mercredi 31 octobre 2007
Jour de foot
C'est l'actu de la semaine concernant le Brésil: le pays accueillera la coupe du monde de football de 2014!
Pas d'éffusion de joie trop prononcé au moment de l'annonce puisque la décision était déjà acquise faute de concurence. Tous se reservent donc pour cet évènement de taille qu'ils attendent depuis 1950.
Sanctuaire du football, il est à penser que le Brésil va être paraliser pendant un mois. Tous les yeux rivés sur les écrans, ce ne sera pas le bon moment pour une régularisation de visa (en fait ce n'est jamais le bon moment quand il s'agit de traiter avec l'administration ici)!
Cet évènement sera aussi l'occasion pour le pays de se doter d'infrastructures dignes de ce nom, Brasilia aura ainsi un tramway qui reliera l'aéroport (extreme sud de la ville) au bout d'Asa Norte: la simple évocation de ce mode de transport me fait saliver.
L'équipe brésilienne n'aura, par contre, pas le droit à l'erreur. La victoire est un impératif sous peine de déclancher une innondation lacrimale dans tout le pays et une forte augmentation du taux de suicide. On ne badine pas avec des choses comme ça.
Je pense d'ores et déjà à reserver mon billet pour cette coupe du monde, moins pour le foot que pour la folie qui va se répandre dans ce pays. L'observation du championnat brésilien et des match de la Seleção donne un petit aperçu de ce qui pourra se passer dans 7 ans.
credit photo: sports.fr: la statue de l'ancien président Kubichek revet le maillot auriverde pour l'occasion
lundi 29 octobre 2007
Appel à la mobilisation étudiante
Reprise de l'appel de la coordination nationale universitaire de Toulouse le 27 et 28 octobre.
Une coordination nationale universitaire, rassemblant 36 délégués mandatés par 21 universités, s’est réunie les 27 et 28 octobre à Toulouse suite à une nouvelle attaque du gouvernement contre le service public de l’enseignement supérieur : la loi Pecresse, dite "de libertés et responsabilités des universités" (LRU).
Cette loi permet un désengagement financier de l’État au profit des entreprises et des intérêts privés qui par leur présence accrue dans les conseils influenceront forcément le contenu des cours. Les universités auront ainsi moins de financement pour les filières considérées comme non-rentables par les nouveaux financeurs. Elles seront gérées comme des entreprises sur des bases de rentabilité : mise en concurrence des universités et des personnels, précarisation et dégradation des conditions de travail et des salaires, concentration des pouvoirs au sein des conseils d’administration et dans les mains du président de l’université. La loi instaure également une pré-sélection des lycéens à l’entrée de l’université.
Ce démantèlement de l’enseignement supérieur est encadré par le processus de Bologne, initié en 1999, dont l’objectif principal est la mise en concurrence des universités à l’échelle européenne (d’où aujourd’hui des frais d’inscriptions à 1000 euros en moyenne en Allemagne et au Portugal, à 3000 euros en Italie).
C’est pourquoi, nous exigeons l’abrogation inconditionnelle et immédiate de la LRU et nous nous prononçons :
Pour un vrai droit à l’éducation et à la formation pour tous, contre toute sélection à l’entrée de l’Université,
Pour la défense des statuts des personnels d’université, pour la titularisation des personnels précaires,
Contre la privatisation de l’université publique et la politique de pénurie budgétaire, pour le réengagement financier massif de l’État, pour l’augmentation des aides sociales étudiantes, pour la construction de logements sociaux à hauteur des besoins.
