mercredi 29 avril 2009

Enquête sur la face noire de Petroecuador

Enquête sur la face noire de Petroecuador (MEDIAPART)
Vidéo envoyée par earthwithoutoil

Alors que la planète commence à réfléchir à l'après-pétrole, les pays qui possèdent des réserves d'or noir continuent de les exploiter à n'importe quel prix. L'Equateur, dont le président Rafael Correa vante par ailleurs son credo écologique, persiste à forer dans la forêt amazonienne, au mépris de l'environnement et des populations locales. Une vidéo de Mediapart.

L'exploitation du pétrole en Equateur reste l'un des sujet clefs que le president de la République doit gérer. La question est de savoir s'il faut ou non utiliser les ressources de matières premières du pays au détriment de l'environnement et de la santé de la population. A l'heure actuelle, le gouvernement est largement en faveur d'une exploitation nationalisé mais les associations se mobilisent pour empécher une utilisation qui a déjà fait ses preuves en terme de conséquences néfastes (un procès contre la Texaco n'a toujours pas pris fin).
Cette vidéo accompagne l'enquète qui se réalise en ce moment même à Guano sur le pollution de la rivière.

lundi 27 avril 2009

Election Equateur 2009: Rafael Correa réélu président de la république

Réaction à show suit en direct les résultats de cette journée multi élection en Equateur. Au fil de la soirée, les résultats des différents scrutins seront diffusés.

17h42: Les bureaux de vote ont fermé à 17h. L'heure est au dépouillement à Guano et en Equateur. Les résultats seront communiqués officiellement entre 22h et 23h.
La télévision annonce une première enquète d'opinion qui donnerait Rafael Correa vainqueur au premier tour avec 55% des voix. Les sondages sont à prendre avec beaucoup de précaution.


17h50: Après une campagne rythmé mais indigente intellectuellement, deux "jours de réflexion" (dénomination officielle) ont été instaurés. Cela consiste à laisser les indécis à réflechir en paix. Plus de campagne et c'est comme si ce qui venait de se passer depuis un mois n'avait pas existé. Respect total, les voitures ne roulent même plus avec leur drapeaux. Et pour que rien ne détourne l'attention des citoyens, on instaure une lois sèche qui interdit à tous les bars de vendre de l'alcool. Riobamba n'est plus que le fantôme d'elle même pendant la soirée. Pas un chat dans les rues.
A Guano, le décès d'un candidat de la liste 40, Mouvement juste et solidaire, a assombrie les dernières heures de la campagne électorale. L'enterrement a eu lieu ce dimanche.

17h57: Le journal El Comercio annonce sur son site que Correa gagnerait avec 56% tandis que Lucio Gutierez serait deuxième avec 29%, Alvaro Noboa troisième avec 9% et Martha Roldos (liste 29, RED) 4%. Les autres candidats n'auraient pas plus de 3% réunis.


18h05: Le journal quiteño annonce aussi l'élection que Augusto Barrera (liste 35, MI PAIS, parti de Correa) à la mairie de Quito et la rélélection du conservateur Jaime Nebot à la mairie de Guayaquil.

18h31: Quelques photos de la journée dans un bureau de vote de Guano





























18h45: Telesur publie la vidéo de la conférence de presse donné par Rafael Correa qui remercie ses électeurs et se félicite qu'enfin l'equateur élise un président au premier tour quand on sait que les sept derniers n'ont pas fini leur mandat. "Aujourd'hui est un jour de joie et de remerciement". Il promet de poursuivre la révolution citoyenne et les ouvrages pour le développement de l'Equateur et promet toute son attention aussi à ceux (plus ou moins 54%) qui n'ont pas voté pour lui. Il termine son discour par une citation du Che "Hasta la victoria siempre".

19h10: L'AFP via Romandie.com nous apprend que Lucio Gutierez ne reconnait pas sa défaite tant que tous les buletin ne seront pas dépouillés. Il dénonce des fraude et "une guerre de l'information".
Reuters publie la dépèche où Correa revendique sa victoire.

19h22: Selon certaines informations, Mi PAIS, parti de Rafael Correa, remporterait la mairie de Riobamba. Le candidat, Juan Salazar l'emporterait sur Fernando Guererro, candidat à la réélection de la liste 65-66, du parti Amauta Yuyay.

