En traversant le Pérou du Nord au Sud, on rencontre le désert. En bord de mer, les vagues viennent s’échouer sur une côte infertile. Puis venu de nulle part, un oasis apparaît, miracle de l’eau douce qui serpente dans cette étendue hostile.
Lima est la deuxième plus grande ville au monde construite dans le désert après le Caire, mais avant d’arriver à la capitale péruvienne, il faut parcourir plus de 20 heures de bus depuis la frontière équatorienne en plein milieu d’un sable infertile.
Le sable et des arbustes rachitiques à perte de vue tandis que le bus avale les kilomètres. La route suit le même chemin que les lignes à haute tension, seule preuve d’une présence humaine dans ce désert à perte de vue et cordon ombilicale avec la « civilisation ».
Il y eu des habitations dans le passé. Des murs subsistent aux attaques météorologiques et aux pillages. La propagande politique s’est aussi appropriée ces ruines et en a fait l’apologie de candidats passés ou futurs. L’homme n’est pas un animal discret, là où il passe, il laisse sa trace et ses ordures jonchent le bord de la route. Des sacs éventrés dispersent les résidus d’une consommation imparfaite. Les voyageurs des nombreux bus qui traversent ce territoire laissent aussi leur empreinte puisque tout ce qui ne se mange pas passe par la fenêtre. Le plastique ne se dilue pas dans le sable.
A l’approche d’un virage, le sort, ou peut être l’alcool, plante une sépulture en mémoire d’une vie perdue au volant d’une automobile.
Le bus poursuit sa route, Lima n’est qu’une étape pour personnes en manque de l’oncle Sam. L’itinéraire indique Aréquipa. En rejoignant la « cité blanche », dans la « valle de los Majes », on traverse une oasis. Sans prévenir, le sable laisse pousser quelques brins d’herbes, puis des arbres aux feuilles vertes. Le village n’est plus très loin. La ferme est entourée de sa parcelle de terre. Ce n’est qu’ensuite que l’on découvre cette rivière qui irrigue toute la vallée et rend la terre si productive. Les canaux ancestraux des indiens Nasca servent encore et toujours pour l’agriculture. On cultive le maïs.
Un canal plus moderne longe la route panaméricaine. Il garde les stigmates revendicatives d’un mouvement social qui en 2003 à pousser les ouvriers à se mettre en grève illimitée pour une revalorisation des salaires.
Les grévistes travaillent dans une autre oasis qui apparaît quelques kilomètres plus loin. Aucun cours d’eau pour l’irriguer mais un réseau de tuyaux arroseurs qui dispersent l’eau dans les airs lorsque le soleil monte dans le ciel. Système automatisé mis en place par une multi nationale agro industrielle. Les limites de la propriété privée sont bien gardées par force de barbelé et de haies. On invite l’inconnu à rebrousser chemin sous peine de tir. Les ouvriers cultivent tomates, oignons, paprika, maïs. Le patron fait beaucoup d’argent mais ne connaît pas la répartition des profits.
credit photo: J.S.N
vendredi 31 juillet 2009
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire