actions des départements ? Supprimer les compétences dont ils s’occupent ? Pour le remplacer par quoi ? par qui ?

La proposition de la Commission Attali (comme sur d’autres sujets) est hâtive, en plus contrairement à ce que l’on croit elle ne ferait pas baisser les dépenses, il y a des services qu’on ne peut supprimer sans remettre en cause des équilibres fondamentaux. Je prends un exemple, lorsque les départements favorisent l’aide à domicile des personnes âgées, ils retardent la prise en charge par des établissements spécialisés plus coûteux (parce que personnel médical permanent), ils favorisent le maintien d’un tissu social. Les dépenses engagées dans le maintien à domicile c’est autant de moins de dépenses qui ne sont pas supportées par la sécurité sociale dont on connait le déficit. Je suis donc opposé à cette proposition qui a tout de la « fausse bonne idée », parce qu’elle n’a pas été discutée, ni préparée. Imaginez que d’un trait de plume tout ce que font les départements soit supprimé du jour au lendemain, je pense que l’on irait tout droit vers un beau « pataquès ».

Comment jugez vous le bilan de Jean Louis Destans et de sa majorité depuis que la gauche dirige le département ?

Me réclamant de la Majorité Départementale, je trouve évidemment que le bilan est très positif. Pour moi le mérite principal du Président Jean-Louis Destans est d’avoir mis en œuvre de nouvelles politiques départementales innovantes, et qui permettent à notre département d’être dynamique, dans le respect des communes, des associations, des professionnels de tous les secteurs.

Une coopération avec le département du Calvados est elle imaginable à l’image de ce qui se fait avec le projet 276 ?

Les présidents des deux régions Basse et Haute-Normandie, Mrs Alain Le Vern et Duron se sont déjà engagés sur de nombreux sujets dans une démarche partenariale. Concernant le canton de Thiberville, limitrophe du Calvados, et ayant l’appellation « pays d’Auge » sur une partie de son territoire cela me semble indispensable. En tant que Conseiller général j’établirai des liens avec mes collègues du Calvados, pour que les dossiers communs de part et d’autre des frontières départementales soient traités collectivement. C’est du bon sens, et c’est indispensable.

La jeunesse euroise est obligé de quitter le département pour continuer ses études. Un pôle universitaire eurois complet et de qualité est il envisageable ?

Complet ? C'est-à-dire ? S’il s’agit d’offrir toutes les filières de formation possibles et imaginables, cela me paraît difficile. D’abord l’université relève de la compétence de l’état. La Région cependant est fortement impliquée dans le développement des pôles universitaires régionaux dont celui d’Evreux qui n’auraient pas vu le jour sans son soutien. Le département a accompagné la démarche. Je crois qu’on peut agir dans deux directions : 1) renforcer la filière universitaire ébroïcienne sur son domaine d’excellence, 2) permettre à nos étudiants de pouvoir faire de bonnes études dans l’université qui correspond à leur choix professionnel. Nous sommes proches de Caen, de Rouen, du Havre, et même de Paris. Mais avant l’université, il faudrait que nous rattrapions notre retard dans la formation initiale qui permet ensuite la réussite dans des études poussées. Ce n’est pas le département qui supprime des postes d’enseignant, alors que nous en avons besoin ! Et le rôle premier du département c’est assurer que nous ayons des collèges de qualité, permettant le meilleur enseignement possible.

La population est bien moins informée de l’action du département que celle de la région. Appuierez vous la renaissance d’un journal départemental ? Comment comptez vous informer vos administrés des actions du CG27 ?

Il existe un journal départemental « C’est l’Eure », peut-être est-il moins lu que celui de la Région, moi je lis les deux. Ceci dit, il faut veiller à ce que cet outil d’information soit utile et efficace, je suis preneur de toutes les suggestions pour améliorer cet outil d’information, et sa distribution.

En tant que conseiller général je rendrais compte de mon action, d’abord par des réunions publiques régulières qui me permettront de faire connaître mon action, ensuite probablement par une « Lettre du conseiller général » qui me permettra de faire savoir à toutes et tous les habitants du canton mon action en tant que représentant de ce canton.

Le canton de Thiberville est un canton vieillissant. Comment adapter l’aide sociale qui convient à la population ? Comment attirer une population plus jeune ?

La population va continuer à vieillir, on sait que c’est l’un des principaux défis de demain. L’APA permet déjà aux personnes perdant leur autonomie de disposer de services. De ce côté il faut « professionnaliser » l’offre, ce qui permet la naissance de nouveaux emplois non délocalisables. Il faut aussi se préoccuper des maladies handicapantes, comme Alzheimer, et prévoir à terme des résidences médicalisées permettant aux personnes touchées par cette pathologie de vivre dignement. Enfin des EHPAD ( Etablissements d’hébergement des personnes âgées dépendantes) devront voir le jour pour accueillir celles et ceux qui ne sont plus en capacité d’être autonomes du fait de leur grand âge. Mais la première des priorités est le maintien à domicile le plus longtemps possible, d’abord pour des raisons humaines, c’est toujours mieux de vivre chez soi, près de ses proches, ensuite pour les raisons que j’ai évoquées plus haut, et le coût pour la sécurité sociale des solutions d’assistance médicalisées.

