vendredi 7 mars 2008

La main de Dieu


"There will be blood", le film de Paul Thomas Anderson, récemment oscarisé pour l'interprétation de Daniel Day Lewis, est à l'affiche des cinémas du monde entier. Bien que contant une histoire d'un autre siècle dans un autre pays, il décrit parfaitement certains faits qui se déroulent à l'heure actuelle au Brésil.

Lors de ses prospections à la recherche de l'or noir, Daniel Plainview (Daniel Day Lewis) se retrouve confronté à un pasteur en pleine ascension, Eli Sunday (Paul Dano). Le prophète de l'église de la "troisième révélation" s'oppose à l'exploitation des terres de son village sans des compensations conséquentes et une générosité particulière de l'entrepreneur envers la paroisse.
Le pasteur fait preuve d'avidité sans complexe pour que l'Eglise profite au maximum du nouvel essor de la commune. Dans le face à face qui l'oppose au magnat du pétrole, il use de toutes les stratagèmes, tous plus démoniaques les uns par rapport aux autres.
La situation est la même au Brésil, les nombreuses églises évangéliques ont toujours besoin de plus de fonds pour étendre "la bonne parole du Seigneur". On ne compte plus le nombre de congrégation qui acceptent les dons via carte bleue, qui hypnotisent les fidèles à l'aide d'effets de manches.
Tout comme dans le film ici, les prêtres rentrent en transe pour évacuer le démon qui a insidieusement inflitrer l'âme des paroissiens. Les mains en l'air et les yeux fermés, les croyants implorent leur seigneur pour qu'il les libère de leurs malheurs. On culpabilise le plaisir et les pratiques qui pourraient pervertir le corps et l'esprit. On subit les prêches du pasteur en dehors même des murs du temple.
Lorsque l'on prête un regard extérieur sur l'industrie religieuse au Brésil, on remarque la même avidité que celle de Eli Sunday. C'est un véritable buisness qu'organise les différentes églises. Les boutiques et l'autopromotion barrent le chemin des croyants qui rentrent chez eux après l'office. Toutes les occasions sont bonnes pour extorquer quelques reais "le Seigneur vous le rendra".
L'église catholique n'est pas en reste. Il suffit de relire les dernières déclarations du Pape qui sont favorables à l'achat de sa place au Paradis en faisant des dons pour le clergé. La même pratique qui avait provoqué l'ire de Luther au XVI ème siècle et qui s'était conclu par la création de l'Eglise protestante.

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