vendredi 9 novembre 2007

Notre père qui êtes aux cieux


Un groupe de touriste sur la praza da Matriz, une femme est age

Un groupe de touriste sur la praza da Matriz, une femme dépose quelques fleurs au pied de la croix puis asperge le tout d’eau bénite. Depuis quelques années, Corumba est devenue un sanctuaire pour certains croyants catholiques. La cause : le Padre Adriano.

Ville de 9 000 habitants, reculée dans le cerrado goianense, Corumba vit un peu de l’agriculture (tomates et jabuticaba) et surtout du tourisme. Les chutes d’eau voisines apportent son flot de touristes brasilenses venu se détendre le temps d’un week-end. La ville vit tranquillement. Les piétons sont peu nombreux, le silence est roi. Les motos taxis pétaradent par moment mais ils remontent rapidement vers la ville haute où habitent la majorité des corumbenses.

Ici l’équipement des plus sommaires, il n’y a plus de cinéma depuis plus de 15 ans, l’hôpital ressemble plus une antenne de secours puisqu’il n’y a pas de maternité, pas de chirurgie et même pas d’ambulances. La police militaire est bien présente mais pas les pompiers. Depuis plusieurs années, le prefeito (maire) promet à chaque élection « Saude e Educação » (santé et éducation) mais rien ne change. Sans réelle opposition politique, l’homme est reconduit à chaque fois. Les corumbenses ont laissé tomber la politique et ont préféré confier leur peine à Dieu. Aujourd’hui c’est l’Eglise qui dirige la ville, le centre de décision a été délocalisé de la camara municipal à la sacristie.

Il y a quelques années encore, les catholiques allaient, tous les dimanches, écouter les prêches du Padre Adriano. Charismatique, il était apprécié par la population. Les aléas de la vie paroissiales l’ont conduit à être muté et remplacé mais avant même qu’il ait déménagé, le Padre Marcil, son successeur l’a empoisonné avec un produit phytosanitaire. Ce dernier n’eut même pas le temps de prendre ses fonctions qu’il était assassiné à son tour par un inconnu.

Aujourd’hui, tous les habitants rendent hommage à ce « martyr » par le biais d’autocollants célébrant sa foi et son dévouement envers le Seigneur.

Sur le chemin du retour on repasse devant l’église, une femme est agenouillée sur les marches. La tête appuyée sur la porte, elle prie pieusement.

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