Pour attirer une population plus jeune il faut à mon sens agir dans deux directions : 1) l’emploi, en favorisant le développement d’activités nouvelles. Ces activités peuvent être des activités de service, comme justement le service aux personnes âgées où en situation de handicap, mais aussi des activités de service touristiques, il existe là un vrai potentiel dans notre région que l’on doit accompagner et soutenir, 2) le logement, parce que si l’on veut rester dans le canton il faut pouvoir bien se loger. Or l’achat où la construction d’une maison est devenu très cher, les emprunts immobiliers ne sont pas toujours accessibles aux jeunes ménages, où aux jeunes célibataires. On doit donc pouvoir sur le canton disposer d’une offre en logements (en maisons individuelles, en petits immeubles de bonne qualité), permettant aux enfants devenus adultes de rester travailler au pays. J’ajouterais une troisième condition, le transport. Si l’on facilite et développe des moyens de transport permettant de rejoindre facilement Bernay, Lisieux par exemple, on permet le maintien dans notre canton d’une population jeune qui peut habiter ici, travailler ici, et se déplacer facilement.

Le canton de Thiberville est à mi-distance entre les pôles urbains de Bernay et Lisieux. Vers quelle ville, le canton doit il se rapprocher ?

Je crois que cela dépend du besoin. Et aussi des goûts ou envies personnelles. Certains vont travailler à Lisieux, d’autres à Bernay. Certains sont plus proches de Lisieux, d’autres de Bernay, et je rajouterai d’Orbec pour d’autres. Dans ce domaine on ne peut obliger les gens à aller dans une direction plutôt que dans une autre. Ce qu’il faut assurer c’est la présence de services publics sur le canton et non leur disparition. C’est la vitalité du commerce et non son asphyxie. C’est des activités culturelles, sportives enrichissantes. C’est une question d’équilibre, et de bien-vivre. Je crois qu’aujourd’hui les gens se déplacent plus facilement, mais l’essence est plus chère par exemple, il faut aussi tenir compte de l’augmentation des services fournis par internet, et la présence de l’autoroute a rapproché Rouen du canton. Dans les prochaines années il va y avoir un barreau en direction de Caen, et les transports par voie ferrée sont appelés à s’améliorer (les deux régions font de gros efforts dans ce sens). Finalement en fonction de ses besoins, de ses goûts, de ce que cela lui coûte, l’habitant choisira ce qui lui est le plus pratique, le plus agréable et le plus économique. L’essentiel c’est d’assurer dans notre canton une vraie qualité de vie.

Les médecins thibervillais sont proches de la retraite, le CG27 est il en mesure de mettre en place un programme pour attirer de nouveaux professionnels de santé dans les zones rurales ?

En tout cas c’est ce qu’il a décidé de faire. Il y a plusieurs pistes : 1) comment attirer de nouveaux médecins dans des zones comme les nôtres ? J’ai entendu que Mme Bachelot (ministre de la santé) avait comme intention de favoriser l’implantation en zone rurale des jeunes médecins, le département réfléchit à un dispositif permettant d’inciter l’installation de jeunes médecins, 2) les attirer c’est bien, il faut aussi qu’ils aient des locaux, là aussi le département met en place un dispositif permettant la création de maisons « médicales » facilitant l’installation de nouveaux médecins dans les zones en difficulté de ce point de vue. Il va falloir effectivement prévoir des solutions attirantes si l’on veut faciliter la vie des gens vivant sur place, c’est ce qui est prévu, peut-être faudra-t-il aller plus loin, en tout cas j’ai bien l’intention d’être attentif et actif sur ce point-là, parce qu’un pays sans médecin, comme un pays sans école, est un pays qui meurt.


Photo: Hervé Couraye du Parc en compagnie de Jean Louis Destans. DR http://hervecourayeduparc.hautetfort.com/

Cantonnales: Un candidat en question


Dans le canton de Thiberville, les élections municipales seront jumelées avec les élections cantonnales. Guy Paris remet son siège en jeu. La doublette Paris (mari et femme) a trouvé sur son chemin Hervé Couraye du Parc, soutenu par la majorité de CG27.

Le canton pourrait bien redevenir propriété des Couraye du Parc, puisque le prédécesseur de Guy Paris n'est autre que François Couraye du Parc, père du nouveau prétendant.
Pour les questions, le principe est le même que pour les candidats bernayens.

Comment réagissez vous à la proposition de la commission Attali de supprimer l’échelon départemental afin d’enrayer la multiplication des collectivités territoriales ?

Comment jugez vous le bilan de Jean Louis Destan et de sa majorité depuis que la gauche dirige le département ?

Une coopération avec le département du Calvados est elle imaginable à l’image de ce qui se fait avec le projet 276 ?

La jeunesse euroise est obligé de quitter le département pour continuer ses études. Un pôle universitaire eurois complet et de qualité est il envisageable ?

La population est bien moins informée de l’action du département que celle de la région. Appuierez vous la renaissance d’un journal départemental ? Comment comptez vous informer vos administrés des actions du CG27 ?

Le canton de Thiberville est un canton vieillissant. Comment adapter l’aide sociale qui convient à la population ? Comment attirer une population plus jeune ?