19h40: Estimation du journal El Comercio en vue de la future assemblée (120 sièges à pourvoir). En gras la probable future majorité.
MI PAIS: 61 députés et majorité absolue
Sociedad Patriotica, liste 3, 21 sièges
PSC, Liste 6: 6 sièges
PRIAN, liste 7: 4 sièges
Movimiento Patria y democracia, liste 15: 7 sièges
Municipalista, liste 24: 4sièges
Autres: 13 sièges
Reste à déterminé 3

19h45: Le parti du président de la République remporte la région Azuay, où se situe Cuenca, troisième ville du pays.

19h56: Une vidéo trouvée sur YouTube qui explique le fonctionnement électoral équatorien (en espagnol sous titré en anglais). Issue d'une webtv de Vilcabamba créée par une journaliste française: Nathalie Duffau





21h30:
C'est un triomphe pour Correa et son parti. MI PAIS remporte 9 des 24 provinces de l'Equateur. Quatre reviennent à des alliés politiques, soit un total de 13 pour la majorité présidentielle.

21h44:
Il reste de nombreuses urnes à dépouiller et les résultats officiels ne seront connus que tard dans la soirée. Compte rendu complet demain.


28/04: Vidéo de Rafael Correa, datant de dimanche soir, revendicant sa victoire.



D'autres vidéos sur la chaine YouTube de TeleSur

samedi 25 avril 2009

Bas les masques

Pour tous les fans de musique électro et ceux de Daft Punk en particulier, c'est l'évévenement des 15 dernières années. Depuis 1996 et l'album Homework, Daft Punk, alias Thomas Bangalter et Guy-Manuel de Homem-Christo, se cachent derrière des masques de robots. A l'occasion d'une fête à Los Angeles, Thomas Bangalter se montre enfin avec son visage humain.
Les puristes connaissaient des photos publiées à leur début mais jamais une vidéo de mix n'avait circulé. On pourra polémiquer sur l'utilité de la vidéo, le mal est fait et quoi qu'il en soit le son reste le même et cela ne change rien au talent des artistes.

Enjoy!



Thomas Bangalter - "Rollin' & Scratchin'"/"Signatune" (Bangalter edit) Live at Cinespace (Part 1) from la-underground on Vimeo.

vendredi 24 avril 2009

Election Equateur 2009: Fin de campagne

La campagne électorale en vue du scrutin de dimanche s'est terminé ce jeudi soir.

Les candidats ne peuvent plus désormais faire leur propagande et leur sort est entre les mains des électeurs. Le journal "El Comercio" titrait sa Une hier "une campagne électorale sans idées se termine". En effet il a plus été question de rivalité personelles que de débat de fond.
Le dernier événement de taille dans la province du Chimborazo fut une marche gigantesque (estimation personnelle entre 50 000 et 70 000 personnes) de soutien à Rafael Correa et son parti (Mi País, liste 35) ainsi qu'à son allié le parti indigène Patchakutik (liste 18). Des militants, principalement natifs, sont venus de tous les cantons alentours pour soutenir le président en poste, son poulain, Juan Salazar, candidat à la mairie de Riobamba et Mario Curicama, candidat à la présidence de la région.

Rendez-vous est donné dimanche aux électeurs équatoriens. Réaction à Show suivra aussi les élections et fera partager les résultats au fur et à mesure des annonces.

jeudi 23 avril 2009

Election Equateur 2009: La caravane passe

Alors que la campagne officielle prend fin jeudi soir, tous les candidats se mobilisent dans un sprint final des plus visibles.

La campagne avait été des plus tranquiles. Des mégaphones qui hurlent toute la journée mais des candidats invisibles. Les réunions se faisaient entre simpatisants et pas de publicité n'entourait leur organisation.
A Guano, les hostilités ont réellement commencé samedi dernier avec la tenue d'un meeting par le candidat de la liste 3, représentant de l'ancien président Lucio Gutierez. Sur la place centrale de la commune s'est montée une estrade et la nuit venue le candidat s'est présenté aux sympatisans venus. On a évoqué la forme et non le fond, on n'oublie pas la démagogie électorale en de telles occasion et on promet encore et toujours une éducation plus forte, des infrastructures de qualités, et une revalorisation économique du canton.
Depuis les autres candidats ne font relache. On recrute dans toutes les communautés du canton et d'en dehors. Des cortèges de voitures s'organisent et les militants parcourent le canton dans son intégralité pour prouver aux indécis et aux adversaires leur force numérique. Les routes sont envahis par des caravanes de 30 à 50 voitures tous drapeux sortis et la sono au maximum. On klaxonne à volonté quelaue soit l'heure. Hier soir, 21h passée, Edgar Alarcon et ses supporters de la "Izquierda Democratica", liste 12, ont débuté un défilé pour se rendre dans une commune proche de Guano. Ce mercredi soir, le candidat d'Alvaro Noboa, liste 7, organise un meeting avec orchestre sur la place principale de Guano.
Les 24 heures qui viennent risquent d'être pénibles pour les habitants des environs qui vont devoir supporter la même musique que depuis un mois à des volumes encore jamais atteint. Le discours n'évoluera par contre pas: "Nous travaillerons pour Guano jours et nuits, Nous sommes tous guaneño. Guano, ma commune adorée."