Mais cette loi n’est pas isolée. Ce gouvernement est résolu à nous imposer un recul social d’ampleur historique. Nous ne devons pas faire son jeu qui consiste à dresser les uns contre les autres les travailleurs et les étudiants, le public et le privé, les Français et les étrangers. Tout au contraire, alors qu’un large mouvement social se dessine dans tout le pays, alors que le 18 octobre les salariés de la SNCF, de la RATP et d’EDF-GDF ont montré qu’ils étaient disponibles pour lutter, nous devons articuler nos revendications. C’est pourquoi nous sommes décidés à nous battre :
Pour le rétablissement des 22 000 emplois de fonctionnaires (dont 11 200 dans l’Éducation Nationale) liquidés dans le budget 2008 et des 25 000 postes supprimés au cours des cinq années précédentes, contre le démantèlement des services publics,
Contre la privatisation de la Sécurité sociale et les franchises médicales,
Pour la défense des régimes spéciaux de retraites, les 37.5 annuités pour tous, la retraite à 60 ans à taux plein,
Pour l’abrogation des lois anti-immigrés, CESEDA et "Hortefeux" ; une carte d’étudiant = une carte de séjour,
Pour l’amnistie de tous les réprimés des mouvements sociaux.
Nous sommes déterminés à construire la mobilisation dans nos universités et nos lycées, et l’unité d’action avec les salariés. Au rouleau compresseur du gouvernement, nous opposons la convergence de tous les secteurs attaqués, qui seule pourra le faire céder.
Nous appelons les universités à construire la grève avec piquets de grève dès que possible, comme seul moyen pour gagner et à bloquer les CA pour empêcher l’application de la loi.
Nous appelons aux manifestations des 30 octobre, 8 et 20 novembre, et à toutes autres initiatives lancées par les salariés.
La chute viendra t elle d'Outre Atlantique?
Reflexion à la suite des nombreuses bourdes de Sarko l'américain.
Les États Unis, tant décriés par les français, pourrait ils être le pays qui nous débarrasse de notre nabot dictateur? C'est une possiblité à ne pas exclure vu que depuis quelques mois, Sarko accumule les erreurs avec la presse américaine, pourtant très favorable.
En quittant le plateau de CBS, lorque la journaliste se tente à une question sur son (désormais) ex épouse, Sarko rajoute une perle au colliers de bourdes qu'il a accumulé ces derniers mois. Entre les interviews refusées, les journalistes mal traités, les préjugés racistes à l'ONU... Cela commence à faire beaucoup, en attendant la semaine prochaine et son voyage à Washington.
Je n'admire pas la presse américaine mais il faut lui reconnaitre un bon point: elle ne fait pas relire les interviews avant publication (pratique systématique dans la presse nationale mais à laquelle se plie certains félons de la presse locale et régionale). Là bas, tout est "on", et l'attaché de presse de la personne interviewé ne vous envoie pas la version publiable deux jours plus tard.
Le problême c'est que N.S aime avoir la presse à ses pieds, le petit doigt sur la couture du pantalon. Plus de questions qui dérange, tout est chapotté par David Martinon, le monsieur com' de l'Elysée. Les récalcitrants se voient affliger d'un "No comment" (en anglais dans le texte), quand ils ne sont pas reconduits à la porte manu militari.
Les États Unis aiment les à coté, tout ce qui se passe mais que l'on ne raconte pas (je ne dirai jamais que j'ai eu l'occasion de boire une bierre avec Marc Vampa à la terrasse du Bourbon, avant d'aller interviewer Morin)... Bref tout le contraire de Sarko.
On peut imaginer que les journalistes vont en avoir marre d'être pris pour des guignols et un beau jour, ils pourraient décider d'être offensifs. On se souvient de leur tact et de leur finesse quand il s'agit de détruire une personalité publique (ex: Bill Clinton). Dans ce cas, ils pourraient être tenter de mettre leur nez dans les casseroles sarkozienne: une aventure qui pourrait lui être très préjudiciable.
L'autre solution est qu'ils décident de squizzer tout simplement la France, laissant dans l'ombre les évènements français: une décision dont pourrait souffrir les entreprises et l'économie française...
Soyons réalistes, la presse américaine ne provoquera malheureusement pas de "Water Gate".
