jeudi 28 mai 2009

Or noir contre or vert

Une nouvelle contribution extérieure, rencontré sur le site du collectif RISAL (réseau d'information et de solidarité avec l'Amérique Latine), écrit par Daniel Denvir. L'auteur revient sur le conflit qui oppose Rafael Correa et les indigènes à propos de l'exploitation minière et pétrolière en Equateur. L'article d'origine se trouve et a été publié le 3 mai.

En janvier, le pays a été secoué par des manifestations de masse contre l’exploitation minière à grande échelle.

En Équateur, il y a longtemps que les peuples indigènes et les campesinos (les paysans) demandent la nationalisation des ressources naturelles. Ces derniers temps, nombre d’entre eux exigent qu’elles ne soient plus exploitées du tout et bloquent les routes pour se faire entendre.

En réponse, le président Rafael Correa a traité les manifestants de « moins que rien » et d’« extrémistes ». Le gouvernement a fait arrêter certains des meneurs de ces protestations, qu’il accuse de terrorisme. En Amazonie, un leader a même disparu brièvement et est réapparu dans un hôpital de Macas, une ville amazonienne, blessé à la tête par une arme à feu. Des policiers ont également été blessés en tentant de démanteler les barrages.

En septembre, les électeurs équatoriens ont approuvé une nouvelle constitution soutenue par Alianza País, le parti politique de M. Correa. Le texte accorde notamment des droits à la nature et considère l’accès à l’eau comme un droit humain.

Mais Correa fait désormais pression en faveur de l’exploitation minière de métaux à grande échelle et, en janvier, il a obtenu du Congrès l’approbation d’une loi qui permettrait à des entreprises canadiennes, notamment les sociétés Kinross, Iamgold Inc. et Corriente Resources Inc, d’exploiter les ressources minières du pays.

Conjointement avec la Confédération des nationalités indigènes de l’Équateur (CONAIE), les mouvements paysans locaux et régionaux invoquent la nouvelle constitution pour déclarer illégale la loi sur l’exploitation minière. La CONAIE, qui représente en Équateur les peuples indigènes de l’Amazonie, des hauts plateaux et de la côte, est l’un des mouvements sociaux les plus puissants d’Amérique latine.

Dans une interview accordée avant la promulgation de la nouvelle loi, Marlon Santi, le président de la CONAIE, a accusé Rafael Correa d’être sous l’emprise des compagnies minières étrangères. « Nous nous demandons quels sont les intérêts en jeu ici, puisqu’il y a bien d’autres lois importantes sur lesquelles travailler. Nous nous opposons à la loi actuelle sur l’exploitation minière », a déclaré M. Santi.

Du boom pétrolier de la fin des années 1960 aux actuelles propositions d’extraction du cuivre, de l’or et de l’argent, l’exploitation des ressources naturelles est depuis longtemps source de conflits en Équateur.

Dans la province amazonienne de Zamora Chinchipe, au sud de l’Équateur, la compagnie minière EcuaCorriente, une filiale de Corriente Resources Inc., est soupçonnée d’avoir mis sur pied un groupe de pression favorable à l’exploitation minière composé d’indiens Shuar. La société Corriente n’a pas commenté les allégations que le journal canadien Dominion a été le premier à publier.

Le Front de défense de l’Amazonie [Yasuni depende de ti, NDB], qui représente les indigènes et les paysans, a intenté une poursuite de plusieurs milliards de dollars contre Texaco, accusant ce géant de l’industrie pétrolière d’avoir adopté des pratiques qui ont causé d’énormes dommages à l’environnement et rendu malades les résidents vivant à proximité des lieux d’extraction. Dans un rapport rédigé en 2008, un expert nommé par le tribunal a affirmé que les déversements de pétrole brut et l’abandon en grande quantité de liquides toxiques dans des centaines de puits non bouchés ont causé un grand nombre de cancers parmi la population et entraîné la disparition de tout un peuple indigène : les Tetete.

La pollution et les maladies qui découlent de l’extraction pétrolière sont à l’origine de l’opposition actuelle à l’exploitation minière industrielle. De plus, les expériences vécues par les opposants à l’exploitation minière dans d’autres pays latino-américains, comme au Pérou et au Guatemala, ont incité davantage les Équatoriens à résister.

