vendredi 10 avril 2009

Election Equteur 2009: Le combat des chefs


En Equateur, on ne convaint pas les électeurs de voter pour nous: La politique n'est pas une affaire d'argumentaire mais de présence de générosité et de mise en page.

En France, les élections sont l'occasion des coups bas et des révélations de jeunesse. On parle aussi, parfois de projet de société et des années à venir. En Equateur, tout est beaucoup plus simple, la politique, ce ne sont pas les idées mais le pouvoir et l'argent. On utilise donc des méthodes plus que douteuse pour s'en emparrer.
Le prix de l'originalité revient a Lenin Sanchez, candidat du PRE- liste 10 (parti qui se revendique de centre gauche, comme tout le monde ici mais qui penche plus surement vers l'extrème droite) candidat à un poste de conseiller municipal à Quito. Le jeune homme en appelle à la revolution des pauvres et pour l'éradication de la délinquance. Tout un programme! Sur ses affiches de propagande, le candidat y va fort, le doigt pointé vers le lecteur, son nom s'inscrit dans une chauve souris type Batman. Gotham city tremble et Quito rigole mais cela est révélateur d'une chose: toutes les techniques sont bonnes pour gagner des voix et pour cela on peut faire appel à certains procédés même s'ils relèvent plus du magasin de jouet que de l'arène politique.
Les élections sont aussi une grande braderie. un peu d'arrivisme permet d'économiser sur certaines de dépenses. On trouve de tout dans les rayons des élections: allumettes, t-shirt, on peut se faire inviter à diner lors des réunions électorales toutes accompagnées d'un casse croute et d'un verre de liqueur. Avant le match Equateur/Brésil, les partisans de Antonio Ricaurte (parti municipaliste- liste 24) distribuaient aux supporters des ponchos et des bouteilles d'eau aux couleurs du candidat pour résister aux prochaines heures sous le cagnard et la pluie. Qui a dit que l'on achète pas ses électeurs? Alvaro Noboa a d'ailleurs été pris au piège de la corruption. L'homme le plus riche d'Equateur ne brille pas par son goût de la justice social dans ses plantations de banane par contre il a fait preuve pendant plusieurs années d'un altruisme sans limite lors des élections présidentielles. Avant que la justice ne le condamne, Noboa avait pris l'habitude de silloner le pays en distribuant des colis avec les produits de base de l'alimentation équatorienne. Aujourd'hui, il lui est interdit de faire des cadeaux de la sorte à ses futurs électeurs mais il continue toujours ses dons en échangent d'une somme maudique aux alentours de 10 cents$.
Et puis, il y a Lucio Guteriez, l'ancien président à gallon. Le militaire mise sur une amnesie générale de la population. Rappelons nous qu'il fut responsable de la dollarisation et a entrainé la plus grosse crise inflationiste du pays. A cheval sur son char, l'homme ne se démonte pas et les candidats promettent "Pour que les prix baissent de nouveau", "Avec Lucio, les choses étaient moins cheres".
Pendant encore 15 jours, on va se battre à coup de slogan et de pancarte pour essayer d'obtenir les votes de ses concitoyens. 15 jours encore d'indigence intelectuelle pour gagner enfin le pouvoir et la rente qu'il procure.


credit photo: perso, photo du journal el comercio avec un bus aux couleurs de Lenin Batman Sanchez

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