vendredi 15 janvier 2010

Le retour du placard et des abérrations

Mano Solo puis Daniel Bensaïd, deux morts la même semaine, et pas un journaliste, ni ami (la mère de Mano Solo ou Daniel Mermet n'ont pas prononcé le mot) n'osent dire la vérité, ils sont décédé du SIDA.

A Act Up, on s'alarme de la réouverture du placard où l'on enfermerait toutes ces personnes indésirables pour leur maladie. On ne veut plus voir la vérité, par peur? par banalisation? par obscurantisme?
Ces interrogations ne trouvent pas de réponses évidentes. Après un an en Equateur, je considérais la société française comme libérale à ce sujet: on pouvait en parler, en débattre se confier, informer et d'informer.
Pour rappel, parmi les personnes découvrant leur séropositivité en 2008 en France, 60% ont été contaminées par rapports hétérosexuels, 37% par rapports homosexuels et 2% par usage de drogues injectables. Dans le monde en 2007, on recensait 2,7 millions de nouvelles contaminations, 33 millions de séropositifs, 2 millions de morts du sida. Le combat ne peut s'arreter.
L'anecdote qui suit a pu se passer en France il y a 20 ans. Elle s'est déroulé il y a un mois en Equateur. Lors d'une conférence au collège de Santa Fé de Galan, La Otra Esquina présentait son film de prévention "Protegete" à une vingtaine d'étudiants âgés de 12 à 14 ans en compagnie d'une infirmière du centre de Santé de Guano.
Dans sa présentation de la maladie, l'infirmière explique: "L'Afrique est un pays beaucoup plus pauvre que nous et là bas tout le monde est contaminé. On a même du enterré vivante certaines personnes pour circonscrire l'épidémie."
Elle indique aussi que le préservatif est sûr à 80%... Elle ne fait que répéter ce que tous les médecins affirment avec aplomb et bétise face à la population. De la sorte, ce sont des criminels en puissance aveuglés par la connerie religieuse qui ne se rendent pas compte que 90% des personnes infectées par le SIDA ne le savent pas car elles n'ont pas réalisé de test et sur les 10% connus des services de santé, tous ne suivent pas de traitement car l'opprobre populaire est tellement forte que personne ne souhaite se confronter à la réalité. Pourtant en Equateur comme en France, le traitement est gratuit et l'attention médiacle est individiualisée et discrète.

Le retour aux sombres année 80 pleines de mensonges et de préjugés nous guète et personne ne s'en rend compte. La B.A de la semaine, voir et revoir Philadelphia de Johnatan Demme avec Tom Hanks.

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