credit photo: perso, l'un des véhicules de la caravane de la liste 7

mercredi 22 avril 2009

Election Equateur 2009: La place du chef

Le premier tour des élections présidentielles, parlementaires, régionales et locales a lieu dimanche prochain. Si la campagne électorale a été évoquée à plusieurs reprises depuis début mars, jamais le nom du président actuel de l’Equateur n’a été cité. Aucun traitement de faveur, seulement un retard comblé maintenant.

Je rêve d’un Equateur sans misère, sans émigration ; un Equateur sans
enfant dans la rue où tous et toutes, sans opulence mais dignement avec un
niveau de vie élémentaire, puissent vivre heureux ; mais ce n’est pas
un homme qui va délivrer l’Equateur, c’est un peuple entier. Si je peux être le
facilitateur pour ce changement, alors je le serai, pour que, ensemble, faire
avancer la patrie. Tu décides entre le passé obscur et cette magnifique
révolution citoyenne.



En 2006, la révolution citoyenne commença par la mise en place de l’assemblée constituante et la rédaction de la nouvelle constitution. L’approbation de cette même constitution déclenche aujourd’hui le renouvellement de l’ensemble du corps électoral équatorien. Fort de l’engouement populaire qui l’a accompagné jusque là, Rafael Correa souhaite poursuivre dans cette voix.
Deux ans plus tard, dans ses tracts politiques, il rappelle les erreurs de ses prédécesseurs : la dollarisation, l’inflation, la corruption, l’aide à l’hégémonie des Etats-Unis, le paiement de la dette extérieur au détriment des programmes de santé ou d’éducation… « La patrie était séquestrée » « Pour eux, le peuple était invisible », « La Révolution citoyenne naquit et la patrie revint pour rester. »
Un Equateur nouveau est né, un Equateur qui n’oublie personne, qui donne les mêmes chances à tout le monde, qui exploite de manière raisonnable et égalitaire les ressources économiques dont il dispose, qui se fait respecter sur la scène internationale. Le tract rappelle qu’il n’est plus nécessaire de payer pour entrer à l’école, que le gouvernement aide les agriculteurs en contrôlant les prix, que les droits à la sécurité sociale ont été élargis, que la justice est aujourd’hui libre, que le gouvernement combat les Farcs et cela malgré « la permanente agression » du gouvernement colombien.

Rafael Correa n’est pas l’homme qui changera l’Equateur, ce n’est qu’un individu que l’on a désigné pour diriger la « Révolution citoyenne » qui s’opère dans le pays. Ce n’est qu’un rouage au service du peuple. « Nos idéaux, notre patrie, notre lutte, nos rêves », « La révolution citoyenne est de tous et rien ne la détient ». Le président est transformé en allégorie travailleuse, combative, et proche du peuple. Son visage est transformé en grafiti qui ressemble étrangement à l’image du Che, tirée du portrait de Korda. Jamais la première personne du singulier n’est utilisée. Le « je » disparaît au profit du « nous ». Ce n’est pas le combat d’un homme qui est exprimé dans sa propagande mais celui d’un peuple et cela malgré la personnalisation maximale de la campagne. Le vice président est totalement effacé et chaque candidat du parti « Mi pais » pose en photo à coté de l’actuel président.
Il est fort probable que Correa soit de nouveau réélu dimanche. Le défi pour son parti sera d’obtenir la majorité des 120 sièges de députés. En 2006, « Mi Pais » avait boycotté ces élections pour donner du crédit à l’idée de l’assemblée constituante. Aujourd’hui, avec entre ses mains une constitution qu’il a écrit, il a besoin d’une majorité législative pour mettre en place la suite de son programme.


credit photo: perso, mars 2009 Riobamba mercado San Francisco, visite de soutien local aux candidats du Chimborazo

lundi 20 avril 2009

"Allons enfants de la gâterie"


Et on reparle, à travers une directive présidentielle, de l’importance de l’enseignement de « la Marseillaise » dans les écoles. Ouvrons le débat mort né de l’intérêt de l’hymne national français.