Petites histoires pour grande ville (2)
Quatrième partie sur la ville de Brasilia, et je continue avec les histoires loufoques de la ville.
L'an dernier, la capitale brésilienne s'est doté d'un magnifique musée et d'une bibliothèque flambant neuve. Deux oeuvres architecturales de Oscar Niemeyer qui s'intègrent parfaitement sur l'esplanade des trois pouvoirs (Niemeyer est aussi le créateur de la cathédrale situé au coté du musée).
Voila donc deux bâtiments qui remplissent des fonctions importantes dans une capitale... mais qui sont vides comme une coque de noix! A l'origine, le projet était de faire venir de Rio, de São Paulo et de Belo Horizonte, une partie des oeuvres et des ouvrages pour combler les murs vides. Le problème est que cela bloque dans l'ancienne capitale: "Pas question de se faire dépouiller sans dédomagements conséquent". Réaction épidermique à Sao Paulo et Belo Horizonte: "Pourquoi on le ferait si Rio refuse?" Situation totalement bloquée que le gouvernement n'arrive pas à solucioner.
Et voila donc le musée et la bibliothèque nus comme des vers qui se contente de ce que l'on peut leur donner dans la capitale: pas grand chose! Quelques expositions temporaires, des archives peu nombreux... Le centre culturel Banco do Brasil et la bibliothèque de l'université de Brasilia sont de meilleurs lieux pour s'épanouir culturelement.
vendredi 26 octobre 2007
Petite histoire pour grande ville
La région de Brasilia est propice aux mythes, légendes, et autres délires aux origines suspectes. Révée par Dom Bosco, la capitale du Brésil est, de fait, un peu mystique. Tout autour, dans la campagne du Goias, on retrouve des subsistances de communautées hippies qui s'épanouient dans les chuttes d'eau et qui se retrouvent à l'occasion de la pleine lune.
Une telle capitale ne pouvait que colectionnait les petites histoires dotées d'un brin de mystères.
Construite en pleine région désertique, il fallait bien un point d'eau pour réhausser l'hygrométrie et rendre cette ville vivable. Le lac artificiel de Paranoa vit le jour grace à un barrage (situé à l'est de la ville) et au travail des pelleteuses qui ont creusé l'emplacement pour que l'eau puisse se répandre. S'étendant d'un bout à l'autre de la ville, le lac atteint une profondeur de 80m. Une vraie mine a ciel ouvert avant que celle ci ne soit submergée. C'est cette profondeur qui est interressante puisque des machines ont bien été obligé de creusé jusque là. Mais quand il a été question de remplir le lac, ces messieurs se sont rendu compte que rien avait été prévu pour faire remonter les pelleteuses... "tant pis, on les laisse où elles sont!" a t on décidé, et l'eau les a recouvert petit a petit. 50 ans plus tard, ces débris ne doivent plus être qu'un tas de rouille que l'on distingue à peine dans une eau trouble, mais il bon de se souvenir des méthodes de recyclage d'il y a quelques années en arrière.
La capitale d'un pays comme le Brésil devait se doter d'un pôle culturel conséquent. Pour cela Niemeyer avait prévu un théatre de 20 salles. Aujourd'hui le Théatre National compte 2 salles... Le paradoxe est à mettre sur le dos d'un cimetière indigène découvert lors de la construction. On pourrait dire qu'il s'est passé un phénomène Toutankhamon: quelques ouvriers sont morts mistérieusement pendant le chantier. La panique s'est emparée des survivants et tous ont refusé de revenir travailler laissant le théatre de Brasilia avec deux salles.
Les esprits rodent dans la région. Un doux réveur fortuné a même construit un aéroport pour les OVNI à deux heures d'ici (j'espere pouvoir en parler bientot). Il les attend toujours...
