Je reprend ici un texte écrit par Parana, grand ami brésilien, étudiant de l'UnB, journaliste et militant au sein du groupe "Brasil e Desenvolvimento", l'une des jeunes voix les plus éclairées de la capitale. Traduit par mes soins, le texte est un manifeste pour une révision complète de la citoyenneté brésilienne pour les institutions publiques mais surtout pour le peuple directement appelant à rompre les barrières mentales qui enferment la pensée brésilienne dans un carcan péjoratif.
Peu de gens débatent du Brésil sans évoquer les éternels clichés: “le pays du futur”, “les deux Brésil”, la diversité culturelle, les merveilles naturelles, les problèmes éternels. Dans ce bazar de préjugés, nous continuons à tisser un pays incrédule, contradictoire par lui-même. « Le peuple qui ne désiste jamais » contre « une bande de fainéant », « le peuple de la foi » contre « le peuple de la fête », « la prochaine grande puissance » contre la maison de maman Joana ».
Un nouveau moment de fête, une nouvelle occasion de nous confronter en tant que brésiliens. Lula [élection présidentielle en 2010 et film à venir sur sa biographie NDT], Jeux Olympiques, Coupe du Monde, fin de la crise, croissance économique, repositionnement diplomatique. Et maintenant ? Nous attacherons nous aux même préjugés pour penser le Brésil ? Se limiter au présent n’est pas une nouveauté au pays du futur. A l’ouest, rien de nouveau. L’Amazonie de nos problèmes ne s’est jamais adapté à l’Arizona de nos solutions. Nous importons des rèegles et nous exportons les bénéfices tout en doutant de nous et en priant pour une solution miraculeuse. Cela doit-il être de la sorte ?
Si penser le futur c’est regarder par soi même, il est temps que nous abandonnions le défaitisme du colonisé, il faut que nous reformions la citoyenneté brésilienne. Loin d’une ode au nationalisme juvénil, d’un Brésil au maillot jaune, nous avons besoin de nous redécouvrir par l’anarchie créatrice, par le syncrétisme insurgé, par l’imagination excentrique. Nous avons besoin, pour parler des caractéristiques brésiliennes, de foi et de persevérance pour affronter nos problèmes ainsi que de style et d’imagination dans la conception de solution innovantes, NOS propres solutions. Nous avons besoin d’une reformulation radicale, d’expérimentalisme institutionnel, et de détachement face au présent.
Prendre notre destin entre nos mains signifie être désobéisant, battre du pied contre la dépolitisation généralisé, lutter contre l’immobilisme social. Pour favoriser le protagonisme populaire, nous comptons sur la politique, une démocratie intense et une planification pour le changement. Les préjugés tel que « aucune solution pour ce pays », ou bien « tous pourris » ne sont rien de plus qu’une brise agréable pour les conservateurs, ils maintiennent les inégalités de toujours et préservent les faux bénéfices.
Beaucoup de choses se sont améliorées lors de ces dix dernières années, c’est vrai. Le pays s’est développé, des richesses ont été réparties, on a gagné en prestige sur la scène internationale. Un consensus s’est construit à propos de minimaux sociaux qui orienteront les politiques à venir – peu de gens s’opposent au fait que le combat contre la faim, l’éducation, ou bien contre les inégalités ne doivent pas être des priorités du gouvernement – mais nous avons besoin de bien plus.
