“Tu captureras le son de la septième vague en pensant à moi” Légende maoris, créole ou pure affabulation, une histoire commençait par cette phrase.
Les concerts d’un festival nous surprennent tel les vagues de la Manche. On rentre peureusement avant d’y mettre la tête définitivement afin de dissiper toutes appréhensions futures
La première est celle qui surprend le plus, en l’occurrence: Didier Super. Qui n’a jamais entendu l’ignominie criarde du picard ne connait pas les profondeurs de la bêtise humaine. En ces temps moroses, le gaillard sait motiver un public. Il a crevé depuis longtemps le second degré et n’a peur ni de l’impolitiquement correct ni du mauvais goût. “Elle est fraîche tu trouves pas?"
We’re from Barcelona est une grande vague d’amour.. Sur la petite scène de la Papamobile , le groupe composé de 12 hippies suédois fait déferler un tsunami d’amour. Ils dégagent une telle impression de bonheur qu’on ne peut que se laisser emporter. Maximo Park rajoute une pointe de sexe. Le rock qu’ils interprètent est suggestif, le chanteur emprunte tout un registre de positions scénique au Mick Jagger de la grande époque. The Rakes continue sur cette lancée, une pointe d’excentricité et de féminité en plus. Tous les festivaliers ont déjà du rock jusqu’aux oreilles. Ils ont plongé la tête et certains sont partis pour une apnée de 48h. La distance ne leur fait pas peur
En fin de soirée, les moins entraînés reprennent leur souffle face à Wax Tailor. Le Dj Vernonais distille du hip hop cinématographique. La mise en scène est soignée, le son chiadé. Les 3 musiciennes de talent qui l’accompagnent renforcent cette impression de maîtrise totale du set. Charlotte Savary, chanteuse, fait planer les festivaliers. “Ce n’est pas de ma faute si je ne sais faire que la planche! Attentions aux intempéries, la déferlante !!! peut surprendre. Les surfeurs australiens se jouent des tubes, eux se jouent des machines. “Attention celle là, elle est grosse”
Les Suédois sont les spécialistes des chocs thermiques,alternant sauna étouffant et bain de mer glacial. Rien de tout ça chez le beau blond de Peter Von Poelh. Les cheveux dans les yeux, il séduit toutes les demoiselles. Pour entamer le deuxième jour, votre nouveau maître nageur vous propose de débuter par une petite brasse.
Marseille n’est pas forcément réputée pour ses vagues. Jehro et ses riddim de reggae amorcent tout de même une jolie houle.
Vers 20h, le festivalier entend le chant des sirènes. Manque de sommeil, produit s psychotropes? Non, Clap your hand say yeah! La voix nasale du chanteur envoûte le public. Tout le monde frappe dans ses mains et dit “yeah”
Quand le soleil se couche, le gros temps arrive. Le ciel ébroicien reste clément mais une déferlante force 9 à 10 se prépare: Kaiser Chief monte sur scène. Les slameurs parviennent tout juste à garder la tête hors de l’eau, les autres rendent visite à la faune et la flore marine. Se laisser tomber au fond pour pouvoir mieux rebondir. Tout le monde saute de joie.
Aaron vient conclure cette 24e édition du rock dans tous ses états. Ceux qui ne sont pas encore revenus à la surface voient apparaître des lucioles de mer. Les 8000 spectateurs allument briquets, portables et lampes de poche quand le groupe entame “Lyli”, le tube qui l’a propulsé sur toutes les radios. Le festival se termine et les sauveteurs en mer viennent récupérer les dernières âmes perdues. “Une fois qu’on est rentré dedans, on ne veut plus en sortir!”
2007 était une année de transition après le départ de Jean Christophe Applincourt, faute de SMAC. La nouvelle équipe est parvenue à perpétuer la tradition. Une scène rock indépendante en tête d’affiche, des découvertes au détour d’une bière et des groupes régionaux de très bonne qualité.
Et contrairement à ce que l’on peut croire, les festivaliers n’ont pas vu l’once d’une averse pendant les deux jours de concerts.
toutes les photos du week-end en cliquant sur le lien:
http://www.flickr.com/photos/10812590@N02/?saved=1
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