Victime de la mode
Tous les blogs ouvrent aujourd'hui sur les détournements des couvertures de Martine, cette chère héroine de notre enfance, bien puritaine comme il faut. Allez libérons nos bas instinc le temps d'un instant pour rire dans ce monde qui n'en donne pas toujours l'occasion.
Je ne parviens malheureusement pas à afficher des exemples, allez sur le site si vous voulez vous faire une idée
lundi 22 octobre 2007
Dans le panneau!
Ah il faisait le fier au mois de juillet notre Morin national: "je serai surpris qu'on le perde". Sa place en haut de l'état devait lui permettre à lui et à Maurey, son fidèle toutou, de sauver le TGI de Bernay. Il se promettait de produire un lobbying payant: un intention louable car nécéssaire. Le 10 octobre dernier Maurey réafirmait de nouveau dans l'Eveil: "[La proposition du procureur général de la cour d'appel] maintient le TGI".
Sarko est droit dans ses bottes et s'il a dit que la carte judiciaire allait être réformer elle le sera sans que l'on se soucie des préocupations d'un ministre et de son conseillers qui ont encore un peu de boue sur leurs semelles.
Aujourd'hui Rachida Dati a parlé et la pillule est dure à avaler: Avranche et Bernay sont supprimés et 13 Tribunaux d'instances ferment aussi leurs portes en Normandie. Pont Audemer voit son tribunal d'instance et son tribunal de commerce s'installer à Bernay. Les prud'hommes sont quant à eux en suspend jusqu'à novembre.
Avant de se préocuper de l'aspect politicien (le moin important mais le plus drôle) il faut souligner que cette décision est très grave pour la ville de Bernay ainsi que pour tous les justiciables de l'Ouest de l'Eure. Les professions de justice risquent elles aussi de subir les conséquences d'un tel choix.
Les deux protagonistes locaux ne s'en font pas. Hilares, ils se satisfont des coups de batons que leur assaine le nabot président et sa maitresse tout de cuir vétue: "Je l'ai défendu avec acharnement, ce qui nous permet de sauver l'essentiel : le tribunal de commerce, le conseil des prud'hommes et les affaires familiales restent à Bernay. C'est mieux qu'une fermeture pure et simple. " se félicite le ministre de la guerre. Son conseillers en affaires boueuses est tout aussi content: " Je ne suis pas mécontent de ce qui a été décidé. Le tribunal ne va pas fermer, le tribunal d'instance est élargi et nous gardons les affaires familiales. Nous avons ainsi une justice de proximité qui en sort renforcée. " Ils ont basé leur campagne électorale en partie sur cet argument "Plus haut, on peut mieux controler". Aujourd'hui c'est un vrai camouflé. Cette suppression risque en tout cas de couter très cher à Maurey en vue des municipales. On lui reprochait en partie de ne pas être assez présent dans sa ville, aujourd'hui on a des exemples à lui soumettre pour lui prouver son incompétence.
Vivement 2008, les municipales et les législatives anticipés car je mets une pièce sur l'éviction de Morin dans les prochains mois...
Source: José Alcala: vernon27journal.typepad.com et paris normandie
photo: crédit perso février 2007
vendredi 19 octobre 2007
Relevé de note
Notre casimir local: Marc Vampa vient de cosigner sa première loi! Il a paraphé en bas d'une page avec tous ses petits camarades du Nouveau centre pour que la loi permette à son parti de pouvoir avoir de l'argent sans avoir a escroquer le contribuable français (enfin pour le faire de manière un peu plus légal).
Voila donc le pantin de Morin qui écrit la première ligne de ses statistiques. N'y voyez aucune participation active de sa part, Marc se balade dans l'Assemblée, se laisse porter par les courants majoritaires sans savoir où ça le mène. Il peut voyager à Paris toutes les semaines gratuitement, se délecte de la beauté des jeunes parisiennes et a déjà sa place au Bourbon, le café le plus prés de la chambre des députés.
