vendredi 27 mars 2009

Où est donc la loi d'Hypocrate?


Une nouvelle preuve que religion et santé font mauvais ménage.

Un examen gynécologique. Une jeune femme se rend à l'hôpital pour effectuer une biopsie. Alors que le médecin est en train de l'examiner, il lâche cette phrase.
C'est par l'où on pèche que l'on paye."
Autrement dit, pauvre pécheresse tu t'es perdu dans des plaisirs de chair que dieu interdit, tu récoltes la monnaie de ta pièce.


No comment

crédit photo: perso 2007 brasilia

mercredi 25 mars 2009

Semez à tout vent!


Le chef inconscient et génocidaire de l'église catholique, se répand dans les médias comme du cyanure dans de l'eau potable malheureusement certains sont tellement hypnotisés par la croix qu'il porte autour du cou, qu'ils appliquent à la lettre toutes ces recommandation débiles. La preuve sur le terrain.

Après le tollé qui suivi la connerie papale, le Vatican tente une mise au point subtile. Le Figaro (la propagande gouvernementale apporte parfois son lot d'information intéressante) reprend une information publiée dans l'Osservatore Romano à propos d'une expérience ougandaise. Et le journal de citer l'expérience soutenue par le gouvernement. La campagne dites «ABC», a été lancé pour lutter sontre le sida : "«A» comme abstinence, «B» comme fidélité (be faithful), «C» comme préservatif (condom)."
L'Ouganda n'est pas le seul à promouvoir les relations amoureuses et la lutte contre le sida de cette manière. Il y a peu l'école polytecnique de Riobamba a publiée un document d'information sur le syndrome d'imuno déficience acquise et les relations de couple. La méthode utilisée est celle prescrite par l'église. "Soyez prudes, au cas où une seule partenaire, et si votre coeur venait à chanceler et que le diable vous ouvrait ses bras alors, et ceci est l'ultime recours, vous pouvez utiliser un préservatif."
Un fascicule totalement en décalage avec la pensée de la génération 20-30 ans qui cotoient l'université. La culture machiste de l'Equateur incite à aller voir ailleurs et l'université publique, la bouche en coeur, reprend la très sainte parole... «L'abstinence annule le risque pour les cas de transmissions sexuelles. La fidélité dans les rapports sexuels réduit le risque. L'usage du préservatif réduit le risque mais ne l'élimine pas.»

Bien sûr sur la plaquette d'information, on voit des photos de jeunes des deux sexes heureux de leur vie vertueuse. Hommes et femmes se prennent dans les bras. Pas un-e seul-e homo, dieu interdit formelement ce genre de fornication diabolique, alors que c'est un phénomène de société qui concerne tout le monde et principalement cette génération. On limite strictement la relation de couple à un rapport homme/femme.
Une fois de plus, la religion démontre son influence néfaste sur le monde.

credit photo: aujourd'hui l'Inde

mardi 24 mars 2009

Election Equateur 2009: Election: piège ...

Depuis le mardi 11 et jusqu'au 26 avril, l'Equateur est en campagne électorale. Présidentielle, provinciales et municipales sont à l'ordre du jour et les candidats se démènent comme des loups pour convaincre au delà de leur gueule d'ange.