Le canton de Thiberville est à mi-distance entre les pôles urbains de Bernay et Lisieux. Vers quelle ville, le canton doit il se rapprocher ?

Les médecins thibervillais sont proches de la retraite, le CG27 est il en mesure de mettre en place un programme pour attirer de nouveaux professionnels de santé dans les zones rurales ?

Les questions n'ont été envoyées qu'a M. Couraye du Parc, seul candidat dont je dispose d'une adresse de blog. Si les lecteurs connaissent d'autres candidats et d'autres blog, je les remercie d'avance de me les communiquer.

jeudi 21 février 2008

Municipales: Les candidats à la question

Alors que le dépot des listes en préfecture se cloture aujourd'hui et que la campagne officielle sera bientôt lancée. Je soumet quelques interrogations aux candidats à l'élection municipales de Bernay.

Pour préparer ces questions je me suis basé sur: 1/ma connaissance de la vie bernayenne et de la politique française en générale, 2/ Le bilan présenté par Hervé Maurey sur son blog de campagne (j'aurais aimé faire le bilan moi même mais mon éloignement actuel et passé m'en ont empéché), 3/ Les propositions d'Hervé Maurey 4/ les quelques informations recueillis dans la lettre "Agir pour Bernay" de la liste de Gilles Launay.

Pierre Jalet et Gilles Launay n'ayant pas encore communiqué leur programme ce questionnaire est partiel mais je le complèterai dans les prochains jours.

Les questions sont posées sur ce blog et vont être envoyé en commentaire sur les blogs respectifs. Les candidats peuvent y répondre personnellement ou bien laissé leurs colistiers s'en charger (on ne peut être expert sur tous les sujets). Les réponses sont attendues sur ce blog ou bien à l'adresse mail: edambrine[@]yahoo.fr (en enlevant les crochets).

Les réponses seront publiés lors de leur reception.

POLITIQUE ET DEMOCRATIE:

Comment envisagez vous la démocratie participative dans une ville comme Bernay?

Un conseil municipal des jeunes est il envisageable? Quelle sera son influence sur les questions municipales?

Comment envisagez vous la gouvernance de Bernay si au lendemain du second tour vous n'êtes pas en mesure d'obtenir une majorité avec vos seuls colistiers?

La politique bernayenne doit elle le fruit du projet de la majorité ou bien résulter d'un consensus avec l'opposition?

Etes vous favorable à la création de conseils de quartiers dirigé par les habitants eux même et qui se substituerai aux réunions de quartier?

SANTE
Les maires de la région de Clamecy ont décidé de boycotter les élections municipales en raison des menaces qui planent sur la maternité. Auriez vous été capable d'un tel geste de protestation?

La visite de Xavier Bertrand en 2007, nous a prouvé que les collectivités territoriales et l'agence regionale hospitalière n'avançaient pas avec les mêmes priorités. Comment comptez vous faire contre poids face aux décisions de l'ARH?

AMENAGEMENT DU TERRITOIRE
Comment envisagez vous les relations avec Pont-Audemer, seconde ville de la circonscription?

Quelle place accordez vous au Pays Risle Charentonne?

En cas de victoire postulerez vous personnellement à la présidence de la communauté de commune de Bernay et ses environs ou bien proposerez vous quelqu'un d'autre? ces deux activités vous semblent elles compatibles au vue de la charge horaire que requiert le poste de maire?

EDUCATION
Les écoles de Bernay se battent tous les ans pour préserver leur nombre de classe. Comment peut on enrayer le phénomène à long terme?

Comment faire que la jeunesse reste à Bernay quand aucune formation n'est proposée après le Bac?


Quelle position adopterez vous face à la reforme de la carte scolaire prévu par le président?

EMPLOI
Quelle politique de l'emploi proposez vous alors que Bernay n'est pas un pôle industriel spécialisé et que les entreprises historiques réduisent progressivement leurs effectifs avant de mettre la clef sous la porte?

Comment équilibrer la proportion de commerce entre e centre ville et les zones commerciales en périphérie?

ENVIRONNEMENT
L'établissement d'un agenda 21 au sein de la commune ou de la CCBE est il d'actualité?

Certaines villes se posent la question de la reprise en main de la gestion de l'eau par les municipalités, est ce un débat que vous souhaitez soulever durant votre mandat?

Comment faciliter la circulation des moyens de transports non polluant (vélos, roller...) en centre ville

CULTURE
L'animation culturelle est principalement l'oeuvre des associations à Bernay; la municipalité doit elle encourager les initiatives extérieures ou bien reprendre ce secteur dans son giron?


SPORT
Comment doit être envisagé le financement d'un futur centre nautique que de nombreuses personnes appellent de leurs voeux (municipalité, CCBE, conglomérat inter comcom)?


Questions personnalisées:

À Hervé Maurey: Maire, président de la communauté de communes, conseiller général, conseiller ministériel et peut être sénateur; Comment envisagez vous le cumul des mandats?

Au mois de juillet, Hevé Morin, votre ami, ministre, et président de parti, annonçait à propos du tribunal "je serai surpris qu'on le perde" et qu'"il n'a pas de soucis à se faire" en ce qui concerne l'hôpital. Doit on prendre avec la même réserve ses propos concernant l'hôpital au vue du sort qui a été réservé au tribunal?