Pour ce qui est de la loi a proprement dit, pas besoin d'avoir essuyer ses pantalons sur les bancs d'une fac de droit: un seul article. Autant dire qu'il a bien fallu 15 députés pour l'écrire. Voyez par vous même.
J'en profite pour noter que Vampa à récuperer la tête du groupe d'amitié France Niger présidé jusque là par Morin.
Source: Leroy Morin ; Photo: perso et leroy morin
mardi 16 octobre 2007
Profession Reporter
Cinquième épisode du feuilleton sur les médias brésiliens: J'élargie le sujet restreind de la Tv pour parler du métier de journaliste au Brésil.
"Le journalisme est un metier mortel, on risque sa vie en le pratiquant." La phrase ne vient pas d'un enfant de 15 ans émerveillé par le livre de Christian Chesnot et Georges Malbrunot, mais de Zelia Leal, ancienne journaliste et professeur de journalisme à l'université de Brasilia (UNB)... Alors que plus de la moitié des journalistes dans le monde restent vissés toute la journée sur leur fauteuil à regarder l'activité plus ou moins nerveuse du fil AFP (pratique que je réprouve mais qui est vraie, exemples vécu sur demande), le journalisme n'est pas le métier à risque que certains laissent croire. Une très petite minorité s'aventure dans les zones dangeureuses, le reste pratique son métier comme d'autres sont juges ou professeurs...
Je suis étonné que l'on puisse donné cette vision du journalisme à de futurs professionels. La désilusion risque d'être grande, le jour où ils rentreront sur le marché du travail. Ainsi va le journalisme dans ce pays. On ne fonctionne qu'à grand coup de sensationalisme, d'exclusivité, et d'audience maximum.
Sans entrer trop en profondeur dans le sujet, la sociologie des professions distingue deux type de métiers: les professions et les occupations. La profession est encadrée par des codes stricts de pratique, de diplome. Elle est dirigée par un ordre ou une autre instance dirigeante. En France, les avocats, les médecins, les sages femmes sont des professions. Les occupations regroupent tous les autres corps de métiers qui ne sont pas régulés. Le journalisme est donc une occupation. C'est ce qui permet d'avoir une diversité de parcours, certains ont tout juste le bac et ont profité de l'essor des radios libres, d'autres ont un doctorat. Les styles d'écritures et les pratiques diffèrent. "Unis dans la diversité" comme certains diraient (!).
Au Brésil, le journalisme est une profession. Seul un certain nombre de diplômes des universités sont reconnus et ce dernier est une clef obligatoire pour obtenir le droit de pratiquer. Pour exemple, bien que diplômé de journalisme en France, il me serait impossible de trouver un emploi en tant de journaliste ici.
Cette profession bénéficie d'une sorte de convention collective qui place le salaire minimum à 1000 R$ (400 euros) mais très souvent les salaires sont bien plus élevé. Certains cas sont même hallucinants: un ancien étudiant de l'UNB du genre doué est aujourd'hui, 5 ans après son diplôme doté de la coquette somme de 40 000 R$ par mois (plus de 10 000 euros)... Son employeur est le plus gros magazine du pays: Veja, journal d'information général aux penchants conservateurs et libéraux très accentués. La presse brésilienne est calqué sur son pays: à deux vitesses avec des écarts impressionants. Cet exemple est aussi symptomatique d'une autre réalité des médias brésiliens: une concurence exacerbée qui pousse chaque médias à piquer ce que l'autre a de bien: programmes, rubriques, maquettes, journalistes...
Le journaliste de base n'a pas énormément de pouvoir. Subordoné par une hierarchie impressionante (3 à 4 personne avant le rédacteur en chef), tous ces choix doivent être avalisés par son supérieur. On comprend le poids des dirigeants dans le paysage médiatique brésilien. A la Tv on commence en tant que "editor", on s'applique a réaliser des interviews pour un reporter qui ecrira le commentaire et fera le plateau. Le montage est fait par une autre personne, les deux rédacteurs sont déjà écarté du processus. Aucune coordinatination! Puis le redacteur en chef donne son avis avant la décision tout en sachant que le présentateur et le directeur sont suceptibles de débarquer à tout moment et de retourner ce qui vient d'être fait...