Gonzalo Esp’n, un leader indigène ayant participé aux blocages des routes du mois de janvier dans la province andine centrale de Cotopaxi, affirme que le gouvernement devrait réguler l’exploitation minière à petite échelle et investir dans l’agriculture paysanne et durable.

Selon lui, « l’exploitation minière à grande échelle consiste simplement à permettre que nos ressources naturelles soient exportées vers d’autres pays qui nous les renverront sous forme de produits manufacturés. »

Les Intag, une communauté andine du nord, et les Sarayaku, une communauté amazonienne, ont montré comment résister. Depuis le début des années 1990, ces deux communautés empêchent les compagnies minières et pétrolières de s’implanter sur leurs territoires respectifs. Elles ont noué des alliances avec des groupes de défenseurs de l’environnement urbains et des groupes de soutien en Europe et en Amérique du Nord pour faire pression sur les entreprises étrangères et le gouvernement équatorien.

Le 24 janvier, dans son discours hebdomadaire radiodiffusé, quelques jours après les manifestations les plus importantes, Rafael Correa s’est engagé à poursuivre l’exploitation minière à grande échelle. « Il est absurde que certains veuillent nous forcer à rester comme des mendiants assis sur un trésor », a-t-il déclaré.

Les leaders indigènes et paysans sont en train d’envisager la possibilité de former une coalition en vue de rivaliser avec Rafael Correa aux élections du mois d’avril. Bien que la réélection du président soit pratiquement assurée [réélection le 26 avril, NDB], les militants espèrent gagner un certain nombre de sièges à l’Assemblée nationale de façon à accroître la visibilité du mouvement.

« La CONAIE continuera de lutter pour les droits territoriaux et contre la pollution de l’environnement », a déclaré récemment la confédération indigène. « Nous allons surveiller de près les concessions minières et dénoncer les cas pour lesquels il n’y aura pas eu de consentement préalable libre et éclairé, par tous les moyens disponibles, y compris les mécanismes internationaux. »

En Équateur, et dans les pays du Sud, ce sont souvent les peuples les plus opprimés qui résistent à l’exploitation minière et expriment une nouvelle manière de concevoir le développement durable.

Pour Susan, une militante Kichwa adolescente, les peuples indigènes de l’Équateur sont en train de s’unir pour continuer d’avoir accès à l’eau propre dont dépend leur survie.

« Nous sommes en train de prouver que nous ne sommes pas des moins que rien », dit-elle. « Nous sommes un peuple entier qui se bat. »

crédit photo: Philippe Revelli Photographe de talent et de lutte. Très vives recomandations pour visiter son site et en particulier son travail sur l'exploitation pétrolière dans l'Oriente équatorien.

mercredi 27 mai 2009

Le loup dans la bergerie


Sous des excuses de patriotisme et avec un soupson d'idolatrie bolivarienne l'Ecole équatorienne est prise d'assault régulièrement par l'armée de son pays. Elle vient y faire régner l'ordre et inculquer l'amour du drapeau.

Pour bien comprendre ce qui va suivre, il faut se souvenir que l'Equateur fut en guerre jusqu'en 1995 contre le Pérou. Des véléhités territoriales avec pour décor de supposées nappes de pétroles ont mis en rut des esprits belliqueux en habit militaire et ont encouragé au patriotisme sur tout le territoire. L'épisode anti Farc de l'armée colombienne et l'invasion du territoire équatorien par les petits soldats d'Uribe a remis de l'huile sur le feu. La souveraineté de l'Equateur doit être défendu au prix du sang du peuple et le message doit être inculqué dès la maternelle.

