jeudi 31 janvier 2008

Bière, Bavière, Blumenau


Lorsque le docteur Blumenau a encouragé tous ses cousins teutons à venir s'expatrier au Brésil, on se demande ce qu'il a bien pu leur dire de ce petit coin d'Amérique Latine sous les tropiques mais éloigné de la côte.
"Ya du soleil et des nana dar la di la da da"?
"Sous les sunlights des tropiques"?

"Zum geburtstag viel glück"?

Il dut aussi rajouter un petit couplet parlant de biere coulant a flot, car chacun sait que l'on n'attirre pas un allemand sans une pinte!

Au final, le piège fonctionna et des bateaux entiers ont quitté Hambourg pour rejoindre le Sud du Brésil. Aujourd'hui Blumenau est le nom d'une ville qui a su gardé son caractère bavarois à ceci près que les montagnes qui entourent la ville provoquent une stagnation météorologique qui maintient sur place une bulle d'air chaud et humide que l'on retrouve rarement à Munich.
Difficile à dire si les reliques germaniques de la ville sont authentiques ou si elles font plus partie d'un folklore assez éloigné de la réalité. Les grandes façades en colombages bordent encore les rues mais on a du mal à croire ce patron d'une lanchonete qui vous sert la bière en habit traditionel tyrolien.
On retrouve ces mêmes habits en vente dans une boutique de souvenirs dans un centre commercial à coté des bidons de 5 litres de bières.
Il ne faut pas chercher les racines de ce folklore dans le nationalisme primaire, archives colonials d'un temps passé regrété, mais plus dans le tourisme. Blumenau, malgré son charme certain, est le lieu de convergence de plusieurs milliers de personnes tous les ans. Lorsque le mois d'octobre arrive, ce sont des hordes d'assoifés qui assiègent la ville pour l'Oktoberfest, clone de la bien nommée munichoise. Les Brésiliens s'offrent alors une virée en Europe tout en restant dans le pays. Saucisses gigantesques, choppes démesurées et musiques bavaroises: la population perd son calme pour se laisser porter par la folie dont s'empare cette ville.
Étant passé par Blumenau en pleine torpeur estivale je n'ai pu constater cet hommage à la bière et j'ai du me contenter du climat tropical et un brin nuageux.

mercredi 30 janvier 2008

Sur mon île


A une heure de route de Joinville en quittant la baie pour rejoindre la côte, on arrive à São Francisco do Sul, l’une des plus vieilles villes brésilienne. Ce petit bourg qui se trouve sur une île fut la troisième ville brésilienne (après Salvador de Bahia et São Vincente) créée par les colons français au début du XVIème siècle.

Classé au patrimoine historique, le centre ville profite d’une politique touristique forte qui rénove et mets en valeur les maisons de style colonial. L’agence locale pour le tourisme s’efforce de valoriser les souvenirs du passé. Le touriste est guidé par des panneaux explicatifs en portugais, anglais et espagnols. Le Brésil a beau être un pays très touristique les plus beau sites ne profitent pas toujours d’une mise en valeur escomptée. Le voyageur doit souvent se réfugier dans son guide pour obtenir quelques compléments d’information. C’est assez dommageable surtout si le livre se veut généraliste.



Les rues étroites et pavées ne supportent un trafic trop important. Les autobus sont incapables de descendre jusqu’au port, ils laissent les touristes et les locaux sur la place de l’église situé un peu plus en hauteur. La moto est privilégiée par beaucoup de personnes qui la trouvent plus pratique pour slalomer entre les autos stationnées et avec plus de reprise quand la pente est trop importante. Ces motos sont d’ailleurs souvent utilisées comme moto-taxi.

La petite ville de São Francisco do Sul n’est pas seulement un pôle touristique, c’est aussi un centre industriel et portuaire indispensable à Joinville, la grande sœur. Si les anciens docks sont aujourd’hui reconvertis en musée, l’activité portuaire n’a pas été délaissée pour autant. Les cargos viennent encore alimenter l’import – export de la région. Pavillon chinois, maltais ou caïmans se croisent sur les quais. Cette porte de sortie attire les industriels souhaitant réduire les coûts de transports. De nombreuses multinationales ont une usine à proximité (au premier rang desquels Arcelor – Mital).

