Claude Lévi-Strauss, universitaire et anthropologue français a écrit de nombreux ouvrages ayant marqué l'évolution de la pensée en sciences sociales, parmi lesquels: Les structures élémentaires de la parenté (1949), Anthropologie structurale I & II (1958 et 1973), La pensée sauvage (1962), Mythologiques (4 vol.,1964, 1967,1968,1971). Il a plus récemment publié Histoire de Lynx (1991) Regarder, écouter, lire (1993) et Saudades do Brasil (1994).Race et Histoire a été écrit en 1952 à la demande de l’UNESCO qui lui avait demandé de se pencher sur la question du racisme .Il fut accompagné en 1971 de Race et Culture, un second ouvrage sur le même thème. L'auteur y décrit à travers une étude ethnologique et philosophique, l'attitude de l'Homme envers l'étranger tout au long de l'histoire.
L'idée qu'une race est supérieure a été confortée par une thèse scientifique détournée de l'évolutionnisme biologique de Darwin ,l'évolutionnisme social. La sélection naturelle et la loi du plus fort ,qui se sont appliquées très probablement dans le monde animal ,ont été transposées dans le monde humain, pour démontrer la supériorité de la civilisation occidentale vis à vis des civilisations indigènes. Elle les assimilait aux Hommes de Néandertales car ils utilisaient encore des outils taillés dans la pierre et exécutaient toujours des peintures rupestres.
L'occidental aime ainsi retrouver son passé dans les différentes cultures. Certains éléments y sont similaires mais pas tous. Considérer que deux civilisations (l'une actuelle et l'autre disparue) sont identiques, relève du racisme car on trouve l'actuelle arriérée, de plus, cela est démenti par les faits. Lévi-Strauss ajoute à ce sujet qu'« il n'y a pas de peuples enfants tous sont adultes, même ceux qui n'ont pas tenu le journal de leur enfance et de leur adolescence ».
En ce qui concerne la famille et l’harmonisation entre groupes familiaux et sociaux, les Aborigènes ont développé, de façon consciente et réfléchie, un système de règles si complexes que l’on est obligé, pour les comprendre, de faire appel aux formes les plus raffinées des mathématiques modernes. Ils ont découvert que les liens du mariage formaient un canevas et que les autres institutions sociales n’étaient que des broderies. Les relations qui se forment grâce aux inter-mariages peuvent conduire à la formation de larges charnières qui maintiennent et assouplissent l’édifice social. Ils ont inventorié les principales méthodes permettant de les réaliser avec, pour chacune, les avantages et les inconvénients. On peut donc saluer en eux, non seulement, les fondateurs de la sociologie générale mais aussi les précurseurs de la mesure dans les sciences sociales.
En regroupant des éléments de chaque civilisation, l’Homme va de l’avant et progresse. Chaque progrès technique est le résultat d’une coalition de culture. L’unique tare qui puisse affliger un peuple, et l’empêcher de se réaliser pleinement, est d’être seul.
Toutes les cultures ont donc, à un moment ou un autre, apporté quelque chose à une civilisation. Mais chacune n’apporte pas la même chose à deux civilisations distinctes. Cela dépend de ses centres d’intérêts. Autant une civilisation peut apporter beaucoup à une civilisation donnée. Dans ce cas, on parle de culture cumulative : c’est à dire que son développement a un sens pour cette autre civilisation. Elle peut aussi lui sembler stationnaire voire régressive, et donc n’avoir aucun intérêt, si elle ne lui apporte rien qui ne l'intéresse . Cela signifie qu’elle peut se développer mais que sa façon d’évoluer n’a aucun sens pour l’autre.
L’ethnologie aime d’ailleurs voir comment chaque civilisation retient ou exclut les éléments d’une autre civilisation. Elle aime déceler les origines secrètes de chaque option.
Lévi-Strauss pense que la civilisation occidentale est supérieure à toutes les autres car le monde entier lui emprunte ses techniques, son mode de vie, ou ses distractions. Cette adhésion au genre de vie occidentale résulte plus « d’une absence de choix ou une obligation que d’une décision libre comme certains aiment le croire ». Ils ont établi leurs soldats, leurs comptoirs, ou leurs missionnaires. Ils sont intervenus plus ou moins directement dans la vie des indigènes, puis l'ont bouleversée de fond en comble, afin d’instaurer des conditions qui ont engendré l’effondrement des cadres existants sans les remplacer. En l’absence de règles, les peuples se réfugiaient dans les règles occidentales. Cette attitude ne fut pas propre aux occidentaux car toutes les civilisations, depuis la nuit des temps, ont agi de la même façon. Cependant, on peut penser que les occidentaux soient le seul peuple qui ait mis autant d’énergie à s’étendre, ce qui leur a permis de forcer le consentement.
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