Vous regrettez le retard pris dans la restructuration du collège Marie Curie. Comment se fait il qu'en tant que conseiller général vous soyez rester impuissant?


La délinquance à diminué de 11% entre 2003 et 2007 selon vos dires. En quoi la création d'une police municipale est elle nécessaire?

Pourquoi vouloir céder à la mode de la vidéosurveillance pour sécuriser les parkings publics?

Gilles Launay, propose la création de jardins familliaux (appelés aussi jardins ouvrier) en faveur des plus défavorisés, que pensez vous de cette mesure?

Pourquoi ne pas avoir continuer les partenariat avec le projet "l'Abordage hors des murs" afin d'étoffer la programmation culturelle?

Pourquoi avoir privilégier le logement de standing en centre ville à l'image de la résidence guillaume le conquérant?

À Pierre Jalet: Comptez vous continuer votre activité professionnelle actuelle si vous êtes élu maire?

Gilles Launay, propose la création de jardins familliaux (appelés aussi jardins ouvrier) en faveur des plus défavorisés, que pensez vous de cette mesure?


À Gilles Launay: Comptez vous continuer votre activité professionnelle actuelle si vous êtes élu maire?



En cas de silence, je me laisse libre choix de l'interprétation.

mardi 19 février 2008

Bons baisers de Russie


La gueule de bois est un mal universel. Il arrive même que ce mal soit collectif...

Mercredi 6 février, les catholiques "sont poussières et redeviendront poussières" et les brésiliens soignent un mal de tête national. Après 4 jours (officiels) de fête et de beuverie intense, le Brésil dort et récupère des efforts fournis dans les jours précédents. Le centre historique de Recife accueillait depuis le samedi, la "folia", des millions de personnes s'y sont entassés et agglutiné, la foule dansait, la musique ne s'arretait jamais.
Au milieux d'une avenue déserte, pas encore réouverte à la circulation, cinq français pas encore épuisés cherchent un endroit pour boire un verre. Un chien traverse la rue à la recherche d'une poubelle apétissante. Ses pattes frappent le sol légèrement mais le bruit trouve un échos entre deux rangées d'immeubles clos. Les rues sont absolument vides. Sur la place qui accueillait la grande scène, quelques hommes en veste orange remuent des barrière de sécurité. Deux taxis sont arrêtés sur la chaussée à proximité du seul kiosque ouvert ce soir là. Leur chauffeurs jouent aux dominos sur le capot d'une des deux voitures. Ils examinent le jeu très sérieusement, les billets sur la table attestent de la mise qui attend le vainqueur. La femme seule qui tient le comptoir apporte des canettes de bières.
Recife a une réputation violente et on a beau relativiser quand on vit au Brésil depuis 6 mois, on reste sur ses gardes. Peu de personnes sont habitué à voir une ville de 3 millions d'habitant où les rues sont absolument désertes à 21h.
Un seul bar est ouvert ce jour là. Face aux docks, au premier étage d'un immeuble du début du siècle, une sono résonne. Le juke box diffuse des slows mielleux. Le touriste assoifé vient s'y réfugier.
Les spots roses qui éclairent la salle donnent à voir des drapeaux accrochés aux murs. Grèce, USA, Viet Nam, on fait le tour du monde en un regard grace aux boués de certains navires mystérieusement échouée ici.
Quelques hommes s'entourent de nombreuses jeunes filles, un vieux russe est rejoint à sa table par une brésilienne. D'autres femmes déambulent et lancent à la table des français(es) des regards suspicieux.
Effectivement ce bar abrite des prostitués. La discrétion est tout de même de mise. Pas de tenue désabillées, pas d'amazones langoureuses et gourmandes, pas non plus de billets dans les décolletés.
Les cinq touristes débarqués par hasard ne s'atardent pas. L'ambiance est vraiment trop malsaine pour supporter ça toute la soirée.

lundi 18 février 2008

Au coeur de la folie carnavalesque




Cuando me chamou, eu vou pra Recife e festei ja. [...]E frévo! E frévo! E frévo!”

“Quand on m’appelle, je vais à Recife où j’ai déjà fais la fête. C’est le frévo ! C’est le frévo ! C’est le frévo ! »

Le carnaval de Recife est un carnaval de rue de culture populaire. Le peuple y est mis à l’honneur et l’élitisme est banni des allées où les groupes de maracatu et de frévo défilent.

Les plus grands noms de la chanson pernambucana sont présents ce qui provoque un engouement populaire incroyable. Face aux différentes scènes, le public reprend en chœur les chansons. Les bras en l’air, les spectateurs font se rencontrer leurs deux mains. On saute, on danse et on invite le voisin inconnu à rentrer dans la ronde.