Quand je regarde le journalisme brésilien avec mon regard occidental, j'ai l'impression que l'on marche sur la tête. La France n'est pas ce que l'on fait de mieux mais je me rend compte que le Brésil est très loin derriere.
La mauvaise éducation
Nouveau feuilleton à haut risque: le système d'éducation brésilien. Premier chapitre: l'enseignement primaire.
Tout le système éducatif brésilien est séparé en deux branche: le privé et le public. Le public a une réputation mouvante selon les états. Dans le district fédéral, il se porte plutot bien même si la qualité n'est pas optimale quand on s'aventure dans les villes satellites de Brasilia (= banlieue). Les professeurs ne sont pas payés merveilleusement et la presse se fait les choux gras de chaque cas de violence (la vidéosurveillance dans les ecoles est très à la mode en ce moment). Le privé est très réputé, les enceintes sont plus spacieuses et confortables, les profs vivent bien de leur travail et une compagnie de sécurité est présente à l'entrée de l'établissement pour dissiper tous les cas de violence (les enfants ont tout de même le droit de se bagarrer à la récréation!). Le hic? Le privé se paye et ici c'est plutôt cher. Comptez entre 800 et 1200R$ par mois (270 à 400 euros) pour scolariser votre enfants dans des écoles aux noms réputés. C'est aussi le privé qui trust toute les places dans les universités (explication dans les prochains posts)
Contrairement à la France, la religion n'est pas toujours derriere ces écoles. On a affaire à de vraies entreprises qui vendent de l'enseignement comme d'autres de la vaisselle. Les évangéliques et les catholiques se gardent tout de même une part du gâteau. Ils sont présents dans tous les secteurs de l'économie alors pourquoi délaisseraient ils l'éducation.
Quand on sait qu'un chauffeur de bus ne gagne que 500R$ par mois, on constate qu'une grosse frange de la population n'a pas accès à la meilleure éducation.
Je ne suis qu'à Brasilia, capitale développé où la misère sociale est mise à la marge de la société mais qu'en est il de la société dans les campagnes ou bien dans des villes comme Belem ou Recife beaucoup moins riche que la capitale. Ici la fonction publique dope les entreprises d'éducation privé. Les fonctionnaires ont plus les moyens de mettre leurs enfants dans le privé plutot que les responsables de rayons dans les supermarchés.
A cela s'ajoute les instituts privés qui travaillent en parrallèle de l'école: Aliance Française, Goeth Institut, Casa Thomas Jefferson, Instituto Cervantes... ainsi que toutes les écoles privées qui ne bénéficient pas des aides des gouvernements. Quiquonque veut avoir un niveau de langue acceptable passe par ces centres de langue qui sont très gourmand niveau argent.
Ce système est mauvais. Je suis catégorique pour la simple et bonne raison que 19,5% de la population de plus de 15 ans ne sait ni lire ni écrire. C'est énorme comparé au voisin argentin qui n'a que 4,5% d'analphabètes parmi ses plus de 15 ans.
Il semble que ceux qui optent pour l'option privée en aient pour leur argent (à condition que l'enfant puisse étudier dans un environnement serein et qu'il ne rencontre pas de difficultés trop spécifiques) mais combien coute le droit pour un enfant d'appendre à lire, écrire, compter et pouvoir choisir une voie professionelle épanouissante?
credit photo: association-santavitoria.com
lundi 15 octobre 2007
Tout en image
Quelques jours de silence et je m'en excuse, pour rattraper le temps perdu je viens de mettre en ligne mes premieres photos sur Flikr (dans la colonne des liens ou en cliquant sur le mot)
Comme vous pourrez le constatez, c'est pas les Bermudes. Nous dirons donc que c'est original et représentatif d'une époque.
