Rio de Janeiro s'enorgueilli d'être "a cidade maravilhosa" (cité merveilleuse). Elle le revendique encore plus aujourd'hui que le Cristo Redontor a été désigné par les internautes comme l'une des nouvelles merveilles du monde. Paris a ses arrondissements, Rio a ses quartiers. Seuls les initiés savent ce que représente le 16eme, le 13eme, le 18eme. Tout le monde rêve de parcourir Ipanema, Flamengo, Copacabana.
Lapa: Commençons par une sortie de nuit à Lapa, le quartier animé de Rio. D'une manière générale bien conservé, Lappa offre ses façades coloniales et débuts XXe aux fétards. Clubs, bars, restaurants, discothèques se font une petite place sur le pas de porte pour attirer la foule qui s'agglutine sur les trotoirs. La chaussée est réservée aux auto, taxis, bus et autres véhicules d'urgences qui avancent au pas, la faute à un traffic carioca qui relève de l'enfer. Ici les pompiers ne sont pas prioritaires même quand ils déclenchent leur sirènes
Les odeurs de cuisine se mélangent aux effluves tenaces des égouts et des poubelles. Ça bouge, ça se bouscule, ça vit! Il fait 30° à 2 heures du matin mais personne ne va se coucher. On est très loin du vide sidérale brasiliense. Les piétons avancent d'un pas rapide et les habitués des lieux ne font plus attentions aux prostitués et aux travestis qui attendent le client à la porte d'un hôtel.
Ipanema: Je revois une jeune fille qui remue ses reins sur un rythme de bossa: Stan Getz et Gilberto Gil pour une interprétation merveilleuse, douce et suave. En réalité le quartier n'est plus bohème depuis longtemps. Deuxième plus grande plage de Rio, c'est aussi la plus belle et vers 19h30, elle offre un coucher de soleil merveilleux. Le week end pas un grain de sable n'est disponible, la plage est absolument blindé de cariocas et de touristes qui ne passeraient pas une semaine à Rio sans y languir quelques heures.
Derrière la barre d'immeubles hoteliers installés sur le front de mer, on trouve la "Feira dos Hippies" (Foire des hippy). Ce grand marché attrape nigaud pour touriste regorge de souvenirs fantaisistes au goût plus ou moins certains. Pas un seul mot de portugais dans les allées, et un grand nombre de français. Demandez le prix en portugais, il baisse de 25 à 50%, montrez vous hésitants, il baisse de 3R$, sortez un porte feuille plein de gros billet, le vendeur vous propose "une offre incroyable mon frère". Les hippies ont disparu depuis longtemps où bien ils se sont laissé séduire par la main invisible d'Adam Smith. Vive le marché libre et si tu n'as pas de monnaie, j'accepte les visas et les american express. Bien sûr les autorités surveillent tout ça de très près: tous les vendeurs affichent une autorisation de vente délivré par la préfecture de Rio: chose rare au Brésil où le commerce prend souvent des allures freestyle.
Botafogo et Flamengo: Le 31 décembre, les deux plages à l'intérieur de la baie de Rio sont de véritables poubelles, un dépotoire de déchet mais tout ceci est pour la bonne cause.
A l'aube de la nouvelle année, les brésiliens viennent sur les plages pour prier Yumanja d'exaucer leurs voeux. Cette divinité est l'une des orichas du culte Macumba, déesse de la mer, elle est représentée par la couleur blanche dont se drapent les brésiliens pour le réveillon (voir plus bas). Les pélerins, principalement de sexe féminin, viennent en bord de mer pour jeter iris et roses à la mer le tout accompagné d'une prière silencieuse. Les plus pieux dressent un autel en scultant dans le sable un promontoir. Ils y disposent le bouquet de fleur, des cierges, des images de la divinité, certains ont même préparé un gateau pour l'occasion. La cérémonie se conclut dans le recueillement et l'aspersion de l'autel au vin blanc.
Le Macumba est une croyance inspirée des religions indigènes d'Afrique et d'Amérique du sud auxquelles a été associé le catholicisme.
Copacabana: La grande, la majestueuse, la magique, la célèbre... Elle n'a pas le titre de plus belle avenue du monde mais elle aurait le droit de participer à la prochaine élection. Est il de plus beaux endroits pour fêter la nouvelle année? Time Square? la Tour Eiffel? La Puerta del Sol? Le spectacle proposé par Copacabana est bien au dessus de tout ça. Depuis le début de la soirée, la plage est bondée et la circulation est interdite. Plus de 2 millions de personnes s'aglutinnent sur la bande de sable qui sépare les hôtels grand luxe à la mer: on ne met plus un pied devant l'autre. Au large, les paquebots luxueux brillent de mille feu, Monica Belluci, Vincent Cassel et Stavros Niarchos y sirottent le champagne cinq étoiles et dégustent du bélouga loin de la populasse qui se contente de caipirinha et de bièrre (c'est moche le peuple!). Les plus grands Dj brésiliens se relient pour mixer funk et samba. Les corps se trémoussent au rythme de la basse de manière sensuelle ou sexuelle... Lorsque l'écran géant commence le compte à rebours, les artificiers se mettent en action et la magie pirotechnique entraine tous les regards vers le ciel. 20 minutes de déluge qui provoque un épais nuage de fumée ne laissant pas apparaitre toutes les fusées. L'année 2008 commence joliement.
Photos: de haut en bas: Pão de Açucar/ plage de Ipanema/ plage de Flamengo/ barque isolée souvenir d'une cérémonie de Macumba/ plage de Copacabana/ Cristo Redomtor, crédit perso
mercredi 23 janvier 2008
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