Le 27 février, c'est le jour du civisme et de l'unité nationale. A cette occasion les étudiants de dernière année de primaire et du collège doivent se conformé au jurement au drapeau. Ils clament haut et fort leur amour et leur fidélité à la patrie et au drapeau, puis ils embrassent l'étendart un genou à terre. Les enfants ont 12 et 18 ans. Au garde à vous, ils beuglent tous les hymnes patriotiques qu'on leur a inculqué depuis qu'ils ont 6 ans. Des militaires passent dans les rangs pour vérifier l'ajustement du col des garçons et se frotter aux postérieurs des filles. Au micro, un proviseur aux lunettes de soleil de Pinochet insulte les élèves incapables de se soumettre à la mascarade.
Le patriotisme est une pandémie nationale à l'Equateur qu'aucun médicament ne soigne pour l'heure actuelle. Chaque lundi matin, les élèves se mettent au garde à vous pour chanter l'hymne nationale. Dès l'entrée dans l'Education Nationale à 6 ans, les enfants se soumettent à cette cacophonie. On célèbre Bolivar, Sucre d'autres héros de l'indépendance. On se prétend béni de dieu et la prochaine on la gagnera...
L'école c'est l'armée, tout du moins on s'y approche quand tous les collèges du pays se livrent une compétition à travers des groupes de défilés. Il s'agit d'élèves qui s'entrainent toute l'année pour défiler lorsque l'occasion se présente. Orchestre, majorettes et zouave défilent au pas dans des uniformes étrangement similaires en coupes et en couleurs à ceux de l'armée. Les visages sont fermés, les sourcils froncés et le regard perce l'horizon. De la rigueur et de la discipline, le tout sous l'oeil ambulant d'un administrateur transpirant qui surveille si aucun faux pli n'est apparant. Le public applaudit ravi.

De fil en aiguille, le patriotisme se déplace légèrement vers le nationalisme et un beau jour lors d'une porte ouverte d'un collège évangélique on entend un enfant vous expliquer le rôle de la police. Le gamin sait son texte par coeur: " le groupe d'élite de la police protège notre pays des terroristes, des gens mauvais, des colombiens et des gens de l'étranger".
CQFD

cxrédit photo: nottsantimilitarism. wordpress.com

Vos papiers? A la porte!

J'aurais pu reprendre ce témoignage de Solange França car elle est brésilienne, ou bien parce qu'elle est universitaire à moins que son nom était une prédétermination à ce qui allait suivre. En fait non je reprend ce récit car c'est celui d'une étrangère qui a voulu voir la ville lumière et à qui on a refusé l'entrée sur le territoire français.


"Comme tous mes amis le savaient, j’avais programmé d’aller à Paris en vacances, visiter un couple d’amis Yves et Riviane, fêter mon anniversaire, établir des contacts avec des instituts de recherches et d’enseignement, et de réaliser mon rêve de connaître la France.

Je suis partie d’Ilhéus le 9/4/09 à 12h32, destination Salvador de Bahia par le vol TAM 3680 puis de Salvador de Bahia destination Paris par le vol TAM 8068 arrivée à l’aéroport Charles de Gaulle à 14 heures le 10 /04/2009.

Au sortir de l’avion, j’ai été conduite sans aucune explication dans une salle de la police française. Une policière a alors demandé de vérifier mon passeport, mon billet d’avion de retour, l’argent disponible, l’attestation d’hébergement et mes assurances. Pour prouver mon hébergement j’ai présenté une attestation faite par Yves et Riviane Bellenand, ce couple d’amis qui devaient m’héberger durant tout mon séjour à Paris.

Je lui ai expliqué que je n’avais pas d’assurances spéciales mais j’ai présenté ma carte d’assurance privée brésilienne, un bulletin de salaire émis par le gouvernement de l’état de Bahia datant de mars 2009, montrant que je suis en activité à l’Université de Santa Cruz à Bahia (Brésil) comme enseignante-chercheur.

Sans autres explications, j’ai été conduite avec deux autres personnes vers une autre salle de la police dans laquelle se trouvait déjà un autre brésilien.

J’ai demandé des explications au policier à l’accueil mais il m’a dit de m’asseoir avec un ton de voix menaçant et agressif. A ce moment là, j’ai réalisé que j’allais être expulsée de France et que je ne pourrais pas demander des éclaircissements parce que je craignais d’être considérée comme /« agressive »/ ce qui pourrait aboutir à des événements encore plus graves comme par exemple être mise en prison sur le territoire français.