Enseigner une chanson sanguinaire qui encourage à massacrer l’ennemi qui est à nos portes à des enfants de 8 ans est assez contestable. Quand on souhaite faire passer des valeurs identitaires à travers de cet enseignement, c’est absolument malsain et cela relève plus des camps d’été des jeunesses identitaires françaises que de l’Education national.

Régulièrement, de sages crédules (auxquels je me joins aujourd’hui) proposent de nouvelles versions. La première qui me vient à l’esprit serait « le chant des partisans » (et pas parce que Druon vient de casser sa pipe). La symbolique historique serait enthousiasmante mais on ne peut critiquer le coté sanglant de la Marseillaise et la remplacer par une déclaration haineuse aux forces nazis. « La chanson de Craonne » est tout aussi forte historiquement mais la république française ne revêtira jamais un texte antipatriotique qui dénonce les agissements honteux du passé. Reste alors « la Carmagnole », texte de la Révolution et enjoué, « le temps des cerises » ou bien « la butte rouge »… Au choix de l’auditeur. D’autres idées sont aussi acceptées dans les commentaires.

Pour conclure avec le sourire, je propose deux versions de la Marseillaise.



Allons enfants de la patrie,
Le jour de gloire est arrivé,
Liberté,
liberté chérie,
Ton soleil enfin s’est levé.
Entendez vous dans les
campagnes,
Retentir ces joyeux éclats,
Ce sont les rires et les vivas de
nos fils et de nos compagnes,
Au travail citoyen,
Traçons notre
sillon,
Courage, allons, qu’un air plus pur emplisse nos poumons


L’auteur, M.Portal, habitant de Vannes, est membre de l’Association pour l’éveil et la responsabilité à l’école (AERE), groupe d’amis qui, à son apogée dans les années 80, comptait 250 membres. Lucide il reconnaît « l’économie du texte » et « le sexisme latent ».


Allons au fond de la gâterie,
Le jour de foire est arrivé,
Entre nous,
faut que je tire mamie
Y’a mon dard tremblant qu’est levé
Y’a mon dard
tremblant qu’est levé !
Faut pas des coups dans les baballes,
Je lui
gère ses faux restes et sous le drap,
L’hygiène c’est jusque dans nos bras,
Pour dégorger nos vices à la campagne,
Oh ça mais c’est très bien,
Faut remettre l’oisillon,
Lâchement, lâchement
Qu’un songue impure
J’approche de ton sillon.


L’auteur a fait de la haine un sentiment ordinaire et l’a chroniqué avec génie pendant de nombreuses années. Son nom dans les jours à venir.



credit photo: février 2006 credit perso. Acte désormais condamné par la justice (uniquement dans le cadre de manifestations officielles)

dimanche 19 avril 2009

C'est pas sorcier


Petit essai de science pour curieux et pas seulement pour les matheux.

"La force de Coriolis est une force inertielle agissant perpendiculairement à la direction du mouvement d'un corps en déplacement dans un milieu (un référentiel) lui-même en rotation uniforme, tel que vu par un observateur partageant le même référentiel. "


Le premier paragraphe concernant la force de Coriolis sur Wikipedia reste particulièrement flou. Pour être plus pragmatique au risque d'être simpliste, on observe la force de Coriolis chaque fois que l'on vide un évier. Les lecteurs de l'hémisphère nord voit l'eau tracer une spirale dans le sens inverse des aiguilles d'une montre. Les habitants de Guano (dans l'hémisphère sud) constatent que l'évier se vide dans le sens des aiguilles d'une montre. L'Equateur étant à cheval sur la ligne imaginaire du même nom. On peut observer le phénomène dans son intégralité.
C'est aussi l'occasion de vérifier ce qui se passe sur la ligne même.
A 20 kilomètres de Quito se trouve la ligne de l'Equateur. Un piège à gringo qui n'a d'intéret que de lever quelques doutes scientifiques. L'expérience du robinet est effectué à trois endroits: dans l'hémisphère nord, dans l'hémisphère sud et à cheval sur la ligne.
Le guide débouche le siphon et l'hypothèse développé plus haut se vérifie. Il met quelaues feuille d'arbuste dans l'eau pour bien suivre le sillonement de l'eau. Lorsque on effectue l'expérience sur la ligne magnétique, les feuilles tombent à pic. L'eau ne tourne plus mais tombe tout simplement.