A quelques kilomètres de là, les pécheurs s’embarquent sur leur barque pour la pêche à la crevette. Les fonds vaseux du port sont peuplés de fruits de mer qui sont directement vendus aux restaurants se trouvant en front de mer.

mardi 29 janvier 2008

Cité Franco allemande


Le voyage en bus entre Curitiba et Joinville propose un détour par la Suisse Allémanique. Les collines brésiliennes voient leur sommets s'aiguiser, la route serpente entre les reliefs et une végétation plus occidentale s'offre au passager du bus.
Des buissons fleuris parsèment les pentes de tâches roses. Les palmiers laissent la place aux conifères et les nuages couvrent les sommets montagneux. Les restaurants et les pousadas ont des noms allemands écrits en capitales gothiques sur une enseigne placée à coté du drapeau germanique qui flotte au vent. Même les vaches se mettent à la mode alpine. Contrairement au Minas Gerais où les vaches sont bossus et squeletiques avec une robe dégradé par le frottement de la poussière, ici elles sont grasses et sans bosses, digne d'une belle limousine! Les échos lyriques de la pub Milka ne sont pas loin!!
La culture est allemande mais à l'origine ce petit bout de terre avait été donné au fils de Louis Philippe au sein de la dotte pour son mariage. Ne sachant que faire de ce cadeau tropical et un brin encombrant, il l'offrit aux allemands qui non content d'avoir un place au soleil plus agréable que les plages de la mer du Nord émmigrent en masse. Cette imigration est encore visible aujourd'hui. Outre le musée de l'imigration et de la colonisation, les racines allemandes sont perceptibles dans les noms des magasins et dans les menus des restaurants.
La police municipale est là pour que le calme persiste dans la rue: feux rouges, controle de vitesse automatique, contractuels qui vérifient que tous les automobilistes garrés ont bien payé le parc mêtre.
Les poubelles sont multipliées par quatre: bleu pour le papier, vert pour le verre, rouge pour le plastique, jaune pour les dechets organiques, et rien ne traine sur la place publique.

L'imigration a aussi laissé des traces dans la démographie de la région. On ne croise que très peu de noirs dans les rues. Les blancs sont très largement majoritaires et on ne retrouve pas dans les rues de Joinville la mixité tant réputée du Brésil.
Il est aussi étonant de remarqué que la pauvreté est beaucoup moins visible. On rencontre beaucoup moins de mendiants et je n'ai pas apperçu une seule favela en parcourant rapidement et sommairement la périphérie de la ville. Serait ce dù au modèle plus égalitaire (comparé au système esclavagiste mis en place à l'origine dans le Nord) installé par les colons lors de leur arrivée?

Joinville a été construit dans une baie, la ville est donc relativement plate mais par moment une colline sort du relief incongruement. De son sommet on profite d'un large panorama qui va de l'île de São Francisco do Sul jusqu'aux premières collines dans la campagne catarinense.

Photo: musée de l'imigration/ vue panoramique de Joinville depuis les hauteurs crédit perso

lundi 28 janvier 2008

Bienvenue au Brésil "blanc"

La folie et la samba de Rio s'estompe en descendant au Sud du Brésil, on rejoint un Brésil plus « civilisé », plus « sage ». Curitiba est la capitale du Parana, 1er état de la région Sud du pays. Les vagues d’immigration allemandes et italiennes ont laissé une forte emprunte encore visible aujourd’hui.

Dans une rue piétonne, les badauds, à majorité blanche, déambulent lors d’un marché artisanal. Toutes les tentes des vendeurs sont loués par la ville de Curitiba et le vendeur à la sauvette n’est pas autorisé dans le centre historique. Les battisses coloniales sont restaurés et mises en valeur. Les façades colorées resplendissent au soleil.

Les restaurants ont des noms germaniques ou italiens et proposent une choucroute aux couleurs locales. La bière qui l’accompagne ne ressemble pas à l’herzart que les cariocas sirotent sur Copacabana. L’amertume de la brune éveille les papilles.

Le calme de Curitiba contraste avec l’agitation permanente de Rio. Ici les automobilistes sont disciplinés, le piéton est prioritaire et les feux rouges sont respectés.

