vendredi 5 décembre 2008

Démocratie en réseau: Internet et ses limites techniques

Le lundi 17 novembre, la région Ile de France organisait, à la cité des sciences et de l'industrie de la Villette, un colloque portant sur le thème Démocratie en réseaux (comptes rendus et contributions sur le site Internet grâce au wiki).

Si lors de cette journée Internet a été montré comme un nouvel outil avec des capacités très importantes, il n'a pas été oublié que le web compte un certain nombre de limites. A de nombreuses reprises, les utilisateurs se retrouvent face à des décalages et à des problématiques que les anciens outils n'engendraient pas.

L'alarme est venue de Fatima Hani (ACLEFEU), alors que chacun se gargarisait de l'efficience des flux RSS et des réseaux sociaux, la secrétaire générale de l'association a fait remarqué aux 400 personnes présentes qu'encore aujourd'hui Internet n'était pas installé dans tous les foyers. Cette militante qui vit et travaille dans les quartiers défavorisés indique le décalage social qui existe par rapport aux nouvelles technologies. Tout le monde n'a pas les moyens de financer un ordinateur ainsi qu'un abonnement internet. On s'apercevra aussi, au fil de la journée, qu'il existe un décalage générationnel: seul les plus jeunes sont naits avec une souris dans la main. Pour la plupart des militants associatifs d'aujourd'hui, l'informatique a été précédé d'une formation. Certains n'ont pas eu cette opportunité, d'autres ont été un peu plus imperméables aux nouvelles technologies.
A ces constats, j'en rajouterai un troisième qui n'a pas été évoqué. il existe un décalage géographique. On ne profite pas du même débit Internet dans le VIIIème arrondissement de Paris que dans la campagne Normande. La capacité d'action s'en trouve restreinte.
Marc Fromentin (GISTI) reprenait, en quelque sorte, ce constat lorsqu'il évoquait le lectorat de son site. S'adressant à des populations étrangères et principalement africaine, il ne pouvait se permettre de réaliser des pages stylisées élaborées sous Flash ou intégrant des vidéos. Il s'efforce de conserver un site simple et léger accessible à tous.
Brigitte Wiseur du Réseau Education sans frontières reconnait les limites du web. Le collectif fonctionne en très grande partie sur la toile (listes de diffusion, information, mobilisation) et elle admet que ce mécanisme peut exclure des personnes qui souhaiteraient s'impliquer sans pour autant avoir internet. Le talon d'Achille du réseau se situe au niveau des listes de diffusion: outil très utile pour la propagation des informations (avec des listes spécifiques pour chaque échelle géographique), il n'en reste pas moins un outil public ouvert à tous cela comprend aussi bien les militants, les sympathisants mais aussi les forces de police et les renseignements généraux.
Internet n'est donc pas la panacée, l'essentiel est d'en être conscient. Il revient à chacun de trouver des alternatives lorsque la toile ne s'avère pas payante.

photo: crédit perso, un cyber café sur la plage de Armação - Florianopolis, Brésil

jeudi 4 décembre 2008

Caravan Palace: Django beat

Bernay accueille samedi le groupe Caravan Palace. Ces jeunes parisiens ont posé Django Reinhart sur leurs platines et cela donne un résultat détonnant.

La preuve en image:


Voila pour le résultat sur scène mais je vous invite aussi à visionner le clip qui est très original et particulièrement bien fait.

mercredi 3 décembre 2008

Démocratie en réseaux: Internet, le porte voix des sans papiers

Le lundi 17 novembre, la région Ile de France organisait, à la cité des sciences et de l'industrie de la Villette, un colloque portant sur le thème Démocratie en réseaux (comptes rendus et contributions sur le site Internet grâce au wiki).
L'une des conférences portait sur l'usage d'Internet au service des libertés fondamentales. Espace de mobilisation, Internet est aussi une source d'information contradictoire. Elle réunissait des membres d'associations d'aide aux immigrés et des syndicalistes.


Les travailleurs sociaux étant asphyxiés par les demandes et l'information subissant la déformation médiatique, il a fallu trouver de nouvelles solutions pour les associations. Pour beaucoup Internet s'est avéré rapidement incontournable.
Lucille Prado du DIEM vient en aide aux sans papiers. Dans son temps de parole, elle insiste sur l'anonymat que l'outil permet. Pour des personnes en grande précarité, le site permet d'obtenir une première série d'information sans se faire connaitre. Le web brise les frontières géographique, le site peu être consulté depuis l'étranger ou bien des personnes résidant en province peuvent faire appel aux services du DIEM, petite association francilienne. Les permanents de l'association sont aussi moins consulté. Malgré tout un site reste un outil très chronophage et une personne se consacre à plein temps à la maintenance web (site, newsletter, mails...).
Marc Fromentin (GISTI) et Bastien Sibille (Disparitions) insisteront par la suite sur la qualité de l'information diffusée. S'ils jugent que l'information institutionnelle sur le net (Legifrance...) est plutôt de bonne qualité, ils déplorent son accessibilité. Ils sont particulièrement compliqué à l'usage. Le GISTI souhaite proposer une expertise explicite compréhensible par tous d'où un effort de vulgarisation et d'explication demandé à tous les rédacteurs du site. L'objectif de la Cimade en créant le site Disparition était que "constatant un manque de mémoire sur la disparition des personnes sans papiers, l’association a voulu se doter d’un outil permettant de retrouver une trace de l’arrestation de ces derniers, ainsi que leur histoire personnelle dans l’espace public numérique." Les rédacteurs pointent toutes les arrestations de sans papiers sur Google Map en écrivant quelques lignes sur la vie de la personne arrété. Le site "a pour objectif une prise de conscience collective de ce qui se passe dans le voisinage de tout un chacun."
L'information que ces sites proposent est en décalage avec celle proposée par les mass médias, du fait que sur un sujet sensible (les immigrés clandestins), ils ne relayent pas la vision étatique