Guano tient son nom de la rivière qui la traverse. Ce cours d’eau, qui prend sa source à deux kilomètres en amont dans une nappe phréatique, alimente toute la ville en eau. Foyers, industries, municipalité, tout le monde pompe.
Une simple adjonction de chlore et l’eau sort du robinet. Bien sûr, elle n’est pas potable. L’eau minérale est indispensable mais cela n’empêche pas les enfants de l’école de Tungahuan de boire à même le tuyau du robinet public. Il y sort un liquide opaque marron que les élèves ingurgitent sans sourciller ignorant les précautions des adultes.
Guano est une ville d’artisanat, on y trouve des tanneries et des teintureries qui fournissent les cordonniers et les tisseurs. Situées sur les berges, les manufactures se servent sans contrôle puis recrachent le tout sans filtration. Les pigments ressortent tel quel et en fonction des commandes, on voit une eau rouge, bleue, verte se mélanger au cours d’eau. Plusieurs études ont déjà été menées, des diagnostiques ont été apportés mais rien n’a été fait. Il en est de même pour les égouts de cette ville de 10 000 habitants qui ne subissent aucun traitement et que l’on rejette sans vergogne dans la rivière. Sur plusieurs kilomètres, il se dégage une odeur pestilentielle d’eau usée. Un parfum âcre qui attaque les narines et qui retourne l’estomac.
En Equateur, la machine à laver est un luxe que peu de personnes peuvent se payer, on lave les vêtements à la main. Quand on le peut, on le fait à domicile mais le réseau d’eau courante ne parvient pas à tous les foyers. Dans ce cas, les mères de famille amènent une semaine de linge sale à la rivière et frottent énergiquement le savon sur les tâches de terre et de graisse et rince le tout dans le lit. L’eau est blanchie par la lessive. Cela n’effraie pas la marmaille qui se baigne dans les bassins entre les bulles de savon.
Un peu plus loin, la ville perd de sa densité, la rivière sillonne entre les pâturages. L’eau brille des résidus huileux qui se concentrent à la surface. Le liquide penche entre le vert et le bleu. Les berges sont salies de marques de rouille. Métaux, plastiques, produits toxiques, déchets organiques on balance absolument tout dans le Guano. On remarque que la rivière est10 centimètres en dessous du lit qu’elle a tracé dans le passé. L’usage immodéré l’assèche.
Les vaches et les ânes paîtrent tranquillement, s’empoisonnant lentement. A la fin de la chaîne alimentaire, les métaux lourds se retrouvent dans la nourriture et par conséquents dans le sang humain. L’agriculture biologique qui est ancestral ici, n’est plus possible. On a recours à des produits phytosanitaires pour préserver les cultures avec toute la dépendance aux industriels que cela implique.
Les déchets produits par la ville sont soumis à la même attention que la rivière. On les accumule dans des décharges au grand air quand les éboueurs ne vident pas directement les poubelles dans la rivière. Un projet de route extérieur au centre ville est en marche. Il va falloir combler50 mètres de dénivelée pour la mettre à niveau. Pour cela, on accumule depuis plusieurs mois les résidus de constructions et les poubelles. Un amoncellement polluant et précaire non stabilisé sur lequel on coulera le bitume et que la pluie risque d’écrouler d’ici quelques années.
Confronté à une catastrophe écologique : l’effroi.
crédit photo: perso
Une simple adjonction de chlore et l’eau sort du robinet. Bien sûr, elle n’est pas potable. L’eau minérale est indispensable mais cela n’empêche pas les enfants de l’école de Tungahuan de boire à même le tuyau du robinet public. Il y sort un liquide opaque marron que les élèves ingurgitent sans sourciller ignorant les précautions des adultes.
Guano est une ville d’artisanat, on y trouve des tanneries et des teintureries qui fournissent les cordonniers et les tisseurs. Situées sur les berges, les manufactures se servent sans contrôle puis recrachent le tout sans filtration. Les pigments ressortent tel quel et en fonction des commandes, on voit une eau rouge, bleue, verte se mélanger au cours d’eau. Plusieurs études ont déjà été menées, des diagnostiques ont été apportés mais rien n’a été fait. Il en est de même pour les égouts de cette ville de 10 000 habitants qui ne subissent aucun traitement et que l’on rejette sans vergogne dans la rivière. Sur plusieurs kilomètres, il se dégage une odeur pestilentielle d’eau usée. Un parfum âcre qui attaque les narines et qui retourne l’estomac.
En Equateur, la machine à laver est un luxe que peu de personnes peuvent se payer, on lave les vêtements à la main. Quand on le peut, on le fait à domicile mais le réseau d’eau courante ne parvient pas à tous les foyers. Dans ce cas, les mères de famille amènent une semaine de linge sale à la rivière et frottent énergiquement le savon sur les tâches de terre et de graisse et rince le tout dans le lit. L’eau est blanchie par la lessive. Cela n’effraie pas la marmaille qui se baigne dans les bassins entre les bulles de savon.
Un peu plus loin, la ville perd de sa densité, la rivière sillonne entre les pâturages. L’eau brille des résidus huileux qui se concentrent à la surface. Le liquide penche entre le vert et le bleu. Les berges sont salies de marques de rouille. Métaux, plastiques, produits toxiques, déchets organiques on balance absolument tout dans le Guano. On remarque que la rivière est
Les vaches et les ânes paîtrent tranquillement, s’empoisonnant lentement. A la fin de la chaîne alimentaire, les métaux lourds se retrouvent dans la nourriture et par conséquents dans le sang humain. L’agriculture biologique qui est ancestral ici, n’est plus possible. On a recours à des produits phytosanitaires pour préserver les cultures avec toute la dépendance aux industriels que cela implique.
Les déchets produits par la ville sont soumis à la même attention que la rivière. On les accumule dans des décharges au grand air quand les éboueurs ne vident pas directement les poubelles dans la rivière. Un projet de route extérieur au centre ville est en marche. Il va falloir combler
Confronté à une catastrophe écologique : l’effroi.
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