Plus tard un autre policier a mis des gants et a demandé au brésilien de le suivre dans une autre salle. Dix minutes plus tard un autre brésilien a été aussi emmené. Après deux policières ont demandé à deux autres filles qui nous avaient rejoints d’aller dans une autre salle. Après ça a été mon tour.

Dans cette salle il y avait mon sac à dos et mon sac à main. J’ai dû mettre tout sur une table et m’éloigner de mes affaires et les deux policières ont tout fouillé. Elles ont confisqué mon passeport et mon argent (200 réals, 100 dollars et 1800 euros). A ce moment-là, j’ai demandé à nouveau des éclaircissements sur l’expulsion mais une policière m’a dit de /« fermer ma gueule »/ sur un ton menaçant.

J’ai présenté mon bulletin de salaire mes trois cartes de crédit (Visa Ourocard Platinum, Mastercard Ourocard Platinum et Ourocard Gold toutes émises par la Banque du Brésil), l’attestation d’hébergement et des e-mails des professeurs et collègues de travail avec lesquels j’avais l’intention de m’entretenir durant mes vacances.

En effet, j’envisageais de faire un post-doctorat en France dans un futur proche. J’ai montré l’e-mail du professeur Henri PLANA (professeur français à l’UESC - Université de l’Etat de Santa Cruz à Bahia, Brésil) qui est en ce moment en stage post-doctoral au Laboratoire d’Astrophysique de Marseille), de Michel Jean DUBOIS (français, biologiste, qui travaille à Intervivos ( www.intervivos.fr ) et de Marcelo DE PAULA CORREA chercheur brésilien, en stage post-doctoral au LATMOS (Laboratoire Atmosphères, Milieux, Observations Spatiales).

J’ai expliqué que je n’avais pas d’invitation officielle pour visiter ces laboratoires parce que j’étais en vacances, mais que, même en tant que touriste, et comme coordinatrice de recherches de l’Université, j’allais aussi prendre des contacts professionnels pour envisager un post-doctorat et pour articuler avec des institutions françaises la soumission de projets dans le cadre du 7ème Programme pour l’Investigation et le Développement Technologique de la Communauté Européenne.

Quand j’ai demandé à cette policière comment je pourrais inverser la situation, elle m’a informé que ce serait seulement possible grâce à une intervention de l’ambassade du Brésil en France, et que dans la salle ou j’allais être « /détenue/ », il y avait un téléphone et que je pourrais m’en servir. La même policière m’a donné le numéro de téléphone de l’ambassade.

J’ai été conduite dans une salle de détention ou il y avait déjà 5 autres personnes. J’avais uniquement les vêtements que j’avais sur moi, un papier avec les numéros de téléphone de Henri et de Riviane et celui de l’ambassade. Mon sac à dos et mon sac à main sont restés par terre dans un couloir d’accès à cette salle et mon passeport et mon argent ont été retenus par la police française.

J’ai appelé le numéro de l’ambassade qui répondait seulement avec un répondeur indiquant un numéro à contacter pour les urgences. J’ai laissé un message sur un deuxième répondeur pour expliquer ma situation. /« Détenue dans un aéroport d’un autre pays, désespérée, espérant une aide officielle du Brésil je n’arrive à parler qu’à un répondeur »/.

Le temps passait, quelques personnes désespérées, d’autres en larmes dans une salle pas propre et où il y avait seulement dix places assises avec un unique téléphone disputé par tous. L’énervement, le sentiment d’insécurité et le désespoir augmentaient.

Je crois vers 17 heures (je n’avais pas de montre) on nous a apporté de la nourriture dans un sac : une boite de salade au thon, un morceau de pain, un paquet de chips, une bouteille d’eau et un dessert crémeux de bananes et pêches qui a servi à écrire les numéros de téléphones que nous obtenions sur le mur de la salle de détention (nous n’avions ni papier ni crayon !).

Vers 18 heures nous étions tous conduits de nouveau dans la salle du département de police où un interprète allait nous signifier que nous quitterions la France par le premier vol et que la seule solution était de signer les termes du /« refus d’entrée en France »/ composé de 5 pages toutes écrites naturellement en français.