CQFD...

une explication un peu plus sérieuse ici.

credit photo: wikipedia

vendredi 10 avril 2009

Election Equteur 2009: Le combat des chefs


En Equateur, on ne convaint pas les électeurs de voter pour nous: La politique n'est pas une affaire d'argumentaire mais de présence de générosité et de mise en page.

En France, les élections sont l'occasion des coups bas et des révélations de jeunesse. On parle aussi, parfois de projet de société et des années à venir. En Equateur, tout est beaucoup plus simple, la politique, ce ne sont pas les idées mais le pouvoir et l'argent. On utilise donc des méthodes plus que douteuse pour s'en emparrer.
Le prix de l'originalité revient a Lenin Sanchez, candidat du PRE- liste 10 (parti qui se revendique de centre gauche, comme tout le monde ici mais qui penche plus surement vers l'extrème droite) candidat à un poste de conseiller municipal à Quito. Le jeune homme en appelle à la revolution des pauvres et pour l'éradication de la délinquance. Tout un programme! Sur ses affiches de propagande, le candidat y va fort, le doigt pointé vers le lecteur, son nom s'inscrit dans une chauve souris type Batman. Gotham city tremble et Quito rigole mais cela est révélateur d'une chose: toutes les techniques sont bonnes pour gagner des voix et pour cela on peut faire appel à certains procédés même s'ils relèvent plus du magasin de jouet que de l'arène politique.
Les élections sont aussi une grande braderie. un peu d'arrivisme permet d'économiser sur certaines de dépenses. On trouve de tout dans les rayons des élections: allumettes, t-shirt, on peut se faire inviter à diner lors des réunions électorales toutes accompagnées d'un casse croute et d'un verre de liqueur. Avant le match Equateur/Brésil, les partisans de Antonio Ricaurte (parti municipaliste- liste 24) distribuaient aux supporters des ponchos et des bouteilles d'eau aux couleurs du candidat pour résister aux prochaines heures sous le cagnard et la pluie. Qui a dit que l'on achète pas ses électeurs? Alvaro Noboa a d'ailleurs été pris au piège de la corruption. L'homme le plus riche d'Equateur ne brille pas par son goût de la justice social dans ses plantations de banane par contre il a fait preuve pendant plusieurs années d'un altruisme sans limite lors des élections présidentielles. Avant que la justice ne le condamne, Noboa avait pris l'habitude de silloner le pays en distribuant des colis avec les produits de base de l'alimentation équatorienne. Aujourd'hui, il lui est interdit de faire des cadeaux de la sorte à ses futurs électeurs mais il continue toujours ses dons en échangent d'une somme maudique aux alentours de 10 cents$.
Et puis, il y a Lucio Guteriez, l'ancien président à gallon. Le militaire mise sur une amnesie générale de la population. Rappelons nous qu'il fut responsable de la dollarisation et a entrainé la plus grosse crise inflationiste du pays. A cheval sur son char, l'homme ne se démonte pas et les candidats promettent "Pour que les prix baissent de nouveau", "Avec Lucio, les choses étaient moins cheres".
Pendant encore 15 jours, on va se battre à coup de slogan et de pancarte pour essayer d'obtenir les votes de ses concitoyens. 15 jours encore d'indigence intelectuelle pour gagner enfin le pouvoir et la rente qu'il procure.


credit photo: perso, photo du journal el comercio avec un bus aux couleurs de Lenin Batman Sanchez

vendredi 3 avril 2009

Drame national


Le ciel était dégagé depuis trois jours à Riobamba et on pouvait voir les trois volcans qui entoure la cité mais c'est un coup de tonnerre énorme qui s'est abattu sur l'Equateur mercredi.
Après 90 minutes de domination écrasante équatorienne, d'anti jeu paraguayen et un but de Christian Noboa, la sélection Guarani, leader des éliminatoires, à égalisé à 10 secondes de la fin du match réduisant à néant les espoirs de voyage en Afrique du Sud en juin 2010.
Il fallait parler avec les équatoriens après le match et hier pour comprendre l'importance que cela revêtait pour les équatoriens.

mercredi 1 avril 2009

Le match de toute une vie


Dimanche, l'Equateur recevait le Brésil à l'occasion des éliminatoires de la Coupe du Monde de football 2010 qui aura lieu en Afrique du Sud. Match crucial pour les deux sélections. Le Brésil était quatrième avant le match, ultime place qualificative directement et l'Equateur était sixième, à une marche du barrage contre une équipe européenne. Match émocionellement fort pour ce blog.