Les rues sont propres, on remarque peu de personnes jeter leurs déchets à même le sol, ils privilégient les poubelles que l’on rencontre à chaque coin de rue.

La ville n’est pas pour autant aseptisée, vide de toute vie. Une après midi dominical, alors que un ciel sombre commence à se soulager de quelques gouttes de pluies, on rencontre une parade carnavalesque peuplée d’individus déguisés. A sa tête, une troupe de percussionnistes imprime son rythme fiévreux aux danseurs qui se remuent sans compter mais en prenant garde à ne pas renverser la bière qu’ils tiennent dans une main. Le cortège reprend les paroles que l’un des meneurs chante. Tout le monde s’enthousiasme de la prose décomplexée du maître de cérémonie. Le registre sexuel est abordé sans ambages accompagnant les gestes à la voix. Nous sommes toujours au Brésil !

vendredi 25 janvier 2008

Sur les hauteurs

Prenons de l'altitude pour profiter une dernière fois de Rio.

Santa Térésa: Sur les pentes du Corcovado (coline qui reçoit en son sommet le Cristo Redontor), maisons coloniales et baraques du type favela se livrent une bataille sans merci pour un petit bout de terrain. Le moindre corridor se transforme en habitat dès que ce dernier est couvert d'une tolle. Le contraste carioca et brésilien une nouvelle fois en action. La mixité sociale sans l'aide des collectivités territoriales.
Ce quartier bohème attire énormément de touristes. On retrouve une ambiance du début du siècle dans ces rues pavées ombragées, sur les flancs abruptes de la coline. Le charme est renforcé par le bonde, ce petit train jaune qui avance au pas grace à un moteur à essence en permanence à deux doigts de la surchauffe. Créé en 1972, il transporte les touristes jusqu'au pied de Jésus, tout le monde s'agglutine sur les banquettes en bois et les autres voyagent debout sur les marches extérieures du wagon en s'accrochant tant qu'ils peuvent aux rambardes pour résister aux toussotement du moteur. La surcharge est proche. Les gringos se regardent tous inquiets pour savoir si le frein moteur ne va pas lacher à un moment quelconque. Bien que vraiment peu cher, peu de locaux s'aventurent dans le wagon, la file d'attente est bien trop longue, ils préfèrent le bus bien que celui ci coute plus cher.
Les rues sont bordées de restaurants et de boutiques de souvenirs. Bien que le quartier soit populaire et peu fortuné les prix dans les magasins sont exorbitants: du sur mesure pour le touriste de base à la recherche d'un bibelot un peu péchu.
Un petit tour et puis s'en vont, l'estomac remplit et le porte monnaie vidé, le touriste s'en retourne à la plage sans s'être aventurer dans les ruelles escarpés. La curiosité n'est pas un don donné à tout le monde.






Pão de Açucar: Au fur et à mesure que le téléphérique s'élève, on prend l'ampleur de ce qu'est Rio. La ville prend rapidement l'apparence d'un amas de lego. L'incessant vacarme du traffic routier fait une pause. La baie de Rio ne fait qu'un avec la mer, les plages offrent leurs étendues aux yeux des touristes. Panoramique de rêve pour ville merveilleuse (Pas besoin d'en dire plus je vous renvoie aux photos qui sont en lignes).


Photos: cliché pris à l'intérieur du téléphérique puis au sommet du Pão de Açucar

jeudi 24 janvier 2008

Dans les kiosques


Les pouvoirs capitalistes et présidentiels qui dirigent la presse n'ont pas encore mis la main sur JoJoCo, et le journal trégoroix sort son numéro deux. Comme dans le numéro un, il met son nez là où il ne faut pas et refuse le consensus médiatique global.
Créé et écrit par certains étudiants de l'IUT de Lannion, Jojoco est une "parenthèse au bruit de la communication omniprésente, un lapsus de la parole unique des medias de masse, une bavure du parti unique du pouvoir."
C'est aussi un journal qui ne demande que votre soutien. Alors si vous êtes à la recherche d'une alternative aux mass médias qui ne pronent que la voix du libéralisme, précipitez vous sur ce canard.
MAIL: jojoco.cr@gmail.com
ou l'adresse: Jojoco, I. de Beaulieu, cité universitaire, rue Edouard Branly, 22 300 Lannion

Le blog de JoJoCo propose toute sorte de "joujoux" utilisables en fond d'écran, en affiches, en flyers. Jetez y un coup d'oeil, ils valent la peine.

