lundi 16 novembre 2009

Cesare Batttisti ne retournera pas en Italie


Le Suprême Tribunal Fédéral (STF) Brésilien tergiverse et n'arrive pas à prendre une décision. Le président Toffoli récemment investi du poste refuse de prendre une décision et laisse ses collègues dans un match nul 4/4. Les juges souhaitent déléguer la décision au chef de l'Etat brésilien, Lula, et pendant ce temps Battisti attend...

La décision devait tomber le 14 novembre. Un an après avoir reçu du ministre de la justice brésilien le statut de réfugié politique, le STF devait décider de l'extradition, ou non, de Cesare Battisti. Le vote ne donna rien puisque 4 juges votèrent pour le retour entre les griffes de Berlusconi et son gouvernement fasciste et 4 optèrent pour qu'il puisse rester au Brésil. Le président du STF, Gilmar Mendés, qui possède un vote de minerve ne votera que jeudi. Le ministre, tout juste investi, Toffoli lui ne se prononcera pas. Lula reste le dernier rempart car il peut toujours empécher l'extradition.
La défausse des juges veut faire du cas Battisti un cas diplomatique quand on leur demandait de statuer en fonction de critères juridiques. C'est aujourd'hui à Lula de prendre une décision et cela représente une entrave à la séparation des pouvoirs. L'exécutif ne peut prendre une décision qui relève du pouvoir judiciaire. Le président de la république brésilien est soumis à une pression italienne des plus crapuleuse. Berlusconi promet des millions en investissement contre la tête de Battisti. En cas de désaccord, l'Italie promet un enfer diplomatique sur la scène international avec des sanctions touchant directement au porte-monnaie. Le même chantage dégueulasse exercé sur la France en 2003 et auquel avaient cédé Chirac et Sarkozy.
Et Batisti attend dans la prison de Papuda, à Brasilia. Gabriel Elias, grand ami et membre du groupe Brasil e Desenvolvimento, l'a rencontré la semaine dernière. Battisti n'avait pas encore commencé sa grève de la faim mais son état était déjà critique. Gabriel a rencontré un homme "propre et bien habillé" mais "déprimé" "qui ne réussissait pas à manger ni à dormir, il avait déjà perdu 5 kilos". Les étudiants de l'UnB, le comité du Céara Critica Radical, et son comité de soutien travaillent activement dans les alcôves du pouvoir, dans la rue et à ses cotés en lui rendant visite. Ils tentent de redonner espoir à un homme profondément "abattu" et "anxieux".
Le 14 novembre, Battisti commençait une grêve de la faim totale, ce qu'il refusait jusque là et qu'il décrit comme "un dernier acte de désespoir" et écrivait une lettre à Lula et au peuple brésilien. L'extradition représente "une peine de mort".
"J'ai toujours lutter pour la vie mais s'il faut mourrir, je suis prêt mais ça ne sera pas par les mains de mes tortionaires". Le message est clair, il ne retournera en Italie que dans un cercueil et en finira avant de poser le pied sur sa terre natale. Comme si cette lettre était un testament, il remercie les gens qui l'aident et se mobilisent en son nom, ceux du début ainsi que les derniers arrivés: "qui ont la même importance que ceux qui sont à mes cotés depuis le début". "J'espère que l'héritage de ceux qui sont tombés sur le champ de bataille ne soit pas vain. Nous pouvons perdre une bataille mais je reste convaincu que la victoire de cette guerre est réservé à ceux qui luttent pour la généreuse cause de la justice et de la liberté."

source: passa palavra et Brasil e Desenvolvimento
credit photo: café babel
Modification: 17/11/09 14h07 après les corrections de Joao Telésforo.

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