Lorsque Nação Zumbie fait son apparition sur la grande scène, c’est plus de 400 000 personnes qui exultent. Le groupe de rock de Recife est fameux pour avoir réussi l’alchimie entre les guitares du rock occidental et les tambours traditionnels du maracatu dans les années 90. Le groupe est depuis devenu un mythe. Le Brésil tient son Nirvana national. Chico Science, le chanteur, a disparu, il y a 10 ans, dans un accident de voiture. Contrairement au groupe américain, Nação Zumbie a continué à jouer. Le style a évolué mais le public est resté et encore aujourd’hui la jeunesse brésilienne est unanime lorsqu’ils se produisent. Programmé sur la scène principale, l’engouement populaire se fait sentir très tôt dans la soirée. Une heure avant le début du concert, alors que Dj Dolores fait chauffer les platines, la foule est déjà compacte, la marche arrière devient impossible et la température atteint déjà les 35°. Un peu avant minuit, les musiciens entrent sur scène et l’hystérie s’empare du public qui ne cessera pas de crier pendant les 2h30 de concert.

La nuit des tambours silencieux

Le Brésil est une terre de mélange. La colonisation a imposé la culture européenne aux tribus indigènes tandis que les esclaves africains ont utilisé leurs racines comme arme de résistance. Les relations se sont depuis pacifiées et des ponts se sont construits entre chaque civilisation.

La maracatu est une résultante de ce mélange. Les tambours africains rythment un défilé colonial avec une référence aux orichas.

Dans une rue étroite du centre historique de Recife, les meilleures compagnies de maracatu de la région se retrouvent et défilent pour la nuit des tambours silencieux. L’une après l’autre, elles s’avancent vers la scène. Les percussionnistes entament un rythme afro puissant et rageur. Le spectateur est pris à la gorge et les poils de ses bras se dressent de frisson. Grosses caisses, caisses claires, claves, tambourins et maracas s’accordent pour faire résonner leur rythme dans tout Recife. Les danseurs les précèdent. Ces derniers sont parés de coutures somptueuses et dorées. Dans un style néo-colonial, ils usent d’arabesques pour ouvrir la voie au roi. Les dames de la cour tournent sur elles. Leur robe à arceaux dessine un périmètre que le spectateur est prié de respecter. La cour peut alors avancer. Le vicomte, l’ambassadeur et le prince marchent solennellement en compagnie de leur épouse. Ils sont protégés par des guerriers en arme. En fin de cortège, une ombrelle et un plumeau, tenus par des serviteurs encore enfants, annoncent le roi et la reine. Sceptre en main, il couvre le public d’un regard bien veilleur.

On est très loin de la simple parade fantaisiste. Ce défilé est emprunt de symboles culturels malheureusement difficile à comprendre pour un étranger en mal de références. Malgré la frustration, le touriste se laisse porter par la magie de la soirée. Aux alentours de minuit, les tambours deviennent silencieux et les lumières qui éclairent la rue sont éteintes pour laisser la parole au maître de cérémonie. Un orateur – prêtre qui commence une incantation à l’attention d’une orichas. Dans un dialecte afro portugais, que tous les brésiliens ne comprennent pas, il fait ses recommandations à la divinité alors que Mardi gras est entré dans ses premières minutes. La foule lève les bras au ciel pour pénétrer encore mieux le coté mystique de la soirée. Quand la prière prend fin, on rallume les lampadaires et les batteries recommencent à jouer. Plus que vingt quatre heures de carnaval.


Cent ans de frévo

Le Brésil catholique est rentré dans le carême depuis quelques heures et que le calme est revenu dans le centre ville de Recife, mais Olinda n’en a pas fini de la fête. A la porte de l’église qui arbore un retable complètement doré, un guide nous informe que les festivités continueront jusqu’au deux mars, « jour de célébration de la création de la ville ».

La population, bien que marquée physiquement par quatre jours de fête et d’alcoolisation, continue à faire la fête. Les « bloco » de frévo défilent entre les rues de cette vieille ville brésilienne jumelle de la capitale du Pernambouco.

Il en va des groupes de frévo comme des écoles de samba. Chaque quartier dispose de propre ensemble qu’il entraîne pendant un an afin de rivaliser avec la concurrence le moment venu. Le porte-drapeau et le boneco ouvrent la marche aux danseurs et à l’orchestre. Les costumes multicolores sont assortis aux petits parapluies qui sert d’accessoire à cette danse rapide qui réclame beaucoup d’agilité. Le répertoire musical est identique quelque soit le groupe mais les spectateurs s’engouffrent à chaque fois à la suite des musiciens pour chanter et danser une fois de plus. Cela fait cent ans (Recife en avait fait le thème inaugural de son carnaval) que cela dure et la ferveur du frévo n’est pas prête de s’éteindre.



Photos: credits perso, Défilés de frévo dans le centre historique de Recife (1 et 2)/ jeune danseuse de frévo à Olinda/ Boneco à Olinda.