D'autres journaux indépendants existent, tous les liens sur votre droite.

mercredi 23 janvier 2008

La cité merveilleuse

Rio de Janeiro s'enorgueilli d'être "a cidade maravilhosa" (cité merveilleuse). Elle le revendique encore plus aujourd'hui que le Cristo Redontor a été désigné par les internautes comme l'une des nouvelles merveilles du monde. Paris a ses arrondissements, Rio a ses quartiers. Seuls les initiés savent ce que représente le 16eme, le 13eme, le 18eme. Tout le monde rêve de parcourir Ipanema, Flamengo, Copacabana.

Lapa: Commençons par une sortie de nuit à Lapa, le quartier animé de Rio. D'une manière générale bien conservé, Lappa offre ses façades coloniales et débuts XXe aux fétards. Clubs, bars, restaurants, discothèques se font une petite place sur le pas de porte pour attirer la foule qui s'agglutine sur les trotoirs. La chaussée est réservée aux auto, taxis, bus et autres véhicules d'urgences qui avancent au pas, la faute à un traffic carioca qui relève de l'enfer. Ici les pompiers ne sont pas prioritaires même quand ils déclenchent leur sirènes
Les odeurs de cuisine se mélangent aux effluves tenaces des égouts et des poubelles. Ça bouge, ça se bouscule, ça vit! Il fait 30° à 2 heures du matin mais personne ne va se coucher. On est très loin du vide sidérale brasiliense. Les piétons avancent d'un pas rapide et les habitués des lieux ne font plus attentions aux prostitués et aux travestis qui attendent le client à la porte d'un hôtel.

Ipanema: Je revois une jeune fille qui remue ses reins sur un rythme de bossa: Stan Getz et Gilberto Gil pour une interprétation merveilleuse, douce et suave. En réalité le quartier n'est plus bohème depuis longtemps. Deuxième plus grande plage de Rio, c'est aussi la plus belle et vers 19h30, elle offre un coucher de soleil merveilleux. Le week end pas un grain de sable n'est disponible, la plage est absolument blindé de cariocas et de touristes qui ne passeraient pas une semaine à Rio sans y languir quelques heures.
Derrière la barre d'immeubles hoteliers installés sur le front de mer, on trouve la "Feira dos Hippies" (Foire des hippy). Ce grand marché attrape nigaud pour touriste regorge de souvenirs fantaisistes au goût plus ou moins certains. Pas un seul mot de portugais dans les allées, et un grand nombre de français. Demandez le prix en portugais, il baisse de 25 à 50%, montrez vous hésitants, il baisse de 3R$, sortez un porte feuille plein de gros billet, le vendeur vous propose "une offre incroyable mon frère". Les hippies ont disparu depuis longtemps où bien ils se sont laissé séduire par la main invisible d'Adam Smith. Vive le marché libre et si tu n'as pas de monnaie, j'accepte les visas et les american express. Bien sûr les autorités surveillent tout ça de très près: tous les vendeurs affichent une autorisation de vente délivré par la préfecture de Rio: chose rare au Brésil où le commerce prend souvent des allures freestyle.



Botafogo et Flamengo: Le 31 décembre, les deux plages à l'intérieur de la baie de Rio sont de véritables poubelles, un dépotoire de déchet mais tout ceci est pour la bonne cause.
A l'aube de la nouvelle année, les brésiliens viennent sur les plages pour prier Yumanja d'exaucer leurs voeux. Cette divinité est l'une des orichas du culte Macumba, déesse de la mer, elle est représentée par la couleur blanche dont se drapent les brésiliens pour le réveillon (voir plus bas). Les pélerins, principalement de sexe féminin, viennent en bord de mer pour jeter iris et roses à la mer le tout accompagné d'une prière silencieuse. Les plus pieux dressent un autel en scultant dans le sable un promontoir. Ils y disposent le bouquet de fleur, des cierges, des images de la divinité, certains ont même préparé un gateau pour l'occasion. La cérémonie se conclut dans le recueillement et l'aspersion de l'autel au vin blanc.
Le Macumba est une croyance inspirée des religions indigènes d'Afrique et d'Amérique du sud auxquelles a été associé le catholicisme.

