L'actualité française m'encourage à continuer le feuilleton sur l'éducation et les universités brésiliennes.
"Mon rêve se serait d'étudier le droit à l'UnB" Alysson, 17 ans, est encore au lycée mais l'université est d'ores et déjà à l'ordre du jour de ses discussions. Il regarde avec émerveillement ses deux interlocuteurs qui y étudient et on ressent une certaine résignation dans ses propos. Il a peu d'espoir d'intégrer un jour l'université publique de Brasilia, tant réputée.
Car ici, publique ne signifie pas ouverte à tous. La selection est rude pour décrocher le sésame qui permettra d'étudier au sein de cette fameuse institution. Ce sésame se prénomme "Vestibular".
Lorsque vers 17 ou 18 ans, les jeunes brésiliens quittent le lycée avec, en poche, le "bachelerador", ils se plongent au plus vite dans leurs livres pour préparer le "vestibular": concours d'entrée pour l'université. Lorsqu'il se préinscrit à l'université, l'élève choisit la ou les disciplines dans lesquels il aimerait étudier, puis il passe un concours pour chaque choix. Toutes les UFR produisent elles même leurs propre concours ainsi que le nombre de place pour chaque semestre (Ces concours ont lieu tous les 6 mois). Les questions concernent toutes les matières. Le département de lettre a donc une partie de son vestibular consacré à la physique et à la biologie.
L'université publique jouit d'une excelente réputation. On y trouve les meilleurs professeurs, les meilleurs laboratoires de recherche, et les meilleurs équipements et tout ceci est absolument gratuit. Malheureusement les places sont limités et la lutte fait rage. Pour dissuader les acharnés, il est à noter que l'on ne peut tenter cette épreuve que trois fois. Le droit à l'échec est limité.
Alors les déçus (et les écartés) du service public se replient vers le privé. Les concours sont plus faciles et il y a plus de place. Il faut cependant en avoir les moyens. Carolina, qui étudie la biologie à l'université catholique de Brasilia, débourse chaque mois 500 R$ (environ 250 euros et ce qui équivaut au salaire d'un chauffeur de bus ici). Autant dire que ce luxe n'est pas offert à tout le monde.
Le système éducatif privé prospère, on ne compte plus le nombre d'universités à Brasilia ni le nombre d'établissement qui se proposent de préparer les élèves au vestibular ("ici sont préparé les futurs diplomés de l'UnB" se targue l'un deux dans une de ses publicités). Comme souvent, on vend de tout à tous les prix et pour une qualité très variable. Seulement deux universités (hormis l'UnB) dispensent réellement un enseignement de qualité à Brasilia. Les autres vendent de la poudre aux yeux. Ça ressemble à de l'or mais ce n'est, en réalité, que du léton.
photo: un couloir de l'UnB qu'énormément de jeunes brasilenses aimerait parcourir (credit perso)
"Mon rêve se serait d'étudier le droit à l'UnB" Alysson, 17 ans, est encore au lycée mais l'université est d'ores et déjà à l'ordre du jour de ses discussions. Il regarde avec émerveillement ses deux interlocuteurs qui y étudient et on ressent une certaine résignation dans ses propos. Il a peu d'espoir d'intégrer un jour l'université publique de Brasilia, tant réputée.
Car ici, publique ne signifie pas ouverte à tous. La selection est rude pour décrocher le sésame qui permettra d'étudier au sein de cette fameuse institution. Ce sésame se prénomme "Vestibular".
Lorsque vers 17 ou 18 ans, les jeunes brésiliens quittent le lycée avec, en poche, le "bachelerador", ils se plongent au plus vite dans leurs livres pour préparer le "vestibular": concours d'entrée pour l'université. Lorsqu'il se préinscrit à l'université, l'élève choisit la ou les disciplines dans lesquels il aimerait étudier, puis il passe un concours pour chaque choix. Toutes les UFR produisent elles même leurs propre concours ainsi que le nombre de place pour chaque semestre (Ces concours ont lieu tous les 6 mois). Les questions concernent toutes les matières. Le département de lettre a donc une partie de son vestibular consacré à la physique et à la biologie.
L'université publique jouit d'une excelente réputation. On y trouve les meilleurs professeurs, les meilleurs laboratoires de recherche, et les meilleurs équipements et tout ceci est absolument gratuit. Malheureusement les places sont limités et la lutte fait rage. Pour dissuader les acharnés, il est à noter que l'on ne peut tenter cette épreuve que trois fois. Le droit à l'échec est limité.
Alors les déçus (et les écartés) du service public se replient vers le privé. Les concours sont plus faciles et il y a plus de place. Il faut cependant en avoir les moyens. Carolina, qui étudie la biologie à l'université catholique de Brasilia, débourse chaque mois 500 R$ (environ 250 euros et ce qui équivaut au salaire d'un chauffeur de bus ici). Autant dire que ce luxe n'est pas offert à tout le monde.
Le système éducatif privé prospère, on ne compte plus le nombre d'universités à Brasilia ni le nombre d'établissement qui se proposent de préparer les élèves au vestibular ("ici sont préparé les futurs diplomés de l'UnB" se targue l'un deux dans une de ses publicités). Comme souvent, on vend de tout à tous les prix et pour une qualité très variable. Seulement deux universités (hormis l'UnB) dispensent réellement un enseignement de qualité à Brasilia. Les autres vendent de la poudre aux yeux. Ça ressemble à de l'or mais ce n'est, en réalité, que du léton.
photo: un couloir de l'UnB qu'énormément de jeunes brasilenses aimerait parcourir (credit perso)
2 commentaires:
Hélas ici aussi, au Québec, l'université publique ne signifie pas la même chose qu'en France... Actuellement une minorité d'étudiant est en grève contre le dégel des frais de scolarité: depuis des années, ces frais étaient "gelés". Ils n'augmentaient plus mais le nouveau gouvernement libéral a décidé de les dégeler et du coup, ils vont augmenter de 50$ chaque semestre d'études de 2007 à 2012. Le coût d'une année d'étude (deux semestres) va passer de 1768 $ (ce qui est déjà énorme, bonjour l'accès à l'enseignement supérieur!!) à 2168 $ !!
Et encore, le Québec est la province du Canada où l'enseignement supérieur coûte le moins cher aux élèves (et je ne parle pas des USA). Pour pouvoir étudier ici, il faut soit que tes parents aient souscrit à un plan d'épargne étude, soit que tu t'endettes toi même avec des prêts remboursables à taux zéro dans les six mois (environ) qui suivent ta sortie des études supérieures... Quand on sait que pour avoir un diplôme ici, il faut faire valider six semestres de cours (trois ans pour avoir un Baccalauréat, équivalent à notre licence française), bonjour la qualère!!
Et au passage, bravo pour ton blog fanfan!!!
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