mardi 27 novembre 2007

Le jour où j'ai rencontré Jesus



Dans une université où catholiques et évangéliques s'acharnent à vous inviter à des réunions de discussions bibliques, il fallait bien que cela m'arrive aujourd'hui, j'ai rencontré Jesus.

Aujourd'hui à 12h30, INRI Christo donnait rendez vous à ses fidèles dans la salle de conférence de la faculté de comunication de l'UnB. Pendant la matinée, Parana, étudiant en journalisme, explique de quoi il en retourne: "C'est un mec originaire du Sud et qui se prend pour Jésus. Il parle avec un accent bizarre pour faire croire qu'il n'est pas brésilien, il se trimballe avec une couronne d'épine sur la tête et y'a même des gens qui croient en lui et qui le suivent comme des disciples, mais ils sont un tout petit nombre."
En effet, ils sont un tout petit nombre! La salle est pleine... d'étudiants qui viennent ici pour rigoler un bon coup face à un illuminé qui croit être la réincarnation du Christ et qui a déjà une certaine réputation. Il fait une chaleur infernale. Très vite on sue à grosses gouttes et on se dit que l'ambiance divine peut nous amener à avoir des halucinations et des transes invocatrices de "Dieu le sauveur du monde".
Dans sa première allocution, le vieille homme barbu et aux cheveux longs et grisonnants fait l'apologie de son Père (meu PPPai, avec un accent tonique très prononcé sur le P) créateur de l'univers et sauveur des âmes perdues. Un prèche somme toute classique. Habillé d'une tunique blanche et d'un pan de tissus rouge, il porte sur le tête la couronne de ronce (factice) que les romains lui ont posé sur le tête, il y a 2000 ans.
Debout sur la table, l'homme se dépense sans compter pour convaincre son auditoire de sa crédibilité (peine perdue). De vrais disciples l'entourent, l'un lui porte le micro, une lui tend à boire, une dernière lui essuie le front quand il en a besoin. Ces petits soldats de Dieu sont vétus d'une tunique bleue claire, ils ont les yeux rivés sur leur maĩtre et boivent ses paroles. Les femmes ont le droit à un petit chapeau en crochet, on dirait des infirmières tout droit sorties de la 1ère Guerre Mondiale.
Dans la salle, on se bouscule, les chaises sont rares et les places sont chères. Le public s'agite encore plus quand INRI annonce la scéance des questions du public. Les cerveaux d'universitaires bouillonnent: "les étudiants de géologie aimeraient savoir comment vous expliquez la théorie de l'évolution et les fossiles que l'on retrouve lors des fouilles?", "Où étiez vous passez entre votre mort et votre réaparition en 1965?", "Que pensez vous de la position de l'Eglise catholique sur la capote, l'avortement, et le canabis?", "Comment Dieu a t'il pu accepter que Sarkozy devienne président de la France", "Seriez vous prèts à succeder à Lula en temps que président de la République, le PT (parti des travailleurs) a besoin de vous?", "Quelle est la date exacte de votre anniversaire?" "Les homosexuels, les comunistes et les musulmans sont ils des créatures sataniques?". Les étudiants font surtout preuve d'imagination et tentent de défier leur interlocuteur sur des sujets sensibles. Dans l'assistance, on enchaine les blagues potaches.
Le précheur répond à chaque fois d'une manière on ne peut plus démagogique, taillée sur mesure pour son auditoire jeune. Il ne peut s'empécher de lacher un léger sourrire à l'une des question mais très vite il reprend son sérieux pour garder toute sa crédibilité. Les voix du Seigneur sont impénétrables, n'essayez pas de comprendre le darwinisme. Une femme ne peut être contrainte a porter un enfant qu'elle ne désire pas. La prohibition entraine le trafic et le crime, une création divine ne mérite pas un tel traitement.
Au bout d'une heure, le maître quitte la salle dégoulinant de sueur, ses disciples forment un cordon de sécurité pour le protéger de la foule qui souhaite être prise en photo à ses cotés. On lui propose une partie de billard ou bien son soutien face à la nouvelle réforme universitaire mais il fait désormais voeux de silence.
Il s'enferme dans une salle de cours à proximité pour reprendre ses esprits après avoir refusé d'accorder une interview pour ses "futurs fidèles français". Je m'en retourne donc en me consolant: au moins une fois dans ma vie je pourrai dire que j'ai vu Jesus!
Pour dire vrai, je n'ai pas réussi à dénouer le vrai du faux dans cette histoire, et je me suis laissé bercé par la folle histoire de ce type sans y porter aucune crédibilité.


Photo: Un vrai journaliste est toujours en possession d'un appareil photo, ce n'était malheureusement pas mon cas aujourd'hui, ceci est donc une image d'Internet mais c'est bien lui sur la photo. J'espère cependant récupérer des clichés du jour bientôt. En attendant, vous pouvez visitez son site http://www.inricristo.org.br/

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Ce mec est imposteur et tu es un menteur. Le vrai Jésus boit, chaque semaine, du thé équitable dans un bar-paillote de la cité des queues de cheval.

Anonyme a dit…

FANFAN OU ES-TU ?
Tu dis avoir vu Jésus...Tu fais des essayages de mannequinat....L'imposteur dans cet histoire n'est pas ce vieux fou mais celui qui a pris la place de notre Fanfan !