Copacabana: La grande, la majestueuse, la magique, la célèbre... Elle n'a pas le titre de plus belle avenue du monde mais elle aurait le droit de participer à la prochaine élection. Est il de plus beaux endroits pour fêter la nouvelle année? Time Square? la Tour Eiffel? La Puerta del Sol? Le spectacle proposé par Copacabana est bien au dessus de tout ça. Depuis le début de la soirée, la plage est bondée et la circulation est interdite. Plus de 2 millions de personnes s'aglutinnent sur la bande de sable qui sépare les hôtels grand luxe à la mer: on ne met plus un pied devant l'autre. Au large, les paquebots luxueux brillent de mille feu, Monica Belluci, Vincent Cassel et Stavros Niarchos y sirottent le champagne cinq étoiles et dégustent du bélouga loin de la populasse qui se contente de caipirinha et de bièrre (c'est moche le peuple!). Les plus grands Dj brésiliens se relient pour mixer funk et samba. Les corps se trémoussent au rythme de la basse de manière sensuelle ou sexuelle... Lorsque l'écran géant commence le compte à rebours, les artificiers se mettent en action et la magie pirotechnique entraine tous les regards vers le ciel. 20 minutes de déluge qui provoque un épais nuage de fumée ne laissant pas apparaitre toutes les fusées. L'année 2008 commence joliement.


Photos: de haut en bas: Pão de Açucar/ plage de Ipanema/ plage de Flamengo/ barque isolée souvenir d'une cérémonie de Macumba/ plage de Copacabana/ Cristo Redomtor, crédit perso

mardi 22 janvier 2008

Le pharmacien de garde


Je reviens à la réalité brésilienne et fait un lien avec l'actualité française. La commision Attali remet son rapport demain et ce brave monsieur va sauver la France de la crise économique.

Je reprend un commentaire lu sur Backchich:
"La libre concurrence des professions dites protégées consistera par exemple pour les pharmaciens à permettre à des structures financières qui se seraient enrichies dans la soupe, le parfum, l’immobilier, le commerce hard-discount, etc.. voire dans les trafics divers… de vendre du médicament, moyennant l’embauche à vil coût de pharmaciens, salariés. Leur force de frappe en périphérie des grandes villes sera très importante. Le pharmacien, au moins c’était son métier, le plus souvent il s’endettait 10 à 15 ans pour acheter une pharmacie ou en créer une, à la différence des libraires, il devait faire l’ avance sur le fond, il participait aux tours de garde de son quartier, il était indispensable à la campagne. Pour le remercier de ses bons et loyaux services, de sa participation à la mise en place des cartes vitales, des génériques, on va lui coller en face un "drugstore" avec un type aux 35 heures, des sous-fifres sans formation mais qui vendra des soupes, des parfums, du vin, de l’essence, des biscuits pour chien, chat et mémé, des préservatifs chinois, des revues pornos pour mieux les vendre, tout cela dans un indescriptible bazar…"

Je remercie phil2fer pour cet exposé de la situation brésilienne, cette proposition est un pur copié collé de ce qui se passe ici. Les pharmacies sont très rares par contre les droguerie sont plétores. On les trouve à tous les coins de rue, ouvertes 24h sur 24 et elles vendent aussi shampoing, savon, la cosmétique de base et quelques remèdes miracles.
Pas encore de biscuit pour chiens, de soupe en poudre ni de revue porno. Le cauchemard décrit ici ressemble plus à une autre réalité brésiliennes. Elles s'apellent Lojas americanas et on y trouve absolument tout et n'importe quoi. Des DVD à vendre ou à louer, des strings à coté des petits pots pour bébé, des chips en face des déodorants.
N.S doit revoir ses concepts colonialistes de politique internationale: le tiers monde est à un stade plus avancé du libéralisme.
En espérant que ce rapport écrit par un escroc rejoindra la haute pile de rapport inutilisé


crédit photo: téléramaradio: Qui a dit que le libéralisme ne pouvait pas avoir un visage humain? :)

