lundi 24 novembre 2008

Internet au service de la lutte

Le lundi 17, la région Ile de France organisait, à la cité des sciences et de l'industrie de la Villette, un colloque portant sur le thème Démocratie en réseaux (comptes rendus et contributions sur le site Internet grâce au wiki). Une journée de discussion pour évoquer la participation associative et militante et leurs transformations liées au développement d'Internet.
Ce premier article revient sur le militantisme à l'heure des nouvelles technologies de l'information et de la communication.


Pendant très longtemps le militantisme s'est cantonné à des domaines d'expression limités. Syndicats, Partis politique et associations communiquaient par voie orale (discussions, manifestations), ou par support papier (tracts, journaux, lettres). Si ces moyens de communication ne sont pas obsolètes, loin de là; la venue d'Internet a boulversé une partie des comportements. On ne milite plus de la même manière tant sur le plan idéologique que technologique.
Valérie Peugeot (VECAM) constate une modification des logiques militantes: "la logique collective a été dépassée par la logique coopérative." Christophe Aguiton (Paris I et France Telecom) observe une "individualisation des comportements militants qui passe par Internet". L'exposition de soi (via les réseaux sociaux, les blogs...) sur Internet débouche sur des possibilités de conversations qui peuvent aboutir à des actions de groupe.
Ainsi depuis 2005, une partie du débat public ainsi que des mobilisations ont migré vers la toile. Face au "ouiisme" des médias lors de la campagne pour le referundum pour le traité de constitution européenne, les opposants ont trouvé sur le web un espace d'expression. Depuis, on a constaté que le collectif "Sauvons la recherche", ou bien la lutte anti Edvige s'est structuré via le web. Denis Pansu (Port Parrallèle) observe un "contournement des institutions politiques, publiques et médiatiques" afin d'accéder à une prise de parole médiatique. Internet devient un outil d'organisation dans le but de rencontre réelles et d'actions. L'animateur de réseaux note, dans le même temps, que la frontière entre partisan et militant s'estompe, l'individu envisage son engagement à la carte.

Claire Villiers (vice présidente du conseil régional d'Ile de France chargée de la démocratie régionale et de la vie associative) estime que ces modifications issues de la mutualisation des moyens numériques peuvent "renforcer l'action démocratique". En échos, les organisateurs avaient fait venir deux militantes de terrain. Fatima Hani (ACLEFEU) revient sur la mise en commun des données qui permettent de gagner du temps en terme d'information mais aussi en méthodologies. Dans sa lutte pour les cités, elle rejoint Brigitte Wiseur du Réseau Education sans frontières: Internet a permit de briser les frontières géographiques. Le militantisme s'envisage désormais à l'échelle national pour un coût modique. La représentante de RESF indique aussi les facilités qu'accorde Internet lorsque l'organisation a opté pour une organisation horizontale et non formelle.
Alors que la région mettait en ligne ce jour le site Projet citoyen, Claire Villiers lançait un appel aux accents Bourdieusiens: "Les dominés doivent s'introduire dans les outils de communication des dominants."

crédits photo: geoscopies.net et zone-network.org

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