Depuis sa première élection en 2006, Rafael Correa profite d’une vague de consensus qui jusque là l’avait porté dans tous ses projets de réformes. En 2007, la nouvelle constitution fut votée majoritairement par referendum, et sa réélection au premier tour des présidentielles cette année fut une nouvelle preuve de sa popularité. Cette réélection fut aussi les prémices de la contestation.
La révolution bolivarienne comme la conçoivent Chavez, Correa et Morales se construit avec les mouvements sociaux et une base populaire élargie. Evo Morales en Bolivie est arrivé au pouvoir grâce aux mouvements indigènes, aux syndicats et aux associations de producteurs de coca. Correa a fait de même dans son pays en utilisant les luttes ouvrières comme un tremplin.
En Equateur, le mouvement indigène a toujours soutenu le président en revendiquant son indépendance. Pachakutik, le principal parti indien fait partie de l’alliance gouvernementale mais ses représentants ainsi que ses électeurs font toujours valoir leur liberté de parole en distinguant politique nationale et gouvernance locale.
Chez les syndicats, les professeurs sont rentrés en conflit avec le gouvernement peu de temps après le 26 avril. La volonté présidentielle d’évaluer les compétences des maîtres n’est pas bien passée auprès des principaux concernés. Il s’agit d’une évaluation couperet qui implique une expulsion au cas où le professeur n’obtiendrait pas la moyenne. La mesure est radicale. Elle a le mérite de ne pas se montrer complaisante à quelques semaines de la déclaration officielle « Equateur, territoire libre de l’analphabétisme » tout en poursuivant la « révolution » au sein de l’Education Nationale, l’un des principaux objectifs du gouvernement de Correa. L’UNE, principal syndicat de professeur, s’est immédiatement opposé à cette décision qui relevait de « l’arbitraire » selon elle. Dans toutes les capitales provinciales, le syndicat a organisé des manifestations amplement suivies pour encourager l’évaluation de leur travail mais aussi la formation continue en cas d’échec. Le gouvernement a fait la sourde oreille et les premières épreuves ont eu lieu sur
credit photo: el telegrafo, juin 2009
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