Phrase d'introduction extraite d'une chanson de carnaval

A lire: article de rue89 à propos de l'Ours d'Or decerné à tropa de elite

Municipales: De la friture sur la ligne


La censure serait elle un mal bernayen? Malheureusement les évènements laissent à penser que oui.
Alors que Maurey fait la sourde oreille, un autre candidat serait il en train de glisser un peu trop vite sur la pente autoritaire tant apprécier par "qui vous savez".
Depuis le début de la campagne, le site internet de Pierre Jalet a connu quelques péripéties. Quoi de grave à cela, Internet n'est qu'un alignement de 0 et de 1 qui parfois sont capricieux. Des contenus ont été publié et sitôt retiré au grès d'iniatives qui semblaient prématurées.
Aujourd'hui encore, le blog de Bernay Vraiment ne souhaite pas s'ouvrir. Enième panne... Le problème n'est pas un serveur défectueux: tout le monde est soumis aux caprices des hébergeurs. Le véritable hic de la question est un papier de Fred Lescat que j'ai pu lire vendredi matin. Il répondait à Hervé Maurey en reprenant l'une des perles dont la droite nous livre régulièrement ("La jeunesse n’a pas de parti, tout comme la culture. Il faut se battre pour des idées et non pour des étiquettes": Demandez à Hugo, à Aragon, aux Têtes Raides ou à Sardou si la culture n'a pas de parti!). Fred Lescat ne prenait pas de pincette pour accrocher une nouvelle fois le maire de Bernay à son tableau de chasse. Sa plume rendait vraiment l'article vivant, drole et justifié.
Quelques heures plus tard, le billet avait mystérieusement disparu et un commentaire associé à cette tribune avait été redirigé vers le post indiquant les réunions publiques avant d'être tout bonnement supprimé.
Aujourd'hui le blog a reçu deux nouveaux articles, des reprises d'articles parus dans la presse locale et nationale. Je ne dresse pour l'instant aucune conclusion et j'invite les membres de la liste Bernay Vraiment à m'apporter une explication.

18/02 Précision: La confirmation m'est venue via un commentaire sur le post précédent. L'article de Fred Lescat a bien été retiré car il ne convenait pas aux autres colistiers. En tant que chef de file, j'invite Mr Jalet à donner sa propre version des faits.

vendredi 15 février 2008

Municipales: Monsieur le censeur


Après mon article de présentation sur les municipales de Bernay, je me suis permis de prévenir les principaux interressés en laissant un commentaire sur leur blog respectif. Rien de polémique, j'avertissais de la publication de l'article et j'encourageais les candidats à communiquer sur ce blog.
Mr. Raviart, ex candidat, et Mrs Jalet et Launay, candidats avérés ont tous acceptés le message et après modération, ils l'ont publié. Mr Maurey n'a pas jugé que l'information était utile et le commentaire n'a pas été publié. Le maire de Bernay n'a pas dû apprécier ma plume (à moins qu'il connaisse ma vraie identité et l'hypothèse du problème personnel est envisageable).
Il est une règle parmi les blogs: on ne censure un commentaire que si le propos est insultant ou diffamant. Mr Maurey ne semble pas être au courant des règles qui régisse le web et il applique la même loi du petit chef autoritaire imposée à la presse locale à son site Internet. Bien sur il n'en sort pas grandi mais il reste constant: la critique et le débat ne sont pas de mise.
Pour ma part je continuerai à écrire en gardant à l'esprit que "les absents ont toujours tort".

Le 12 janvier, le mousseux bernayen a donc perdu ses bulles attendant désepérement le trio de choc Fillon-Morin-Alliot Marie. La gendarmerie ne sera pas inauguré par la triplette gouvernementale, son inauguration est d'ailleurs remise sine die. Et le maire ne recevra pas l'appuie venu d'en haut. Qui a bien pu faire peur aux pieds niquelés? Des syndicalistes en colère? Des autonomistes normands? Ou bien un maire dont le contact est peu recomendable?
En moins de trois ans, c'est déjà la deuxième fois qu'un ministre se décomande. Xavier Bertrand s'était déjà porté pâle lors de l'inauguration du scanner. Il avait détallé à toutes pattes lorsque le murmure mécontent des syndicats lui avait remonté aux oreilles.
Ce même Bertrand est revenu l'an dernier pour poser la première pierre de l'hôpital de Bernay. Aurait il fait passé le mot à matignon, place beauvau et rue saint Dominique que l'air normand n'était pas si régénérant?
En souvenir, je publie une tribune écrite ce jour là et que la presse locale s'était permis de bouder.

La visite d’un ministre sur le terrain lui permet d’être proche de ses administrés. C’est aussi une occasion pour les citoyens de se rapprocher des élus et de voir comment ils gèrent notre pays. La venue de Xavier Bertrand pour la pose de la première pierre de l’extension de l’hôpital de Bernay ne fit pas exception. Le ministre et les élus locaux nous ont montré de belle manière comment ils se préoccupent de nos intérêts.

Avec une demi-heure de retard, le ministre de la Santé arrive dans un centre hospitalier entouré d’une trentaine de gendarmes (au cas où les adeptes de la réunification normande s’apprêteraient à commettre un attentat !). La foule présente pour l’accueillir s’attroupe autour du petit muret construit pour l’occasion (notons qu’il sera détruit dans la semaine, l’extension ne se faisant pas au milieu du parking de la maternité). On glisse un parchemin dans l’orifice qui lui est réservé puis chaque personnalité y va de son coup de truelle. Hervé Morin, qui se revendique fils de maçon, s’avère être le moins habile avec l’outil. La première pierre n’existe pas. Personne n’en verra la couleur. S’en suit une rapide visite de la maternité, des urgences et du scanner qu’apprécieront les patients dont la circulation a été empêchée et dont on a retardé le rendez vous pour une radio. Les couloirs des urgences de Bernay semblent inspirer le ministre puisque c’est à la suite des doléances de l’infirmière cadre qu’il attribua quatre postes d’infirmiers supplémentaires au service.

Le moment des discours fut une anthologie de démagogie et d’hypocrisie. La palme est sûrement à remettre au député maire d’Epaignes, M. Hervé Morin. Cet homme, porte-parole du groupe UDF à l’Assemblée Nationale, fustige depuis cinq ans la politique gouvernementale. Sa cible préférée n’est autre que Nicolas Sarkozy dont Xavier Bertrand est le porte-parole pour la campagne présidentielle. M. Morin, à grand coup de tutoiements et de signes d’affection visibles, se muta en fervent militant UMP. Il faut souligner que Mrs. Morin et Poniatowski étaient convoqués ce jour à Versailles pour le Congrès afin de modifier la Constitution. Le rôle de fou du Roi semble mieux leur convenir que celui de représentant du peuple. Ce pourquoi nous les payons.

Au bout d’une heure et demi d’autocongratulation pour « rassurer » et pour demander aux Bernayens de leurs « faire confiance », tous ces braves gens s’évaporent. « Monsieur le ministre de la Santé vous a dit tout ce qu’il avait à vous dire. » dixit Xavier Bertrand


Photos: archives perso, 19/02/07

jeudi 14 février 2008

Fête Attention à vous


Le carnaval est annoncé par tous (étrangers et brésiliens) comme une période de débauche complète, une semaine hors la loi où chacun fait ce qu’il lui plait. Une nouvelle fois, c’est quand les préjugés sont les plus tenaces que le Brésil est capable de nous étonner.

Le carnaval de Recife est réputé comme l’un des plus populaire du Brésil. Rio et son Sambodrome tiennent la dragée haute, les chars des écoles de samba ont une renommé internationale. Salvadore de Bahia a acquis ces dernières années une célébrité certaine du fait des millions de personnes qui descendent chaque année dans les rues pour écouter Daniela Mercury et Ivete Sangalo. Le carnaval bahianense est talonné par la fête organisée dans la capitale pernamboucana. Recife propose aussi un carnaval de rue, la foule s’amasse le long des défilés de maracatu, de frévo et face aux multiples scènes dispersés dans toute la ville. Plus de deux millions de personnes dansent et se défoulent pendant une semaine.
L’évènement attire des touristes du monde entier et quand février approche, la planète a les yeux rivés sur le Brésil. Raison de plus pour proposer un spectacle sans faute.
Sans aucune méchanceté, il faut bien avouer que jusque là le Brésil m’avait habitué à un certain laisser-aller en ce qui concerne l’organisation en général : retards récurrents, changements de dernières minutes, négligence de quelques points de détails. Dans mon esprit, le carnaval de Recife ne devait pas déroger à a règle. Quelle heureuse surprise donc de constater que l’organisation était au niveau des plus grands évènements occidentaux. Les concerts s’enchaînent avec ponctualité, les horaires indiqués sur les programmes sont respectés. Une armée de volontaire parcoure les allées du principal pôle pour faire de la prévention. Des milliers de flyers sont distribués pendant toutes les festivités. On informe les gens sur les risques qu’ils prennent en consommant de l’alcool, des drogues, en n’utilisant pas de préservatifs lors d’une relation d’un soir ou bien en se promenant avec une arme à feux.

« Pour profiter de la fête au maximum, emportez dans votre poche une photocopie de votre carte d’identité, votre numéro de téléphone, votre adresse, votre groupe sanguin et bien sur des capotes. N’abusez pas. Les excès provoquent toujours des problèmes. Si vous consommez de l’alcool ou bien des drogues, souvenez vous de boire suffisamment d’eau, de s’alimentez constamment et toute la journée et de n’utiliser que les transports publics : bus, métro ou taxis. Ne conduisez pas. Ne marchez jamais seul. Circulez à chaque fois en groupe et dans les rues animées. Laissez vos armes à la maison et ne vous disputez pas. Faites attention à vous. »


Les volontaires passent parmi la foule et distribuent des préservatifs, les autorités sont conscientes que le mois d’octobre est réputé pour voir le nombre d’accouchement augmenter en flèche. La campagne de prévention est faite avec lucidité. L’alcool, les drogues, les armes, la frénésie sexuelle sont difficilement maîtrisables, il a donc été décidé d’agir en amont.
La proportion de policier est faible. Quelques troupes sont mobilisées dans des postes d’observation en hauteur, mais ils se font plutôt discrets. L’organisation a dépêché des volontaires non armés pour que les défilés puissent avancer sans problèmes.
La zone de non droit annoncée par les médisants ne fut pas au rendez-vous. Le slogan de la mairie de Recife se réalisait même en quelques sortes : « Notre projet : prendre soin des personnes ».


Photo: Pancarte de prévention à Olinda "Zélez pendant la fête, faites pipi dans les sanitaires, Dénoncez les abus" (sic)/ Pendant le défilé / Fillettes dansant le frévo. crédit perso

S***** nous Voila !