Il fallait être entré dans le stade Atahualpa six heures avant le début du match pour pouvoir obtenir une place assise dans les gradins. L'enceinte qui peut contenir 41 000 personnes mais c'est quasiment 50 000 billets qui furent vendus pour ce match. La venue du Brésil, cinq fois champions du monde, est un événement inrratable pour tous les latinos américains. L'auriverde est à chaque fois l'homme à abattre et une fois de plus c'était le cas ce week-end. L'Equateur n'a plus gagné contre la sélection brésilienne depuis 2001. La dernière rencontre à São Paulo s'est soldé par un cuisant 5-0 en faveur des brésiliens.
Quelques minutes avant le coup d'envoie, le stade commence à gronder. L'espoir d'une victoire s'exprime par les "Si se puede". Lorsque le speaker annonce la composition des deux équipes, le public devient intenable. A chaque nom de joueur brésilien, le public reprend un furieux "hijo de puta" tandis que les joueurs équatoriens sont acclamés. La tribune nord est recouverte d'un gigantesque drapeau équatorien. Au coup d'envoi, le tifo se déploie avec force de fumigène et de papier toilette.
Le ballon roule sur le pré et les nerfs de 13 millions d'équatoriens se crispent. La tension sera plus forte dans la capitale puisque les téléspectateurs seront privée de retransmission pendant une heure. Le stade retient son souffle mais pousse et pousse sa sélection. Les occasions s'enchainent, l'équateur domine outrageusement. Les poteaux tremblent. Julio César réalise des miracles pour préserver la virginité de sa cage. Ce n'est pas chose facile quand une grande partie de la seleção est amorphe. Ronaldinho n'est que paresse et Robinho est bien transparent. Daniel Alves prend rapidement la place de Maicon bléssé sur un tacle, il tiendra à lui seule la défence brésilienne pendant tout le match. Valencia, Felipe Caicedo et Mendez, les ataquants équatoriens ne trouvent aucune solution pour libérer l'Atahualpa. Luis Fabiano tentera en vain une occasion.
15 minutes de mi temps, suffisant pour que la bierre officielle de la selecion occupe le terrain avec ses deux bouteilles géantes et sa musique criarde qui encourage les joueurs et les supporters à se dépasser dans les 45 minutes qui restent.
La seconde mi temps ressemble étrangement à la première. Les occasions ne se concrétisent pas ni d'un coté, ni de l'autre. Le Brésil met enfin le pied sur le ballon mais il faudra attendre pour voir des buts. A la soixantizième minute Dunga se sent enfin inspiré et sort Ronaldinho. Une dernière fois, le numéro 10 reçoit une bronca de la part du public. Les supporters lui lance les derniers jurons et Julio Baptista entre sur le terrain. Le milieu de l'AS Rome ne manque pas d'inspiration et une minute plus tard, il plante la ballon au fond des buts. Le stade reste muet. Un silence de mort s'installe. La dizaine de supporter brésilien n'arriveront pas à se faire entendre. Les visages sont fermés et stupéfiés. A l'encontre du jeu, le brésil ouvre le score. Dans cette situation l'Equateur perd quasiment toute ses chances de se qualifier pour le prochain mondial. Une réaction est attendu et les supporters redoublent de force dans leur chants. Les Equatoriens perdent encore énormément d'occasion. Le billet pour l'Afrique du Sud s'éloigne au fur et à mesure des minutes.
A la 89ème minute, Christian Noboa devient le messie de tout un peuple, il récupère un ballon qui vient de passer entre les jambes de Lucio et trompe Julio César, le gardien brésilien. Les gradins tremblent. "Si se puede" résonnent encore plus fort. "Ecuador va gañar". Les arrêts de jeu sont d'une intensité folle mais le Brésil résiste comme il peut. Les poteaux résonnent encore au désespoir des 50 000 personnes présentes. L'arbitre chilien siffle la fin du match.
Le résultat n'arrange aucune des deux équipes. La victoire est impérative ce mercredi (respectivement contre le Paraguay et contre le Pérou) pour pouvoir jouer la prochaine coupe du monde.

crédit photo: el universo (des photos et des videos perso arrivent prochainement)