Puis on est retourné dans la salle de détention ou j’ai réussi à avoir au téléphone un fonctionnaire du consulat du Brésil qui était au courant de ma situation ayant écouté le répondeur et ayant parlé avec mon ami Henri. Il m’a informée qu’il ne pouvait rien faire et que je devais retourner au Brésil. J’ai réussi à parler avec Yves et Riviane qui étaient toujours à l’aéroport et qui avaient déjà fait des tentatives inopérantes pour prouver qu’ils allaient vraiment m’héberger chez eux.

Vers 21 heures, le 10 avril 2009, la police m’a rendu mon argent et j’étais conduite avec 16 autres brésiliens escortés par 10 policiers, à la porte d’embarquement pour prendre le vol Tam JJ 8055 destination Rio de Janeiro.

En arrivant à Rio le personnel de la TAM - inefficace et montrant leurs préjugés - m’ont rendu mon passeport et j’ai été conduite à la police fédérale brésilienne pour ensuite prendre le vol TAM JJ 8068 destination Salvador de Bahia, et après le vol TAM JJ 3660 destination Ilhéus. "

source: Bellaciao credit photo:blogs.dalton.org

dimanche 24 mai 2009

Pérégrinations andines


Au fil des acensions et des randonnées dans les Andes équatorienne, on accumule anecdote et rencontre. Quelques unes en vrac.

L'arrivée au pied du Chimborazo c'est faite en stop. Pas forcémment plus économique puisque la tradition veut que l'on rémunère le chauffeur, il permet de faire des rencontres innatendues.
Dans la fourgonette d'un livreur de lait. La cinquantaine et la moustache, l'homme parcourt la campagne et visite les paysans pour collecter le lait des trois vaches qu'ils ont. N'imaginez pas de camions frigorifique ou une quelconque chaine du froid. Les paysans aux rides canoniques ne parlent pas, ni avec nous, ni avec le collecteur, ni entre eux. Des cris pour simple expression sortent d'une bouche édentée. Ni castillan, ni quetchua. Le collecteur vide les jerican dans ses bidons, il compte les litres et communique avec les paysans avec les doigts. Quatorze litres au total, pas de reçu, ni de billet fiduciaire. On n'en saura pas plus sur comment ils sont payés ni ce que vivent ces indiens au quotidien. Nos chemins divergent quelques kilomètres plus tard.

Le Chimborazo, volcan éteint mais dont la terre sent encore la lave éteinte. Un minerais à l'odeur des mines du Doubs. Pas étonnant qu'à la base du volcan on retrouve des eaux thermales. Un site perdu entre les montagnes indiqué par aucun panneaux, connus par les seuls locaux. Quelques hollandais initiés qui viennent travailler dans le cadre d'une mission humanitaire font relache dans les eaux à 30, 40 et 50º après la montée du Chimborazo. Les gringos à la peau blanche contrastent avec les quelques indigènes. On remarque alors l'usage différent des thermes en ce samedi après midi. Les hollandais font trempette tandis que les quetchua viennent prendre une douche chaude hebdomadaire. La société du loisir n'a pas sa place dans les traditions andines.

Et puis il y a cet homme dont on ne connaitra pas le nom. Equatorien, il a migré en Espagne, il y a 7 ans. Direction Valence. Ils sont des millions dans le même cas. Il travaillait jusque là dans la construction. Mais ma brave dame, c'est la crise! Alors on dégraisse et l'homme se retrouve au chomage. Immigré régulier, il a cotisé à l'assurance chomage et aujourd'hui il touche des indemnité pour un an. Avec femme mais sans enfants sur sa terre d'adoption, on l'a rencontré à Cebadas, village sur les rives du lac Atillo où il passait un mois de vacances chez sa belle soeur.

mercredi 20 mai 2009

Le prix de l'écologie

A l'occasion de l'enquète sur la pollution du Rio Guano, nous avons pu rencontrer quelques initiatives positives pour la protection de l'environnement. César Puente dirige El Alce, tannerie de cuir à Guano. Il a fait installé un système de filtre à sa fabrique pour récupérer les eux noires constituées de chrome et de sulfure.