L’éducation doit être transformatrice, qu’elle ne soit pas la négation de notre nature, nous avons besoin d’une redistribution des richesses, d’une égalité en condition, la fin des préjugés, et une vrai justice sociale. Nous avons besoin, avant toute chose, de perdre les vieilles convictions, larguer les amarres du sens commun sans critique. Croire au futur et dans la force d’une nouvelle génération c’est croire en la possibilité d’une nouvelle autoestime et d’une nouvelle citoyenneté brésilienne qui ne pourra être redécouverte qu’à travers la participation de tous et de toutes.
crédit photo perso: avril 2008 UnB
Peu de gens débatent du Brésil sans évoquer les éternels clichés: “le pays du futur”, “les deux Brésil”, la diversité culturelle, les merveilles naturelles, les problèmes éternels. Dans ce bazar de préjugés, nous continuons à tisser un pays incrédule, contradictoire par lui-même. « Le peuple qui ne désiste jamais » contre « une bande de fainéant », « le peuple de la foi » contre « le peuple de la fête », « la prochaine grande puissance » contre la maison de maman Joana ».
Un nouveau moment de fête, une nouvelle occasion de nous confronter en tant que brésiliens. Lula [élection présidentielle en 2010 et film à venir sur sa biographie NDT], Jeux Olympiques, Coupe du Monde, fin de la crise, croissance économique, repositionnement diplomatique. Et maintenant ? Nous attacherons nous aux même préjugés pour penser le Brésil ? Se limiter au présent n’est pas une nouveauté au pays du futur. A l’ouest, rien de nouveau. L’Amazonie de nos problèmes ne s’est jamais adapté à l’Arizona de nos solutions. Nous importons des rèegles et nous exportons les bénéfices tout en doutant de nous et en priant pour une solution miraculeuse. Cela doit-il être de la sorte ?
Si penser le futur c’est regarder par soi même, il est temps que nous abandonnions le défaitisme du colonisé, il faut que nous reformions la citoyenneté brésilienne. Loin d’une ode au nationalisme juvénil, d’un Brésil au maillot jaune, nous avons besoin de nous redécouvrir par l’anarchie créatrice, par le syncrétisme insurgé, par l’imagination excentrique. Nous avons besoin, pour parler des caractéristiques brésiliennes, de foi et de persevérance pour affronter nos problèmes ainsi que de style et d’imagination dans la conception de solution innovantes, NOS propres solutions. Nous avons besoin d’une reformulation radicale, d’expérimentalisme institutionnel, et de détachement face au présent.
Prendre notre destin entre nos mains signifie être désobéisant, battre du pied contre la dépolitisation généralisé, lutter contre l’immobilisme social. Pour favoriser le protagonisme populaire, nous comptons sur la politique, une démocratie intense et une planification pour le changement. Les préjugés tel que « aucune solution pour ce pays », ou bien « tous pourris » ne sont rien de plus qu’une brise agréable pour les conservateurs, ils maintiennent les inégalités de toujours et préservent les faux bénéfices.
Beaucoup de choses se sont améliorées lors de ces dix dernières années, c’est vrai. Le pays s’est développé, des richesses ont été réparties, on a gagné en prestige sur la scène internationale. Un consensus s’est construit à propos de minimaux sociaux qui orienteront les politiques à venir – peu de gens s’opposent au fait que le combat contre la faim, l’éducation, ou bien contre les inégalités ne doivent pas être des priorités du gouvernement – mais nous avons besoin de bien plus.
L’éducation doit être transformatrice, qu’elle ne soit pas la négation de notre nature, nous avons besoin d’une redistribution des richesses, d’une égalité en condition, la fin des préjugés, et une vrai justice sociale. Nous avons besoin, avant toute chose, de perdre les vieilles convictions, larguer les amarres du sens commun sans critique. Croire au futur et dans la force d’une nouvelle génération c’est croire en la possibilité d’une nouvelle autoestime et d’une nouvelle citoyenneté brésilienne qui ne pourra être redécouverte qu’à travers la participation de tous et de toutes.
crédit photo perso: avril 2008 UnB
2 commentaires:
Grande François!
veio e já deixa saudades. É uma honra ver meu texto traduzido e publicado no seu blog. A luta é internacional! hehehe
forte abraço,
Paraná
Nao leio nada de Francês, mas aproveito pra perguntar como está o porrrquinho.
abs,
Márcio
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