Deux heures du matin, un jour de semaine à Guano, ceux qui ne l'ont pas encore fait se glissent dans les bras de Morphée. Une voiture traverse la ville, la musique à fond: "Votez pour Alarcon, Alarcon, Alarcon. Guano mérite le changement." Le candidat de la izquierda democratica n'épargne rien à ses possibles futurs électeurs. On se croirait revenu en 74 avec les chansons délicieuses de Giscard, Barre et cie. De même pour le candidat du Prian (parti nauséabond de l'homme le plus riche du pays Alvaro Noboa), qui depuis sa maison en plein centre de la ville passe en boucle depuis plus d'une semaine une chanson de 45 secondes de 8h du matin à 22h. L'ancien président et colonel Lucio Gutierrez ( responsable de la dollarisation et de la crise qui s'en est suivi) n'est pas en reste puisque un bus à son éffigie et à son poulain pour la mairie de Guano est stationé exactement là où les bus de Riobamba font étape. Sa petite musique joue des coudes avec celles des autres candidats (6 au total pour Guano) pour se faire entendre.
La clef du succès réside dans la présence. Ici on ne parle pas politique, ni débat, encore moins d'idées. Il faut se faire voir et être vu. La nuit tombée, les militants se mettent en action. Peinture, fresques, drapeaux, pancartes démesurées, la ville, le matin venu, est redécorée à l'effigie du candidat qui aura fourni le plus d'effort.
Certains citoyens prêtent leurs murs pour les pancartes car ici pas d'affichage officielle. Chaque candidat comme conseiller municipal a le droit à 8000 dollars pour en mettre plein la vue au citoyen. On aide l'ami de l'ami de l'ami pour qu'il accède au pouvoir. Légalement et officiellement, ces actions sont purement généreuse et on ne traite jamais d'argent entre gens éduqués mais cet homme qui a Guano à déposer les pancartes pour cinq partis différents sur un coin de sa maison doit avoir beaucoup d'amis ou bien des idées politiques des plus contradictoires.
On organise quand même quelques meetings, c'est une preuve que le candidat peut mobilisé autour de lui. Un bon test pour soi même et une démonstration pour les adversaires. On balance trois promesses dont personne ne se fait l'illusion qu'elles seront tenues puis on déclare et on répète son amour pour la ville, la province et son pays. On dit aux gens qu'ils sont beaux, qu'ils méritent autre chose que l'incompétent qui est actuellement en place (quand même sa femme le dit, c'est que ça doit être vrai). Quelques applaudissements, une paire de slogans et l'affaire est dans le sac.
Lorsque Oswaldo Estrada, l'incompétent au pouvoir, organise des réunions dans le canton, il invite la présidente du village, la présidente des parents d'élève, une représentante de la jeunesse. Chacune lui apporte son soutien et il sourit mais lorsque ces dernières demande l'installation d'un centre de santé, il a déjà tourné la tête, discute avec son voisin ou bien regarde sa montre. Tout se finit dans la joie et la bonne humeur, en chanson et un verre de liqueur à la main ( qui à la fin de la soirée se termine en ivresse généralisée).

Le 26 avril, les équatoriens devront choisir entre des incompétents au pouvoir et au bilan vierge et des démagogues souriant qui n'en feront pas plus. Et le principe du vote obligatoire ne leur donne même pas le choix de nier cette mascarade. Il faut opiner du chef bien gentiment et laisser la démocratie agir pour son bien.


photo: vérités graphique de mai 68

vendredi 20 mars 2009

Z: dans votre boite au lettre contre la désinformation

Ça fait plaisir de le voir sortir, depuis le temps que la rumeur circulait. Z est sorti, un nouvel acte de résistance contre les autoroutes mensongères de l'information. Un autre regard, une alternative ou bien seulement un bout de papier à feuilleter et lire pour se coucher un peu moins bête que la veille. Je reprend le texte de présentation.

Z roule

Nous croyons que s’immerger dans le cours des événements permet de mieux les raconter.
Pour chaque numéro, nous quittons le bureau de Montreuil pendant quelques semaines. Certains d’entre nous partent à bord de Gigi, ce camion-tiroir, qui se fait doubler par les mobylettes. Il est notre rédaction mobile.
Pour ce premier numéro, nous nous sommes installés dans le Tarn, chez des paysans.

Z lutte

Z n’est l’organe d’aucun parti, ni le reflet d’un engagement monolithique. Refusant les étiquettes, nous assumons nos prises de position qui, au-delà de ce journal, peuvent nous impliquer dans divers combats.
Tâchant au mieux d’expliquer nos contradictions, nous ne croyons pas à la neutralité affichée par la plupart des médias.

Z relie

En lançant ce nouveau journal, nous tentons de montrer les pistes empruntées ici et là pour ceux qui se demandent comment agir chez eux. Il pourrait servir d’outil de liaison et de réflexion à des expériences qui se nourriraient les unes des autres.
Dans notre camion, nous transportons un infokiosque (une bibliothèque de revues et de textes théoriques et pratiques). Il est mis à la disposition de tous ceux qui le croisent au cours de notre itinérance.
Avec les personnes qui nous accueillent, nous organisons des réunions publiques, participons à des luttes et des chantiers locaux.

Z tourne

Il n’y a pas de hiérarchie ni de spécialisation au sein de la rédaction et chacun s’efforce de transmettre ce qu’il sait déjà faire.
Les décisions, relectures et engueulades sont collectives. La plupart des contributions est réflechie en commun. Par conséquent, l’ours est notre signature.

Z prend le temps

En bon canard-tortue, ce journal ne se presse pas. La lenteur est une idée qui nous plaît bien, un coin c’est tout.
Peu attirés par les excitations médiatiques habituelles, nous prenons le temps d’échapper à l’actualité, à 50 km/h sur les routes départementales, loin des autoroutes de l’information.
Z est donc un journal à géométrie variable  : selon les rencontres, les moyens, les soutiens, il aura un nombre de pages différent à chaque numéro.

Z galère

Z est un journal pour l’instant trisannuel et sans la moindre ambition lucrative.
Une quinzaine de personnes non rémunérées ont collaboré à ce premier numéro depuis Montreuil, Nantes ou Troyes.
Si nous arrivons à récupérer suffisamment d’argent de la vente du premier numéro pour mettre de l’essence dans le camion, ce sera déjà bien.

Z invite

L’ensemble des lecteurs peut contribuer à le rendre plus varié, plus beau, plus lisible, plus créateur.
N’hésitez pas à nous proposer vos articles, remarques, photos, illustrations, polices de caractère, croquis, etc.

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mardi 17 mars 2009

American dream?

Chunchi est un chef lieu de canton de 3 500 habitants au sud de la province du Chimborazo. A 4 heures de Cuenca et 3h30 de Riobamba, il n'existe pas de véritables débouchés économique pour les habitants. La seule solution est fuir.

Laura a 13 ans, c'est une pré adolescente équatorienne qui marche de par les rues de Chunchi en accompagnant ses frères et soeurs plus jeunes là où ils déambulent. Sa petite casquette bleue est repérable rapidement, elle constraste avec les chapeaux traditionnels des quetchua qui sont taillés dans le cuir noir. Alors qu'elle étudie encore au collège, Laura doit s'occuper de ses cinq frères et soeurs. Elle prépare à manger, leur fournit ce dont ils ont besoin, soigne les douleurs de corps et de coeur. Elle vit seule avec sa grand mère que l'âge a fatigué Ses parents sont partis vivre le "rêve américain" dans le New Jersey. Une idée pour échapper à la torpeur andine qui règne à Chunchi.
L'avenir économique d'un couple est particulièrement bouché dans ce chef lieu de canton situé dans la pointe Sud du Chimborazo. Pas de tourisme et pas d'activité économique prédominante. L'agriculture paysanne pour seule et unique ressource. Tout le monde ne peut devenir paysans, les autres fuient vers des pelouses supposées plus vertes.
L'El Dorado local s'appelle New Jersey, en particulier Newark. Là, on trouve plus de Chunchiño que à Chunchi même. Une colonie d'imigrants légaux ou non se sont installés à la frontière de l'état de New York.
Pour arriver jusqu'ici, deux solutions s'offrent aux candidats à la migration. L'illégalité via le Mexique et sa frontière meurtrière ou trouver une âme charitable qui se laissera soudoyer pour un mariage fictif. Cette méthode est appelé celle du coyote. Le gouvernement équatorien tente de lutter contre ce phénomène sans grands succès. Cependant une prise de conscience s'opère chez quelques équatorien. Il est de notoriété publique que le rêve américain est de plus en plus dur à toucher du doigt. Réduits à l'esclavage, salaire précaire, vie stressante, mal du pays pour ces raisons et bien d'autres certains reviennent à Chunchi. Leur présence fait réfléchir les postulants et certains préfèrent renoncer.
En attendant le retour hypothétique de ses parents, Laura s'occupe du foyer avec les quelques dollars qu'ont lui envoient. Pas toujours suffisant pour manger à sa faim.

Le passé et le présent en vidéo

Brésil puis Equateur. De petits bouts de vidéos sur ces expériences passées et présentes, histoire d'élargir ses horizons culturels.



Retour en arrière avec la publication à partir de Dailymotion, d'extraits vidéos d'une pièce de théâtre nordestino, vu lors du festival de culture populaire 2007 qui avait lieu sur l'esplanade des Trois pouvoirs à Brasilia en octobre 2007. Quatre extraits sont pour l'instant en ligne.

Dans les jours qui viennent une série de vidéos réalisés à Palora, dans la forêt amazonienne équatorienne vont être mis en ligne. L'une d'elle est déja disponible. Il s'agit d'un guide shuar qui explique (en espagnol) certains éléments de la faune et de la flore silvestre.

Modification 17/03: Après ajout, on peut voir trois nouvelles vidéos filmées en Amazonie. La première grave la traversée du Rio Pastaza, frontière naturelle entre la province du Pastaza et celle de Morona Santiago. La seconde est un extrait du discours de bienvenue (en Shuar) du patriarche de la communauté indigène de Chinimpi. La troisième est un petit bout de chemin dans la forêt.

Bon visionage

lundi 16 mars 2009

Hommage à Alain Bashung

Alain Bashung Live 2003 au Bataclan Faites monter
Vidéo envoyée par LoscarZik

Hommage à ce monsieur, musicien hors pair et bête de scène.
Je l'avais rencontré en 2005 lors du rock dans tous ses états à Evreux. Une très grosse claque pas du tout prévue.

Tournée des Grands Espaces 2003 Bataclan
"Faites Monter"
Album "L'imprudence"

samedi 14 mars 2009

Nous sommes des millions, ils font de nous des pirates


Alors que le gouvernement français tente de faire passer la loi sur les libertés numériques dite loi HADOPI issue du rapport Olivennes, ancien directeur de la Fnac. Je relais l'appel du réseau des pirates "Ils font de nous des pirates".

L'interet de cette loi ne se trouve pas seulement dans le fait que l'éxecutif souhaite interdire et supprimer le téléchargement de fichiers protégés par des copyrights mais dans la manière dont ils ont organisé le repérage des "pirates". Des sociétés privés vont être employées pour détecter les adresses IP qui téléchargent illégalement. Action pour le moment dans les prérogatives de la police. Ces entreprises envoieront ces données aux fournisseurs d'accès en contournant l'institution judiciaire qui couperont la connexion internet et provoqueront une mort sociale de l'internaute. L'Etat transmet l'exécution pratique de pouvoirs de police ou de caractère judiciaire à des acteurs privés. Contre la création de milices répréssives et d'organisation punitive privées, Réaction à Show soutient le réseau des pirates.


Nous sommes des millions, ils font de nous des pirates.

Je prends le parti des pirates.
Ils sont, nous sommes, des millions, en France, chaque jour à échanger des oeuvres: des tubes, des films à la mode, mais aussi des films et des disques rares, introuvables, des œuvres oubliées ou «tombées» dans le domaine public.

Ces pratiques sont là pour durer. Elles sont inscrites dans la révolution numérique.
Les tentatives d'interdire les échanges sur Internet - par l'intimidation ou par le filtrage - sont vaines.
Leur coût en termes de libertés publiques est inacceptable.
Cantonnées dans la clandestinité, ces pratiques de partage ne donnent pas, il est vrai, le meilleur d'elles-mêmes.
C'est au grand jour qu'elles révéleront toutes leurs potentialités.

Il est grand temps de reconnaître ces pratiques. De cesser cette guerre contre le public et la jeunesse.
En attendant ce jour, je prends le parti des pirates.

Je déclare que je suis l’un d’entre-eux.
Je déclare avoir consommé, remixé ou diffusé des œuvres culturelles.
Alors, pour eux je suis un pirate.




credit photo: pc world.fr

vendredi 13 mars 2009

Pour de nouvelles chiennes de garde


La situation des femmes en Equateur n'est pas des plus réjouissantes. Dans une société machiste, elles ont beaucoup de mal a trouvé leur place et à se faire respecter.

Jeudi, une réunion d'urgence dans les locaux d'une association de Guano, Fabian est confronté à 5 personnes pour s'être laisser emporter à quelques blagues douteuses et des gestes dépassant le cadre professionnel avec une jeune volontaire espagnole. Alors que on lui sert un serment ferme contre toute récidive sous peine de licenciement, le bonhomme garde le sourire. Il nie les faits puis les reconnait en les minimisants ou en reportant la faute sur la jeune hispanique. Le cas n'est pas unique, le machisme en Equateur est généralisé. Les femmes sont victimes tous les jours de l'attitude d'hommes ancrés dans leur canapé et dans leurs préjugés sexistes. La plupart se taisent, quand on ne les faits pas taire. La mise au point raconté si dessus est exceptionnelle et émane surement de l'état d'esprit européen.
La société équatorienne est une société profondemment marqué par l'Eglise catholique et l'emprise patriarcale. A double raison, la femme est traité comme une paria. Pourvu que le linge soit propre, le repas prèt à l'heure et les enfants disciplinés, on lui accordera le droit de se rendre a l'église seule pour qu'elle implore le tout puissant d'avoir une vie plus tranquille dans l'au delà. Les cas de jeunes filles violées passés sous silence sont légions. Pour, qu'elles gardent leur langue dans leur poche, on les envoie en confession où un éclesiastique lui fera comprendre selon la méthode Couet que tout cela est de sa faute et que le seigneur le punit pour tous les péchés de Eve. "Le christ a souffert pour nous sur la croix, nous devons accepter de souffrir comme lui pour pouvoir frapper à la porte de saint Pierre."
Entre 18 et 20 ans, les jeunes filles célibataires disparaissent de la circulation. Toutes sont mariées et rapidement, elles entament une grossesse trop souvent prématurée. Les préjugés religieux interdisent le recours à la contraception, même si celle ci est légale. L'avortement est bien entendu interdit. L'homme n'a pas toujours la descence de rester au foyer. Myriam professeur célibataire de 24 ans a déjà une fille de 7 ans.
Les familles sont encore nombreuses. Le plus souvent, elles ont entre 5 et 7 enfants. Pas toujours un bonheur, qui plus est quand être enceinte se dit "embarazada" en castillan. Paradoxe linguistique qui offre l'expression "dar la luz" (donner la lumière) pour le verbe accoucher.
Les indiens Shuars d'Amazonie ont recours à la nature pour endiguer les naissances. Pas encore contaminés par la pharmacopée occidentale, ils se soignent via les plantes de la forêt. Pour stopper le cycle menstruel, elles avalent une plante qui met fin pendant plusieurs mois aux règles. Les ovaires sont mis hors service le temps que l'effet prenne fin. Cela peut prendre plusieurs semaines avant que les hormonnes ne refonctionnent réellement.
Quelques groupes féministes militants et enragés sont aujourd'hui présent dans le pays et se battent pour une rélle égalité des sexes et contre le machisme. Mais encore aujourd'hui, c'est la loi du silence qui règne de la cuisine au commisariat en passant par la chambre et le confessionnal.


crédit photo: blabla de zinc, chimulus.

vendredi 6 mars 2009

Vivez une catastrophe écologique en direct

Réalisant un documentaire sur la pollution à Guano, je livre mes premières observations après un premier repérage. Ces conclusions pourront être complétées ou bien modifiées au fil de l’enquête.

Guano tient son nom de la rivière qui la traverse. Ce cours d’eau, qui prend sa source à deux kilomètres en amont dans une nappe phréatique, alimente toute la ville en eau. Foyers, industries, municipalité, tout le monde pompe.
Une simple adjonction de chlore et l’eau sort du robinet. Bien sûr, elle n’est pas potable. L’eau minérale est indispensable mais cela n’empêche pas les enfants de l’école de Tungahuan de boire à même le tuyau du robinet public. Il y sort un liquide opaque marron que les élèves ingurgitent sans sourciller ignorant les précautions des adultes.
Guano est une ville d’artisanat, on y trouve des tanneries et des teintureries qui fournissent les cordonniers et les tisseurs. Situées sur les berges, les manufactures se servent sans contrôle puis recrachent le tout sans filtration. Les pigments ressortent tel quel et en fonction des commandes, on voit une eau rouge, bleue, verte se mélanger au cours d’eau. Plusieurs études ont déjà été menées, des diagnostiques ont été apportés mais rien n’a été fait. Il en est de même pour les égouts de cette ville de 10 000 habitants qui ne subissent aucun traitement et que l’on rejette sans vergogne dans la rivière. Sur plusieurs kilomètres, il se dégage une odeur pestilentielle d’eau usée. Un parfum âcre qui attaque les narines et qui retourne l’estomac.

En Equateur, la machine à laver est un luxe que peu de personnes peuvent se payer, on lave les vêtements à la main. Quand on le peut, on le fait à domicile mais le réseau d’eau courante ne parvient pas à tous les foyers. Dans ce cas, les mères de famille amènent une semaine de linge sale à la rivière et frottent énergiquement le savon sur les tâches de terre et de graisse et rince le tout dans le lit. L’eau est blanchie par la lessive. Cela n’effraie pas la marmaille qui se baigne dans les bassins entre les bulles de savon.
Un peu plus loin, la ville perd de sa densité, la rivière sillonne entre les pâturages. L’eau brille des résidus huileux qui se concentrent à la surface. Le liquide penche entre le vert et le bleu. Les berges sont salies de marques de rouille. Métaux, plastiques, produits toxiques, déchets organiques on balance absolument tout dans le Guano. On remarque que la rivière est 10 centimètres en dessous du lit qu’elle a tracé dans le passé. L’usage immodéré l’assèche.
Les vaches et les ânes paîtrent tranquillement, s’empoisonnant lentement. A la fin de la chaîne alimentaire, les métaux lourds se retrouvent dans la nourriture et par conséquents dans le sang humain. L’agriculture biologique qui est ancestral ici, n’est plus possible. On a recours à des produits phytosanitaires pour préserver les cultures avec toute la dépendance aux industriels que cela implique.

Les déchets produits par la ville sont soumis à la même attention que la rivière. On les accumule dans des décharges au grand air quand les éboueurs ne vident pas directement les poubelles dans la rivière. Un projet de route extérieur au centre ville est en marche. Il va falloir combler 50 mètres de dénivelée pour la mettre à niveau. Pour cela, on accumule depuis plusieurs mois les résidus de constructions et les poubelles. Un amoncellement polluant et précaire non stabilisé sur lequel on coulera le bitume et que la pluie risque d’écrouler d’ici quelques années.
Confronté à une catastrophe écologique : l’effroi.


crédit photo: perso