mardi 16 octobre 2007
La mauvaise éducation
Nouveau feuilleton à haut risque: le système d'éducation brésilien. Premier chapitre: l'enseignement primaire.
Tout le système éducatif brésilien est séparé en deux branche: le privé et le public. Le public a une réputation mouvante selon les états. Dans le district fédéral, il se porte plutot bien même si la qualité n'est pas optimale quand on s'aventure dans les villes satellites de Brasilia (= banlieue). Les professeurs ne sont pas payés merveilleusement et la presse se fait les choux gras de chaque cas de violence (la vidéosurveillance dans les ecoles est très à la mode en ce moment). Le privé est très réputé, les enceintes sont plus spacieuses et confortables, les profs vivent bien de leur travail et une compagnie de sécurité est présente à l'entrée de l'établissement pour dissiper tous les cas de violence (les enfants ont tout de même le droit de se bagarrer à la récréation!). Le hic? Le privé se paye et ici c'est plutôt cher. Comptez entre 800 et 1200R$ par mois (270 à 400 euros) pour scolariser votre enfants dans des écoles aux noms réputés. C'est aussi le privé qui trust toute les places dans les universités (explication dans les prochains posts)
Contrairement à la France, la religion n'est pas toujours derriere ces écoles. On a affaire à de vraies entreprises qui vendent de l'enseignement comme d'autres de la vaisselle. Les évangéliques et les catholiques se gardent tout de même une part du gâteau. Ils sont présents dans tous les secteurs de l'économie alors pourquoi délaisseraient ils l'éducation.
Quand on sait qu'un chauffeur de bus ne gagne que 500R$ par mois, on constate qu'une grosse frange de la population n'a pas accès à la meilleure éducation.
Je ne suis qu'à Brasilia, capitale développé où la misère sociale est mise à la marge de la société mais qu'en est il de la société dans les campagnes ou bien dans des villes comme Belem ou Recife beaucoup moins riche que la capitale. Ici la fonction publique dope les entreprises d'éducation privé. Les fonctionnaires ont plus les moyens de mettre leurs enfants dans le privé plutot que les responsables de rayons dans les supermarchés.
A cela s'ajoute les instituts privés qui travaillent en parrallèle de l'école: Aliance Française, Goeth Institut, Casa Thomas Jefferson, Instituto Cervantes... ainsi que toutes les écoles privées qui ne bénéficient pas des aides des gouvernements. Quiquonque veut avoir un niveau de langue acceptable passe par ces centres de langue qui sont très gourmand niveau argent.
Ce système est mauvais. Je suis catégorique pour la simple et bonne raison que 19,5% de la population de plus de 15 ans ne sait ni lire ni écrire. C'est énorme comparé au voisin argentin qui n'a que 4,5% d'analphabètes parmi ses plus de 15 ans.
Il semble que ceux qui optent pour l'option privée en aient pour leur argent (à condition que l'enfant puisse étudier dans un environnement serein et qu'il ne rencontre pas de difficultés trop spécifiques) mais combien coute le droit pour un enfant d'appendre à lire, écrire, compter et pouvoir choisir une voie professionelle épanouissante?
credit photo: association-santavitoria.com
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