vendredi 5 octobre 2007
Appel à témoin
J'ai appris aujourd'hui que J.M Le Pen avait obtenu, lors du premier tour des élections de 2002, plus de 500 voix à l'ambassade de Rio de Janeiro. Cela le plaçait en seconde position du scrutin. Comment des gens qui vivent à l'étranger et sont, par conséquent, des étrangers dans le pays où ils résident peuvent voter pour un homme qui a une haine vicérale de l'autre. L'information est encore plus curieuse que le Brésil est un pays de mixité extraordinaire où tout le monde se mélange dans la vie de tous les jours.
Si quelqu'un a un élement de réponse, je suis preneur car pour l'instant tout ceci me laisse dubitatif.
mardi 2 octobre 2007
Vous êtes ici
Second épisode sur la capitale Brésilienne: Brasilia. Je me lance dans un exercice de haute voltige: un Brasilenze néophite explique à d'autres néophites le fonctionnement de la capitale brésilienne.
Niemeyer dans son génie n'a pas cru bon de donner des noms de rues à Brasilia. Ici tout fonctionne en chiffre.
Les routes: La ville peut être divisé selon deux axes: l'eixo monumental et l'eixao (voir ici). L'eixo est l'unique axe vertical de la ville et il la divise du nord au sud. De parts et d'autres, on retrouve les deux ailes de l'avion: Asa Sul et Asa Norte.
Chaque aile est traversé par l'eixao. A l'ouest, on trouve les axes routiers W1, W2, W3, W4. A l'est, le système est identique (L1, L2, L3, L4). Les autres axes routiers ne portent pas de nom.
Les quartiers: Brasilia est divisé en quadra. Chacune d'elle regroupe des habitations (Super Quadra, immeubles tous identiques dont la hauteur varie de 3 à 6 étages) et des commerces qui sont regroupé dans une unique rue, Super Quadra Comercial Local. Les quartiers ont tous un numeros, de X01 à X16. Répartition croissante quand on s'approche des extrémités des ailes. Le chiffre des centaines (de 100 à 900) lui renseigne sur l'emplacement à l'ouest ou à l'est de la ville. Les chiffres paires à l'occident, les impairs à l'orient.
exemple: SQCLS 712 signifie que vous vous trouvez dans un quartier commercial au sud ouest de la ville...
Les commerces: C'est une impression très étrange qui se dégage lorsque l'on observe l'organisation commerciale de la ville. Dans le corps de l'avion on retrouve tous les centres commerciaux (Brasilia a une grande culture des centres commerciaux, un peu comme le modèle américain). On y trouve tout ce que l'on désire et un grand nombre de personne aime y passer leurs week end. Dans les quadra, c'est comme si la loi Le Chapelier (loi qui aboli les corporations de commerçants en 1791) était toujours en vigueur. Par endroit, on retrouve une concentration d'informaticiens, de restaurants ou de magasins de luxe. Pas franchement pratique quand on n'a que ses pieds pour se déplacer...
Dans le corps de l'avion sont concentrés les quelques lieux touristiques interressants, les sièges sociaux des banques, toute l'administration gouvernementale et déléguée ainsi que les hotels de Brasilia.
Les zones résidentielles sont situées de l'autre coté du lac Paranoa (lac artificiel construit en même temps que la ville et situé à l'est de la ville) dans des quartiers nommés Lago Sul et Lago Norte.
Enfin les populations les moins favorisés (désolé pour l'euphemisme) sont regroupées dans les villes satélites tout autour de la capitale. On retrouve aussi bien des favelas que de simples villes de banlieue populaire avec entre deux des condominio: ville fermée pour riches propriétaires fermés du monde (j'y reviendrais prochainement).
Photo: La tour de la télévision que les Brasilenzes aiment appeler "notre petite Tour Eiffel"