Il pourrait être considérer comme le dernier des Mohicans, un être isolé dans un monde hostile qui défend contre vent et marée. N'en faisons pas trop sur César Puente, patron de l'Alce, tannerie guaneña, certe il mène dans son usine un combat où il se retrouve bien seul mais l'homme a aussi ses sombres facettes.
Guano, "capitale artisanale de l'Equateur" dit le prospectus, nombreux sont les ateliers de cuirs où des familles entières travaillent le cuir. Il en est de même pour la laine et les tapis réputés dans le monde entier (présents du Vatican à la Maison Blanche, raconte l'histoire). La publicité date de plusieurs année et aujourd'hui la réalité est bien différente. L'économie du canton a du plomb dans l'aile.
Dans les années 90, elles étaient trois dans le canton et quelaues autres dans la province du Chimborazo. Les tanneries participaient activement à l'économie regionale. Aujourd'hui, el Alce est l'unique bastion de cette ancienne industrie florissante. La fabrique de Cesar Puente est la seule qui, grâce à sa taille, a résisté aux différentes crises économiques et à la dollarisation.

Ingénieur ambiental et avec la rivière en bas de sa fabrique, César Puente a été obligé d'arreter ses pensées sur ce cours d'eau asséché et jonché de détritut. En collaboration avec le fond de solidarité de Québec et la coopérative agricole Agrovida, une enquète de pollution a été guidé et s'est étallé pendant trois années. Il en est ressortie que la fabrique dégagaient dans la rivière des résiduts de chrome et de sulfure bien supérieur aux normes environnmental avec des proportions dangeureuses pour la santé des riverains.
Avec un tiers de capitaux étrangers, El Alce s'est doté d'un système de récupération des eaux pour filtrer les produits toxiques résultant de la teinte du cuir. Un investissement à la hauteur de 100 000 dollars qui impacte peu les ventes "1.50$ par veste et 50 cents sur un porte feuille".
Sur le plan environnemental, le filtrage permet de récupérer une dizaine de Kg de chrome par mois. Une quantité que le professeur à l'université Polytechnique du Chimborazo (ESPOCH) essaye de récupérer et de recycler.
César Puente a beau être l'unique entrepreneur guaneño qui se soit préocupé dans la pollution du Rio Guano, il n'en reste pas moins un buisness man. Liberal et conservateur, partisan d'Alvaro Noboa, l'environnement n'est rien s'il n'est pas lucratif et ses méthodes sociales sont parfois assez douteuses. Toute la main d'oeuvre de la confection a été externalisée dans des ateliers indépendants du canton. Ainsi il se dédouane de ce qui se passe lors de la couture des sacs, des chaussures et des vestes. "Dans ses ateliers, les ouvriers sont plus libres. Ils s'organisent comme ils veulent entre le travail et la vie du foyer Toute la famille participe à la confection, les enfants aident et améliore le salaire de la famille." Le travail infantil est conféssé sans honte, alors même qu'il est interdit par la nouvelle constitution.

César Puente souhaite aujourd'hui améliorer le processus qualité de sa production. Il souhaite officialiser les mesures qui sont pour le moment réalisé par des étudiants de l'ESPOCH. Pour cela il aurait besoin d'instrument de mesure dont un Phomètre. Ces instruments sont moins couteux en Europe. Les volontaires européens se proposent de trouver un moyen pour qu'une association puisse lui faire don du matériel; en contre partie de quoi Cesar Puente s'engagerait dans un processus éthique pour érradiquer le travail infantil dans les ateliers avec lesquels il travaille. Une démarche de commerce équitable est aussi envisageable.
Les lecteurs qui auraient une idée pour mettre à bien ce processus peuvent divulguer leurs idées dans les commentaires.



credit photo: R.B et perso. Cesar Puente et une vue du système de filtration

mercredi 13 mai 2009

Tout en image (9)

Des problèmes de connexions ont empéché tout type de publications depuis le début du mois. Internet est revenu, le blog reprend normallement. Profitons en pour faire plaisir aux mirettes avec des images de ces dernières semaines et la montée du Chimborazo ainsi que la visite du lac Quilotoa.
Diaporama Flickr qui comprend tous les clichés publiés depuis le début de cette expérience équatorienne.