Sur la route

Le titre est peu original mais je rend ainsi hommage à l'ouvrage magnifique de Jack Kerouac qui m'a accompagné pendant une partie de ce voyage. Mon voyage fut cependant beaucoup plus calme, plus court, plus cosi, moins délirant. Je ressort les notes comme prévu

Le Brésil est un pays dont les transports sont en crise. Les aéroports hantent les esprits des gauchos depuis l'accident de Congonha en juillet dernier (les passagers étaient originaires de Porto Alègre), la route est meurtrière et remplie d'ornières, les trains n'existent pas les fleuves sont infestés de piranha! J'ai jeté mon dévolu sur la route car elle permet de voir le paysage. Le réseau d'autobus est de plutôt bonne qualité et toutes les villes du pays sont équipées de gares routières.
Au total, j'ai passé près de 70 heures en trois semaines assis sur la banquette d'un bus climatisé avec des sanitaires embarqués et des verres d'eau dans le fond du véhicule (on est loin du voyage épique de Central do Brasil)

Brasilia-Rio de Janeiro: 17 heures de trajet entre la nouvelle et l'ancienne capitale du pays reliées par la BR 40 au travers du Minas Gerais (MG).
Paracatu est la première ville mineira que nous rencontrons. Le bourg est assez petit digne d'une cité rurale. Les apparences sont trompeuses, la commune s'étend sur plus de 8000 km2, englobant une bonne partie de l'ouest du MG. On y trouve principalement des fermes (fazenda) et des mines où l'on trouve cristal, or et zinc.
On s'éloigne du cerrado brasiliense désertique et les collines verdissent au fil des kilomètres. Le Minas est l'un des grenier du Brésil, l'un des poumon agricole de ce pays qui se classe dans le top 5 mondial dans la production de soja, de riz, de haricot, de blé et de maïs. Curieusement, on ne croise pas de grand champs comme les producteurs beaucerons nous ont habitué. Les parcelles sont ridiculement petites, même pas suffisantes pour nourrir une famille. Les prés sont gigantesques mais les troupeaux de vaches squeletiques n'atteignent pas les 30 têtes. On cherche jusqu'à l'horizon une exploitation industrielle mais on ne trouve rien. Question sans réponse, où le Brésil cache t'il son agriculture?
Le Minas n'est pas seulement une région agricole, c'est aussi une région minière. Lors de l'exploration par les colons, l'état fut la proie des chercheurs d'or à l'occasion de nombreuses ruées arrivistes et fatales en ce qui concerne les indiens qui résidaient ici auparavant. Aujourd'hui encore on rencontre sur le bord de la route de grandes mines à ciel ouvert. L'euphorie a cependant disparu.
A raison d'une vitesse moyenne réglementé de 80 km/h, les bus avancent en navigant entre les poids lourds, et les automobilistes fou du volant qui doublent cinq véhicules d'affilés sur une 2x1 voie en pleine nuit. L'asphalte n'est pas toujours de bonne qualité. Bien que roulant sur une route fédérale, on ne peut évité les nids de poule et le voyageur est temporairement secoué par une couverture routière maltraitée par les conditions météorologiques et l'intense traffic.

Demain: arrivée à Rio


Photos: Paracatu sur le bord de la BR40 et Panneau indicatif sur la ville

lundi 21 janvier 2008

Tout en image (5)


Réaction à show reprend de l'activité après 3 semaines de déambulations dans la partie sud du Brésil: Rio de Janeiro, Curitiba, Joinville, Sao Francisco do Sul, Blumenau, et Florianopolis.
Avant de recommencer la publication de texte, toutes les photos du périples sont en ligne sur Flickr.
Ce site internet n'offre que des possibilités limitées aux personnes qui refusent de payer, l'utilisateur est obliger de biaiser le système. Désormais, il y a deux galeries Flickr pour un même utilisateur. La première reprend les photos du Rock dans tous ses états 2007 jusqu'à Florianopolis. La seconde comprend pour l'instant les clichés de la dernière étape du voyage.
Un groupe a aussi été créer sur ce même site mais il ne fonctionne pas encore comme désirer.

http://www.flickr.com/photos/10812590@N02/

http://www.flickr.com/photos/23016490@N07/



crédits photo: perso, Barraques de pécheurs sur une plage de Sao Francisco do Sul