Sarkozy nous Voila !
Vidéo envoyée par macaq

Soutien à Romain Dunand et à tous les revolutionnaires de la vie quotidienne

Nous sommes plus fort que lui


Tandis que "qui vous savez" fait de l'intimidation, sa principale arme de bataille en acculant les journaux devant les tribunaux (chose qu'il ne peut constitutionellement pas faire du fait de son imunité royale), il me semble juste de lui rappeler ce bon adage "Ce n'est pas le peuple qui doit avoir peuple des gouvernements, ce sont les gouvernements qui devraient avoir peur du peuple".

En soutien à Romain Dunand et à tous ces révolutionnaires de la vie quotidienne, Réaction à Show publie le texte qui a lui à couté une condamnation à 800 euros d'amende et à un euro
de dommages et intérêts à verser à "qui vous savez".

"Objet: Bas les pattes sur Florimond Guimard!
De: "cnt-jura"
Date: Mar, décembre 19, 2006 13:26
A: sec.gueant@interieur.gouv.fr

Au ministère de l'Intérieur

Monsieur le ministre,

Nous venons d'apprendre que notre camarade Florimond Guimard, instituteur à Marseille, convoqué au commissariat, a été placé en garde suite aux manifestations anti-expulsions à l'aéroport.

Voilà donc Vichy qui revient: Pétain avait donc oublié ses chiens!

Résolues à défendre les dernières libertés qui nous restent -à commencer par la liberté d'exprimer notre solidarité active avec les victimes de votre politique qu'il faut bien qualifier de raciste-, nous exigeons la libération immédiate de Florimond Guimard, et l'abandon de toute poursuite à son encontre.

Dans l'attente, en vous rappelant l'exigence de la fermeture des centres de rétention et celle de la régularisation de touTEs les sans papiers, recevez nos salutations antifascistes,

M. Romain Dunand, Cnt-Jura / Resf-Jura."


La lutte continue



Merci à rue89

mercredi 13 février 2008

Déferlantes touristiques

Le voyage sur les routes du sud n’est pas encore fini. Le bus s’était arrêté à Blumenau sous la pluie et dans une ambiance teutonne. Il reprend sa route toujours plus au sud vers la capitale d’état du Santa Catarina : Florianopolis.

Entre terre et mer, Florianopolis est à cheval sur le continent et l’île de Santa Catarina. Petite ville de 300 000 habitants, on est très loin de la frénésie carioca. Tout ici est beaucoup plus calme. Le touriste trouve ici la tranquillité tant appréciée après une année de dur labeur au service du capital. Quand les congés de fin d’année approchent et que la chaleur estivale se fait sentir, Argentins, Uruguayens et Brésiliens empruntent les routes de la grande migration vers l’île aux 42 plages. Quatre ans après la grave crise économique qui a secoué l’Argentine, les touristes reviennent au prix d’un sacrifice financier. Une jeune touriste uruguayenne analyse froidement : « Avec le prix du pesos, je suis pas prête de revenir avant 2017. » Le coût du voyage n’arrête pas le flux permanent des hispaniques. Chaque jour, de nouveaux touristes posent leur valise dans l’une des innombrables maisons à louer. Aux abords du littoral, les villages de pécheurs se sont reconvertis en village de vacances. A chaque barrière, on trouve des pancartes indiquant que la maison est à louer pendant la saison. Certaines femmes au foyer installent une chaise sur le trottoir et passent la journée en face de la route espérant attirer un touriste n’ayant pas encore fait de réservation.
Sur la plage, l’écho ne renvoie que des extraits de discussion en espagnol. Les familles disposent les transats en cercle autour de la glacière et font tourner rituellement le chimarão qui permet de boire le maté. Repli communautaire ou phlébite douloureuse, les touristes se concentrent sur les 500 premiers mètres de plage, laissant les 13,5 kilomètres restants vides, libre aux solitaires et aux surfeurs d’en profiter. Florianopolis est d’ailleurs un spot réputé de surf dans le monde entier. Les vagues qui ont pris vie au milieu de l’océan viennent s’échouer sur le sable catarinense dans des rouleaux sonores. Les vagues atteignent facilement 80 centimètres, un mètre et les planches de surf ou de bodyboard s’y engouffrent avec plaisir.

Les autochtones ont préservé la tradition de pêche de l’île. Le matin, les pêcheurs font la tournée des restaurants avec la récolte du jour. A Ribeirão da Ilha, un village situé sur la côte en face du continent, on trouve des parcs à huîtres. Les eaux calmes sont propices à l’ostréiculture. Sur la plage, trois adolescents récoltent quelques coquillages sauvages.


Come Back

Les 30 heures de route qui relient Florianopolis à Brasilia sont une nouvelle découverte de la campagne brésilienne. Au nord du Parana, un panneau indique qu’ « Ici, l’Etat réalise son programme électricité pour tous ». Nouvel exemple de ce pays à deux vitesses qui installe le très haut débit et la Tv numérique dans les grandes métropoles alors que certains foyers ne sont pas encore relier au réseau électrique public. Dans l’état de São Paulo, la canne à sucre s’étend à perte de vue. On devine que ces champs dissimulent la misère. La production de sucre reproduit le modèle esclavagiste de la colonisation. De grands latifundios emploient une main d’oeuvre qui travaille dans des conditions exécrables dans un mépris total du respect du salarié.