samedi 14 novembre 2009

Un Brésil arc en ciel


Il est des événements qu'on ne peut manquer sous aucun pretexte quand on a la chance d'être proche du lieu. Le dernier jour au Brésil, attendant un avion sur la plage de Copacabana où il pleuvait abondamment se déroulait la Gay Pride Carioca. Une grande et belle fête.

Ce premier novembre, on a vu "O pais de todos" prendre une teinte arc en ciel pour qu'enfin l'homophobie soit criminaliser comme le mérite toute sorte de discrimination, de ségrégation et de violence ayant pour pretexte la couleur de peau, l'orientation sexuelle ou bien le genre.
Cette manifestation politique et festive faisait échos aux propos honteux du gouverneur du Paraná, Roberto Requiao, qui le 28 octobre dernier, avait fait preuve d'humour relatif en accusant les Gay Pride de favoriser le cancer du sein chez les hommes. Choquant mais prévisible de la part d'un homme qui dirige l'un des états les plus conservateurs du Brésil et qui dénombre 160 homosexuels et travestis assassinés en 15 ans.
Requiao fut l'une des cibles des discours politiques qui inauguraient le défilé. Associations de gays, de lesbiennes, de travestis mais aussi Carlos Minc, ministre de l'environnement ont pris la parole a la tribune pour réafirmer l'égalité des individus quelque soit leurs préférences amoureuses.
Le mouvement LGBT a l'avantage de savoir de revendiquer ses droits en faisant la fête. La gay pride a une forte signification politique mais c'est aussi un rassemblement musical ample qui brasse toute la population pour danser sur des rythmes électroniques. Une longue techno parade qui commence en après midi et se termine bien plus tard dans la nuit.
Sous les fenètres du Copacabana palace, prison en marbre pour millionaires, se répand la joie de vivre et la "perversité" populaire. Le contraste est saisissant entre ces touristes pompeux de caviar et de cigarres qui capturent l'événement depuis les fenètres de leurs cages dans leurs appareils photo miniatures et le bas peuple de la rue, déguisé, fardé, travesti qui danse et se dandine.
Les couples s'embrassent goulument, une telle journée n'est pas digne d'une quelconque retenue sociale. Les travestis passent parmi le cortège, ces hommes au genre confus repoussent les limites du mimétisme féminin. Certains décident de la vivre tout simplement, d'autres montent leur spectacle en haut des chars embrassant la foule d'un regard polisson.
Tout le long du défilé, on ressentait une liberté incroyable comme s'il s'agissait d'une zone à part en dehors de l'oeil inquisituer du Big Brother moraliste. Une leçon de réapropriation de l'espace public qui prenait une signification bien plus politique que le laissait paraitre ses talons hauts pointure 45.

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